lundi 16 avril 2007

Cernunnos

J'ai reconnu dans la forme du Grand Couronné une sorte d'embryon à tête de cerf avec une corne. Je l'ai baptisé du nom d'un dieu celte cornu Cernunnos. J'ai choisi ce nom suite à l'étude que j'ai faite avec Hermès. J'ai découvert qu'Hermès regardait Cernunnos et plus exactement sa corne. Kernunos ou Cernunnos, dieu des forêts celtiques par excellence, apparaît souvent paré de torque et porte des bracelets suspendus à sa ramure. Sur le chaudron de Gundestrup, on voit Cernunnos assis en tailleur, qui tient d’une main le serpent à tête de bélier , et de l’autre un torque torsadé du type de celui qu’il porte lui-même au cou. Cernunus, contient le nom d'un des principaux dieux celtiques lié à la métamorphose animale: Kernunos

Kernunos:

1) La plaine du Grand Couronné:

- Au cheval rouge 262 m
- Les Taxottes 302 m
* Ecuelle 302 m
- Les Bures 270 m
* Bouxières-aux-Chênes 266 m
- Ruisseau des Etangs
- Ferme de Monrepentir 258 m
- Le Jard 258 m
- Les Quemines 255 m
* Moulin 260 m
- La Corvée 243 m
* Blanzey 302 m
- Les Haut Près 265 m
- Les Aulnes 279 m
- Ruisseau de Gencey
- La Millière 275 m
- La Gaulotte
- Les Moutardes 228 m
- La Fin de Bouxières 231 m
- Braquemine 220 m
- La Fosse 236 m
- Les Plantes 256 m
- Au Braban 245 m
- Hoite Lieu 241 m
- La Grande Fin
- Traxa
- Carrefour des Syphons
* Eulmont 263 m
- Les Voivres 224 m
* Lay Saint Christophe 202 m
- L’Amezule (ruisseau)
- Les Vignottes
* La Haute-Lay 274 m
- Ruisseau de Chavenois
- Pré aux Choux
- Les Corvées 210 m
- Petit Saussis 199 m
- Ruisseau de l’étang de Morey
- Bouxières-aux-Dames 244 m
- La Pelouse 318 m
- Les Douaires 196 m
* Les Névaux 280 m
- Les Narvannes 230 m
* Château de Clévant 201 m
- Le rèle des côtes
- La Gueule d’Enfer confluent de la Meurthe & de la Moselle
- Cité de Clévent 234 m
- Les Tachner 225 m
* Custine 225 m
- Le Poncé 198 m
- L’oeil 216 m
- Longues Raies 275 m
- La Rotte 262 m
- Ruisseau de la Mauchère
* Malleloy 212 m
- Quevenaille 247 m
- En Rouveroi 300 m
- Jehaye 257 m
- La Corvée 296 m
- Le Moulin d’en bas 229 m
* Faulx 241 m
* Haute Faulx 248 m
- Goulot Fontaine
* Basse Faulx 248 m
- Saint Epvre 276 m
- Le Paquis 283 m
- Le Moulin d’Ezan 245 m
* Montenoy 270 m
- Au Larbo 275 m
- Les Longues Raies 300 m
- Le Pajot 300 m
- La Barre 335 m
- Aux Rouaux 339 m
- Au Rhin Brochet 289 m
- Leyr 250 m
- Saint Hilaire 302 m
- La Grande Pièce 325 m
- Les Clusés 275 m
- Sous Vatitan 288 m

2) Les hauteurs du Grand Couronné:

2-1-Le corps de Kernunos:

- L’Aulnois 309 m
- Tréxan 290 m
- Les couches 309 m
- Côte Marie Madeleine 378 m
- La Gloriotte 363 m
- La Croix Julien 404 m
- Les Champs Barys 396 m
- Les Jeux de Quilles 386 m
- Le Chaufour 366 m
- Côte de Blanzey 394 m
- Bois de Blanzey 307 m
- Le Crany

- Tour du Crany

Elle est situé à gauche de l'origine de la source de Gencey de la Côte Saint Remy d'Eulmont. Pour faire le guet sur la vallée d'Eulmont la vue est imprenable. On y accède par le chemin du Val. Cranie est une coquille du genre des bivalves. En anglais crane c'est une grue et cranny une lézarde, fissure. Elle est également parfaitement située pour observer les levers de lune par rapport au Pain de Sucre et les levers de soleil sur Tomblaine. Similaire à la Tour du Chevalier de Frouard qui servait à observer l'étoile de Sirius on peu imaginer que la Tour de Crany servait aussi à observer une étoile peut-être présente dans la constellation de la grue. On peu également travailler du côté de la coquille en pensant à une autre coquille trés connue celle de Saint Jacques et le pélerinage qui va avec.

CRANIE s. f. (kra-nî). Moll. Genre de brachiopodes ne comprenant qu'un petit nombre d'espèces vivantes, que l'on trouve dans la Méditerranée et dans la mer des Indes, et dont les valves sont dépourvues de charnière.

Le samedi 18 octobre 2008 je suis aller à Eulmont pour trouver la tour du Crany. Le temps était avec moi. J'ai donc prit le chemin du val et j'ai pu observer la vue que j'avais décrite plus haut sur le Pain de Sucre. Arrivé à la tour qui se trouvait en pleine forêt j'ai observé des murets partout aux alentours dans la forêt. Un promeneur trés agé me dit qu'autrefois tout était cultivé et j'en ai déduis que la tour n'était pas alors en forêt mais en prés au moyen age. La tour du Crany est monumental et ses murs en assez bon était mais à l'intérieur il n'y a plus d'escalier. Je suis aller ensuite au ruisseau de Gencey qui se trouve un peu plus bas en suivant le même chemin. C'est un petit ruisseau mais autrefois le vieux promeneur m'a dit qu'il y avait des étangs et qu'Eulmont voulait les restaurer. Je n'ai rien vu à ce sujet. Le sol était jonché de marons. Sur la carte ign d'aujourd'hui on trouve des ruines au bois de blanzey mais curieusement sur la carte ign de 1911 elles ne sont pas présente. Il serait intéressant de les trouver.
Il était 15h et vu depuis le ruisseau de Gencey le soleil se trouvait au-dessus de la Tour du Crany.

- Côte Saint Remy 353 m
- La Petite Rang 386 m
- Ferme de la Rang 383 m (ou de Beauchamp)
- La Grande Rang 383 m
- Bois d’Eulmont 380 m
- Bois de Grignet 356 m
- Le Bazelu 353 m
- Les Chaufours 350 m
- Côte de Leyr 340 m
- Le Routeil 344 m
- Le Rang du Prieuré 356 m
- Les Hauts de Vau 358 m
- Croix du soldat 358 m
- Bois de la Belle Tête 358 m
- Fontaine des Vaches
- Fond de Chavenois 262 m
- Bois de la Meix 372 m
- Bois de Faulx 369 m
- Bois de Chavenois 342 m
- Bois de la Falizière 318 m
- La Taye 310 m
- Ruisseau de l’étang de Morey
- Bois de Chavenois 322 m
- Jérichos 338 m
- Haut Bois 361 m
- Bois de l’Aulnois 372 m
- F. Dom. de Keu 291 m
- Bois de Champ Retrait 369 m
- F. Dom. de Keu 371 m

2-2-La Corne de Kernunos:

- Bois de Jehaye 300 m
- Bois de la Foliselle 300 m
- Chavenois 357 m
- Cab. 379 m
- Bois de Montenoy 409 m
- Champ Tabary 409 m
- Fond de Conche 377 m
- Côte d’Ecuelle 394 m
- Plateau de la Rochette 400 m
- Côte de Nancy 403 m

3) Les buttes du Grand Couronné:

3-1-La plaine qui les entoure:


* Laître-sous-Amance 266 m
- Boutangrogne 315 m
- A Salot
- Vigne le Duc 316 m
- Sous Laître 217 m
- L’Amezule 214 m
- Les Quatre Chemins 232 m
- La Croix Jean Françoix 225 m
- Les Ensanges 218 m
* Dommartin-sous-Amance 227 m
- Au Jamba 229 m
- Neuve-Maison 243 m
* Gr. Pays
- Trifontaine 260 m
- Ruisseau des Etangs
- La corniche 300 m
- Pierre Moulin 239 m
- Les Grands Champs
- Corvée Sainte Agathe
- Renard Moulin
- Pré Roda
- La Nagoule 296 m
- Les Etangs 246 m
- Derrière les Frênes 339 m
- Prè Littart 294 m
- Au Ray
- Les Avelières 246 m
- Prè des Roseaux 255 m
- Le Jard 270 m
- Moncel 297 m
- Le Vignot 337 m
- La Paix 265 m
- La Houssière 270 m
- Les Bures 250 m
- Le Fontenis 250 m
- Le Reste Petit 293 m
- Nabin Prè 293 m
- La Voie de Brin 274 m
- La Fallée 240 m
- Gévelin Prè 250 m
- sotreval 264 m
- Monaire 283 m
* Fleur Fontaine 288 m
- La Laxière 251 m

3-2-Les Hauteurs des buttes du Grand Couronné:

- Le Grand Mont d’amance 407 m
- Bois du Grand Mont 391 m
- Côte Jadelot 344 m
- Les Longues Raies 394 m
- L’Eglantier 338 m
* Amance 386 m
- Le Petit Mont d’Amance 380 m
- Bois Carel 380 m

Position de Kernunos

- Kernunos se trouve sur la carte IGN 3415 o Nancy pour le corps et la carte IGN 3414 o Custine-Nomeny.
- Kernunos est situé entre 54,09 gr de Latitude Ouest soit 48° 40’ 51’’ et 54,04 gr de Latitude Est soit 48° 38’ 09’’ et entre 7,40 gr de Longitude Nord soit 6° 39’ 36’’ et 7,315 de Longitude Sud soit 6° 35’.





- La butte du Petit Mont d’Amance est situé à 54,04 gr de Latitude soit 48° 38’ 09’’ et 7,40 gr de Longitude soit 6° 39’ 36’’
- La butte du Grand Mont d’Amance est situé entre 54,06 gr de Latitude Ouest soit 48° 39’ 14’’ et 54,04 gr de Latitude Est soit 48° 45’ et entre 7,42 gr de Longitude Nord soit 6° 40’ 40’’ et 7,41 de Longitude Sud soit 6° 40’ 08’’

Le Grand Couronné

Ensemble de hauteurs et de plateaux du département de Meurthe-et-Moselle, situé sur la rive droite de la Moselle et de la Meurthe, à l'E. de Nancy. Cette partie des "Côtes de Moselle" domine la vallée de la Seille et décrit en avant de la capitale de la Lorraine une sorte de demi-couronne, depuis les abords de Pont-à-Mousson (colline Sainte-Geneviève) jusque vers le confluent du Sanon avec la Meurthe. Le point culminant est par 417 m aux sources de la Natagne.

L'importance militaire du Grand-Couronné était déjà connu avant la Grande Guerre ; mais elle a été mise en pleine lumière au début de Septembre 1914, lorsque les Allemands voulurent prendre les armées françaises entre les deux mâchoires d'une gigantesque tenaille constituée par les soldats du général von Kluck et ceux de Konprinz de Bavière. Après avoir été arrêté par les troupes de la Ier et de la IIe armée française (généraux Dubtail et de Castelnau) à la bataille de la trouée de Charmes, les Allemands furent immobilisés par les soldats du général de Castelnau devant les hauteurs du Grand-Couronné (du 2 au 12 sept.), puis obligés de se replier sur les bords de la Seille. La victoire du Grand-Couronné, qui termine "la bataille d'ensemble" de Lorraine de 1914, a "sauvé la France" en avant de Nancy et permis au général Joffre de la sauver en même temps de son côté, non loin de Paris, sur les bords de la Marne.

Cette ligne de défense est dite, à cause de sa forme semi-circulaire, la Grande Couronne, ou plus récemment, le Grand-Couronné. Il s'agit de trois lignes concentriques utilisant les hauteurs qui s'étendent du sud-est de Pont-à-Mousson à l'ouest de Lunéville. Le Petit-Couronné est constitué par le plateau de Malzéville (383 m d'altitude), la butte Sainte-Geneviève (360 m) et le Pain de Sucre (356 m), au total 10 km de long. Le Grand-Couronné comprend le bois de Faulx (406 m), les petit et grand Mont d'Amance (380 et 408 m), le bois de Pulnoy (306 m), le bois Brouillard, au sud-ouest de Cercueil (270 m) et les hauteurs d'Art-sur-Meurthe (230 m), se développant sur 25 km. Enfin, le Grand-Périmètre s'étend sur 35 km de la côte Sainte-Geneviève, au sud-est de Pont-à-Mousson (326 m), par le Mont Toulon, à l'ouest de Jeandelaincourt (375 m), le Mont Saint-Jean, à l'ouest de Moivron (407 m), le plateau de la Rochette, au nord de Bouxières-aux-Chênes (370 m), les forêts d'Amance, de Champenoux et de Saint-Paul (275 m, 258 m et 245 m) jusqu'au Rambêtant, au nord de Dombasle (330 m).

Les villes de Cernunnos :

Articles tirés des Statistiques de la Meurthe d'Henri Lepage.

Ecuelle (SCUTELLA)

Hameau considérable, mairie de Bouxières-aux-Chênes, à 1 kilom. N. de cette commune. Ecuelle était, en 1594, de la prév. et châtellenie d’Amance, bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton d’Amance, dist. de Nancy.

Spir.: Ann. de Bouxières-aux-Chênes, doy. du Port, dio. de Toul. Ecuelle, qui est indiquée, en 1790, comme dépendant du canton d’Amance, dist. de Nancy, était autrefois la demeure de la famille de Tillon. Il y avait un ermitage et une chapelle où on disait la messe les dimanches et fêtes. La Statistique de 1802 qualifie Ecuelle de village réuni à Bouxières. Il y a un beau château.

Bouxières-aux-Chênes

BUSCERLAE AD QUERCUS, BOUXIERES-SOUS-AMANCE, GRAND-BOUXIERES

Village considérable de l’ancien duché de Lorraine, à gauche de la route départementale n° 14 de Nancy à Nomeny, à 13 kilom. N.-N.-E. de Nancy (Est), chef-lieu du canton et de l’arrond.

Pop. : 1139 hab. 110 élect. cens. , 12 cons. mun. , 280 feux.
Nombre d’enfants : 145 en hiver, 50 en été. Soeur de la Doctrine-Chrétienne.
Surf. territ. : 1984 hect. : 410 en terres lab., 284 en prés, 329 en bois, 128 en vignes. Quatre moulins à grains. Ecarts : BLANZEY, ECUELLE, LEOPOLDVALD, MONREPENTIR, le CHEVAL-ROUGE, la CANDALE, NEUVILLER, la HAUTE-COTE et LEVINOT. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 159 hab. , 46 gar. , avec Ecuelle et Moulins ; 1802, 1029 hab. , avec ces deux localités et Blanzey ; 1822, 1240 hab., 280 feux.
Anc. div. : 1594, prév. d’Amance, bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cour sous. et cout. de Lorraine ; 1790, canton d’Amance, dist. de Nancy.
Spir. : Doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.

Le village de Bouxières-aux-Chênes, nommé anciennement Bouxières-sous-Amance et Grand-Bouxières, est mentionné pour la première fois dans des titres qui remontent au XIII e siècle, bien que son origine doive être beaucoup plus ancienne. En 1276, Henri de Vaudémont échange avec le duc Ferri III le fief de Bouxières-sous-Amance, qu’Erard de Vendières, seigneur d’Autrey, tenait de lui en fief et hommage. En 1294, ce fief fut de nouveau échangé, par le duc de Lorraine, avec Vautrin de Rosières, contre ce que ce seigneur possédait ès ville et saline de Rossières. Enfin, en 1457, le duc Jean engagea la moitié des ville, terre et seigneurie de Bouxières pour prix de l’acquisition qu’il avait faite, sur Isabelle de Nancy, veuve d’Henri de Lenoncourt, des ville, terre et seigneurie de St.-Dizier devant Nancy. Le duc Jean, dès l’an 1448, avait octroyé aux habitants de Bouxières des chartes, qui furent confirmées par le duc Antoine en 1508. On y voit que leur taille était fixée à 80 livres, plus un droit particulier, appelé l’Orme de Nancy, duquel étaient exempts les maires, échevins, clers, tonsurés et gens de nobles lignée. Le maire et la justice du ban de la ville de Bouxières avaient toute connaissance sur le fait de la justice haute, moyenne et basse, sur toutes amendes, épaves et forfaits. Les habitants étaient tenus de suivre la bannière d’Amance quand elle était mandée pour les affaires du duc, sur la réquisition du prévôt de cette ville, et ceux qui manquaient à l’appel étaient passibles d’une amande. Il paraît, d’après la charte dont nous parlons, que les gens et la justice de Bouxières avaient coutume, depuis un temps immémorial, “ d’aller quérir leur premier appel de plaid et jugement au lieu de Vendières. ” Cette servitude fut abolie, et les appels durent se porter devant la justice de Nancy. La cure de Bouxières fut unie à la collégiale St.-Georges de Nancy par Hector d’Ailly, évêque de Toul, qui commença à sièger en 1524.

Mon commentaire:

Cette ville a vraisemblablement pris ce nom par le culte que portaient les Leuques aux chênes. Les chênes ont des feuilles qui ont pour propriété d'être antiseptique, astringeant, fébrifuge et tonique. La forme des pattes de Kernunos forment une feuille de chêne définie par les côtes du bois de la belle tête, le Rand du Prieuré, les chauffours, le Bazelu, la côte St Remy, le Bois de Blanzey, Moulin et Bouxières-aux-chênes.

Juste en face de Bouxières-aux-Chênes, Amance, avec le Petit Mont d'Amance et le Grand Mont d'Amance qui forme une sorte de gland de plante connue. Un lieu dit s'appellant "l'Eglantier" m'amène une supposition. Un églantier est un rosier sauvage. Son deuxième nom est "Le Rosier des Chiens" car la racine passait autrefois pour être un remède contre la rage. Vu que Kernunnos, derrière représente une tête de chien qui permet à Belenos (le soleil) de passer la Meurthe, cette glande peut très bien représenter une racine au cas où le chien attraperait la rage et ne ferait plus passer Belenos au-dessus de la Meurthe. L’Eglantier d’Amance est donc là, non seulement en temps qu’observatoire astronomique, mais aussi afin que le cycle équinoxiale se déroule correctement !

MOULIN (RUISSEAU DE):

Sa source est au-dessus du hameau de Moulins et son embouchure dans l'Amezule ; dans un cours de 4200 mètres, il alimente deux moulins sur le territoire de Bouxieres-aux-Chênes et deux sur celui de Dommartin-sous-Amance.

Les Chênes

Chêne rouvre, Chêne noir, Chêne pédonculé, Chêne mâle

Fagacées

Sous le nom de chêne rouvre, les botanistes ont longtemps confondu deux espèces différentes: le chêne noir, Quercus sessiliflora Salisb., aux feuilles brillantes et pétiolées, aux glands comme collés aux branches, et le chêne mâle ou chêne pédonculé, Quercus peduncula Ehrh., aux glands suspendus à un long pédoncule et aux feuilles mates et presque sessiles, il vit au moins 500 ans, parfois 2000 ans, et la dureté de son écorce est telle que le gui, parasite heureux de plus d'une centaine d'arbres, ne réussit à l'entamer qu'avec le plus grand mal.

Les témoignages du rôle mythique et religieux de cet arbre très symbolique, l'un des plus beaux de nos forêts, remontent à l'aube des civilisations. Ses rameaux feuillus servaient à couronner, dans la Rome antique, les citoyens méritants ; on a longtemps rendu la justice à son ombre. Même à l'ère de l'acier, on se fie encore à sa résistance pour les constructions supportants les efforts les plus grands comme les poutres maîtresses des charpentes et les bordés des yachts hauturiers.

! Eviter le contact avec les récipients en fer ; ne pas mélanger au sel de cuisine, aux plantes à alcaloïdes, ou carragaheen ; utiliser avec prudence l'écorce, irritante pour le tube digestif.

Habitat: Europe sauf région méditerranéenne et Nord, collines, forêts, talus.

Identification: 35 à 40 m. Arbre ; tronc trapu ; écorce gris-brun, noircit avec l'âge, crevasses formant des écailles de forme carrée; feuilles glabres, vert foncé et luisantes dessus, plus claires dessous, dures, ovales, bordées de festons arrondis, caduques ; chatons (avril-mai), les mâles groupés, pendants, jaunâtres, lâches, à la base des rameaux de l'année, les femlles formés d'écailles serrées (avril-mai) ; gland ovoïde enserré dans une capsule à écailles. Odeur fade ; saveur amère, astringente.

Parties utilisées: écorce des jeunes rameaux (printemps), feuille (juin), gland (automne).

Remarque:

L’églantier d’Amance est situé géographiquement à l’équinoxe d’automne ! (Car Bouxières-aux-Chênes est en queue de corne de Kernunos)

Constituants: tanin. (voir tan dans le dossier sur la source du tonnerre de Lug)

Propriétés: antiseptique, astringent, fébruge, tonique.

Voir: alcoolisme, angine, bain, cheveu, diarrhée, engelure, épistaxie, gencive, gerçure, hémorragie, hémorroïde, intoxication, leucorrhée, sudation.

Moulin (MOLENDINUM)

Hameau considérable, à 2 kilom. S. de Bouxières-aux-Chênes. Ce hameau, autrefois qualifié de village et de succursale, semble remonter à une époque aussi éloignée que le village dont il dépend. Blanzey était son annexe.

Bouxières-aux-Chênes par Dom CALMET :

On Connoit encore dans ce Pays, d’autres lieux du nom de Bouxieres, comme Bouxieres aux-Chênes, Village répondant à Amance, dont il n’est pas éloigné; l’Eglise est dédiée à Ste. Madelaine & à St. Quantin: la Cure fut unie à la Collégiale de St. George de Nancy, par Hector d’Ailli Evêque de Toul, à charge de payer à la Chambre Episcopale le droit d’union. Collateur[1], ledit Chapitre de Saint-George.

Décimateurs, le Curé pour le tiers de la grosse & menue Dixme, l’Abbesse de Saint Pierre de Metz pour les deux tiers. Seigneur, le Roi de Pologne. Cour Souveraine de Lorraine. Chapelles, la chapelle de St. Nicolas, Collateur, le Chapitre de Saint George de Nancy.

La Chapelle dans la maison du Sr. Dombâle, dont il est Collateur.

ECUELLE.

ECUELLE Scutella, dépend de la Paroisse de Bouxières-aux-Chênes, la Chapelle est sous l’invocation de St. Etiene ,on y dit la Messe Fêtes & Dimanches par Sentence de l’Officialité[2] du 29 Novembre 1688. Le Curé est payé par les Habitans.

Là Maison de Tillon a fait sa demeure ordinaire à Ecuelle, dépendance de Bouxières-aux-Chênes. Cette Maison considérable, portoit de sable à deux Epées d’argent, mises en Sautoir, la pointe en bas.

Il y a à Ecuelle un Hermitage, & un Hameau, nommé le Vinot, dépendans de Bouxières-aux-Chênes.

Blanzey (BLANZEIUM, BLANZIACUM):

Hameau sur le penchant d'une colline, à gauche de la route de Nancy à Nomeny, à 1 kilom. 7 hectom. de Bouxières-aux-Chênes, dont il dépend.

Blanzey est qualifié, en 1802, de village réuni à Bouxières ; il se trouve dans tous les dénombrements de la province: 1594, prév. d'Amance, bail. de Nancy ; 1751, bail. et maît. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton d'Amance, dist. de Nancy. - Spir: Dio. de Toul.

Il y avait autrefois, à Blanzey, un prieuré de Prémontrés, dédié à Ste.-Agathe ; c'était une haute justice dépendante de l'abbaye de Ste.-Marie de Pont-à-Mousson. Selon Benoît Picard, les deux de Lorraine y avaient un chinier pour leurs chiens de chasse, et la duchesse Berthe, veuve de Mathieu Ier, donna ce lieu, avec toutes les terres qui en dépendaient, à l'abbaye de Ste.-Marie. Dans le titre de donation, il est qualifié de franc-alleu (allodium) ; nous le trouvons encore mentionné dans la charte accordée par Pibon, évêque de Toul, au prieuré de Laître-sous-Amance ; il y est dit qu'il dépendait de Dommartin ; et dans celle par laquelle l'empereur Othon (965) confirme les biens de l'abbaye de Bouxières. Blanzey possédait déjà une chapelle (capellam in Blanzio).

On voit, par l'état du domaine, que les habitants de ce lieu étaient sous la sauvegarde du roi, et payaient annuellement, pour ce droit de protection, 4 resaux de blé et autant d'avoine, mesure de Nancy.

On aperçoit encore, à Blanzey, des restes de l'ancienne abbaye, le choeur de l'église et une chapelle souterraine, dont la construction doit remonter à une époque très-éloignée.

Eulmont (OEMUNT, EUMONTIUM, EUMONT-SUR-AMANCIEULE)

Village de l’ancien duché de Lorraine, sur un coteau, à droite de l’Amezule, à 9 kilom. N. de Nancy (Est), chef-lieu du canton de l’arrond.

Pop.: 562 hab., 56 élect. cens., 12 cons. mun., 164 feux. Nombre d’enfants : 107 en hiver, 46 en été. Soeur de Portieux. Bureau de charité. Surf. territ.: 797 hect. ; 297 en terres lab., 54 en près, 97 en vignes, 267 en bois. Source d’eau ferrugineuse. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 83 hab., 21 gar. ; 1802, 554 hab. ; 1822, 500 hab., 136 feux.
Anc. div.: 1594, bail. et prév. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton d’Amance, dist. de Nancy. Par arrêté du 24 novembre 1790, Eulmont devint le siège d’une justice et de paix et d’une assemblée primaire pour les localités suivantes : Leyr, Ecuelle, Bouxières-aux-Chênes, Moulin, Blanzey, Lay-Saint-Christophe, Dommartin et Agincourt.
Spir.: Ann. de Lay-St.-Christophe, puis érigé en cure en 1708, doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.

Ce village est ancien : il en est parlé, dès 1076, dans un privilège accordé par l’évêque Pibon au prieuré de Laître-sous-Amance ; en 1339, les habitants se mirent sous la sauvegarde du duc Raoul. En 1778, il y avait une maison-franche. L’Etat du Domaine nous apprend que les habitants payaient au roi, par conduit, pour droit de sauvegarde, 2 sols 6 deniers, et qu’ils étaient obligés au charroi des grains nécessaires au service de l’hôtel du duc de Lorraine, sur l’office de Boulay, depuis Montheu, d’où ceux de Boulay devaient les conduires jusqu’à Nancy. Dom Calmet raconte longuement, dans sa Notice, un phénomène singulier arrivé à Eulmont en 1719. Une fille de cet endroit, nommée Marie Virion, âgée de 26 ans, atteinte de catalepsie, resta pendant trois ans et huit mois sans boire ni rien manger de solide.
L’église d’Eulmont date de 1518, mais est peu remarquable. Il existe, sur la côte, au nord-est du village, un terrain friche au milieu duquel s’élève une croix, et qui, suivant la tradition, a servi de cimetière à des pestiférés.
Claude-Léopold Genneté, physicien et mécanicien, né à Eulmont, le 3 janvier 1706, mort au faubourg de Bonsecours de Nancy, le 22 avril 1782, a publié un assez grand nombre d’ouvrages, parmi lesquels : Expériences sur le cours des fleuves ; Purification de l’air croupissant dans les hôpitaux, les prisons les vaisseaux, et surtout Connaissance des veines de houille, ou charbon de terre, et leur exploitation. Nancy, 1774, in-8.°, figures. Genneté prenait la qualité de premier physicien de l’empereur.

Lay Saint Christophe (LAYUM)

Village fort considérable de l'ancien duché de Lorraine, à droite de l'Amezule, chemin de grande communication n° 7 de Nancy à Lay-St.-Christophe, à 8 kilom. N. de Nancy (Est), chef-lieu du canton et de l'arrond. Pop: 1005 hab., 101 élect. cens., 12 cons. mun., 285 feux. Nombre d'enfants: 172 en hiver, 91 en été. Soeur de la Doctrine-Chrétienne. Surf. territ.: 422 hect. en terres lab., 61 en près, 103 en vignes, 404 en bois. L'hectare semé en blé et orge peut rapporter 12 hectol., en seigle 10, en avoine 15; planté en vignes 123. Principale culture: la vigne. Elève de chevaux, vaches et moutons. Scierie à la mécanique mue par l'eau, four à chaux, tuilerie et tannerie. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 102 hab., 35 gar. ; 1802, 905 hab. ; 1822, 975 hab., 249 feux. - Anc. div.: 1594 et 1710, prév. et bail. de Nancy; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton d'Amance, dist. de Nancy. - Spir.: Doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.

Ce village, divisé en Haute et Basse-Laye, qui ne forment qu'une commune, remonte à une époque très-reculée, car c'est au chateau de Lay ( in castro Laiensi ), situé dans le Chaumontois, et appartenant héréditairement à sa famille, que naquit, en 580, Saint Arnou, qui fut la tige des rois de France de la seconde race, et évêque de Metz, en 614. Hugues, comte de Chaumontois, étant mort en 946, la comtesse Eve, son épouse, et Odalric, son fils, donnèrent au monastère de St.-Arnou de Metz, en 950, le château de Lay, avec toutes ses dépendances, afin qu'on y exercât l'hospitalité envers les pauvres et les étrangers. En 969, quelques religieux furent envoyés à Lay et y transportèrent le corps de Saint Cloud, fils de Saint Arnou ; "et il était très-convenable, dit un historien, que là où l'on n'entendait auparavant que le bruit des armes et des assemblées de noblesse, fût introduit le culte divin, et que ce lieu honoré par la naissance de Saint Arnou, fût rendu vénérable par les reliques d'un autre saint." Il est dit, dans l'acte de donation de la comtesse Eve, que les habitants pourront prendre du bois mort pour leur chauffage et leurs autres besoins, en payant certaines redevances ou en faisant des corvées pour le prieuré de Lay. La terre de Lay, comme on le voit encore par ce titre, était un franc-alleu. C'est probablement à cette époque que fut bâti le prieuré, et que s'éleva une modeste église, remplacée bientôt par une autre plus belle et plus grande, qui fut consacrée, en 1093, par Pibon, évêque de Toul. Ce prieuré, après avoir été abandonné par les religieux, l'espace de douze ans, sous la régence de Marie de Blois, usurpé, vers 1572, par le moine Pierre Fort, ainsi que le reste de la seigneurie de Lay, possédé en bénéfice par plusieurs membres de la famille de Lenoncourt, fut cédé à la congrégation de St.-Vanne et de St.-Hidulphe pour le desservir. D. Calmet en était prieur en 1715. Les jésuites l'obtinrent dans la suite, puis furent remplacés par les prêtres de la congrégation de la Mission (1747), qui en restèrent possesseurs jusqu'en 1793, époque où il fut démembré.

Les Archives ne renferment que deux titres à ajouter à cette notice: en 1299, Jean de Lay, chevalier, se reconnait homme-lige du duc Ferry, et reprend de lui trois jours de vignes au ban d'Amance ; et, en 1339, le duc Raoul prend les habitants sous sa sauvegarde et protection, moyennant une redevance de 4 sols vieux de petits tournois, et promet de les soutenir et garder leurs franchises si l'abbé de St.-Arnou ou le prieur de Lay voulaient les surcharger.

Nous lisons, dans la Notice de Lorraine, l'extrait suivant des titres de Ste.-Glossinde, de Metz, relativement au village de Lay:

"En tout le ban de Laye, nul ne peut faire ni avoir troupeau, ni tenir bergerie, que madame, et doivent tenir leurs bêtes à la corde ; toutes marches et toutes reprises de vestures (reprendre un héritage, reconnaître qu'on le tient d'un autre) d'héritage, se doivent faire et mettre par la justice de madame, et doit chaque reprise et marché deux septiers de vin, dont le maire a moitié et l'échevin l'autre ; tous métiers de ladite ville se doivent faire par la justice madame au Chaucy (le Saussy, canton près de la ville de Metz) de Metz, madame y peut et doit faire audit ban, s'il lui plaît, son four, son moulin et son pressoir ; si madame avait métier d'aucun héritage qui lui fut bien séant, elle le peut prendre et mettre avec le sien, en rendant la valeur à celui à qui appartient l'héritage, au dire de prud'homme."
Il reste encore quelques ailes des bâtiments du monastère, qui ont été converties en habitations, et, entre autres, une petite salle voûtée à laquelle on aperçoit quelques traces indéchiffrables de peinture. Mais il ne subsiste plus rien de la belle église qu'avait bâtie Antoine, prieur de Lay. L'église paroissiale, construite vers le XIIe siècle, et qui possède des reliques de saint Cloud et de saint Christophe, est en partie défigurée, mais l'architecture extérieure du choeur est fort remarquable. C'est probablement de cette église qu'il est parlé dans une charte datée de 1130, par laquelle Henri, évêque de Toul, confirme les biens du prieuré ; et dans une autre, de 1205, par laquelle Mathieu, évêque de Toul, unit à l'abbaye de St.-Arnou et au prieuré de Lay l'église de Saint-Christophe de Lay, avec toutes ses dépendances, et leur confirme, avec le droit de patronage, celui de nommer un curé, à condition que cette église restera toujours soumise à l'évêché de Toul.

On montre encore aujourd'hui une chambre qu'on prétend être celle où naquit saint Arnou ; mais il faudrait, pour donner foi à cette tradition, supposer que, sur le local primitif, a été élevé celui qui existe actuellement, et dont la coupole indique le droit de justice que le prieur d'Eumont et de Lay exerçait dans ce dernier lieu. Le pélérinage à St.-Christophe est fréquenté pour et par les épileptiques. Le presbytère est construit sur l'emplacement de l'ancien château.

Par sa situation pittoresque et la beauté de ses eaux, le village de Lay est un des plus agréables des environs de Nancy. Aussi beaucoup d'habitants de cette ville y possèdent des maisons de campagne.

Lay Saint Christophe par Dom CALMET :

LAY-SAINT-CHRISTOPHE, Village, ainsi nommé à cause de Saint Christophe patron de la Paroisse, pour le distinguer de Lay près le Bourg de Foug, dont le Patton est Saint Remi.

Lay-Saint-Christophe est situé à une lieue.de Nancy vers le Nord, environ à deux lieues d’Amance. On y distingue la haute & la basse Lay, qui ne font qu’une Paroisse. Ce lieu est célèbre dans l’histoire par la naissance de Saint Arnoû Evêque de Metz, & reconnu pour être la tige de la seconde race des Rois de France: Saint Arnoû ayant été pere d’Ansegise ou Ansigise, & de saint Cloû ou Clodulphe, aussi Evêque de Metz. Ansegise fut pere de Pepin d’Heristalle, Pepin fut Pere de Charles Martel, celui-ci engendra Pepin le Bref, qui fut pere de Charlemagne. Ce grand Prince se faisoit honneur de cet origine, comme nous l’apprenons de Paul Diacre, à qui il s’en expliqua à l’occasion de l’Anneau de saint Arnoû qui fut retrouvé dans le ventre d’un Poisson qu’on offrit à ce saint Evêque.

Ce fut donc à Lay-saint-Christophe que saint Arnoû prit naissance, & on y montre encore aujourd’hui dans l’Eglise du Prieuré la chambre où il est né. Il mourut en 640. au saint Mont, où il s’étoit retiré, avec son ami saint Romaric.

Eve, veuve de Hugues Comte de Chaumontois, un des descendans de saint Arnoû, ayant perdu son mari & son fils Arnoû, qui fut mis à mort par des scélérats, fit donation de son Château de Lay, & de toute la Seigneurie qui en dépendait, à l’Abbaye de S. Arnoû de Metz, afin qu’on y exerçat l’hospitalité envers lies pauvres & les étrangers, suivant la règle de saint Benoît, qu’Adalberon Evêque de Metz son, parent venoit d’y introduire. Elle s’en réserva sans doute l’usufruit pour elle & pour Udalric son fils qui dès lors étoit dans la cléricature, & qui dans la suite fut Archevêque de Reims.

Le Prieuré de Lay fut donc possédé par l’Abbaye de saint Arnoû, qui après le décès de la Comtesse Eve, fut administré par des Religieux envoyés du Monastere de saint Arnoû de Metz. Le Comte Hugues, la Comtesse Eve[i] et ses deux fils Arnoû & Udalric furent enterrés à saint Arnoû de Metz ; et en 959. on transporta au Prieuré de Lay le corps de saint Cloû, ou Clodulphe, fils de saint Arnoû, qui s’y conferve encore aujourd’hui, & y est honoré comme patron du Prieuré.

L’Eglise du Prieuré de Lay qui est grande & belle pour ce tems-là, subsiste encore aujourd’hui, & est une des plus ancienne du pays ; remarquable par sa structure, fort semblable aux autres Eglises des Monasteres qui furent bâties vers le même tems. Elle fut bâtie par Antoine Prieur de Lay & Religieux de saint Arnoû, & fut consacrée en 1093. par Pibon Evêque de Toul. Ce Prieur Antoine fut transféré du Prieuré de Lay à l’Abbaye de Senones en 1098 & y mourut en 1136. Le Prieuré de Lay est aujourd’hui en régle, & possédé par le R. P. D. Hiacinthe la Fauche qui a succédé en 1728 au R. P. Dom Augustin Calmet, qui fut transféré de ce Prieuré en l’Abbaye de Senones.

Le Prieuré de Lay fut cédé à la Congrégation de saint Vanne pour y établir la réforme en 1620. par M. Antoine de Lenoncourt Primat de Nancy. & il subsiste sous la même Congrégation, qui y entretient une petite Communauté.

Le Village de Lay est composé de deux parties, donc l’une se nomme la haute Lay, & est bâtie près & aux environs du Prieuré; l’autre partie ; où est la Paroisse de S. Christophe, est au pied de la colline.

Quoique le Prieur de Lay ait toujours été Seigneur dudit lieu, & d’Eumont, qui ne faisoit autrefois qu’une Paroisse avec Lay, Eumont n’ayant été érige en Cure qu’en 1707. Cependant je trouve dans l’histoire différens Gentilshommes du nom de Lay: on n’en connoit plus dans la province depuis quatre ou cinq siécles; ils étaient apparemment feudataires du Prieur.

Le Château de Froüart, situé au-dessus du village de même nom, vis-à-vis le Château de l’Avant-garde, tous deux sur la Moselle, près de l’embouchure de la riviere de Meurthe dans ce fleuve. Le Château de Froüart, dis-je, fut bâti par Ferri III. Duc de Lorraine vers l’an 1270 le terrain qui appartenoit au Prieuré de Lay ; pour reconnoissance de quoi, il payait audit Prieuré un cens de soixante sols, à prendre sur le four bannal dudit Froüart.

RUISSEAU DE CHAVENOIX:

Il prend sa source dans le bois de Faulx, traverse le territoir de Lay-St.-Christophe, y fait mouvoir un moulin, suit un cours de 3700 mètres, et ce jette dans l'Amezule.

Ce ruisseau est d’une extrême importance géographique, symbolique et mythologique. Il est au centre d’un Temple (surface triangluaire), de Kernunos, mais aussi il indique une éclipse tous les dix neufs ans.

MOULINS DE BOUXIERES (RUISSEAU DE):

Il sort du bois de la Falisière, alimente deux moulins sur le territoire de Bouxières-aux-Dames, passe sur celui de Lay-St.-Christophe, et se jette dans la Meurthe après un cours de 1400 mètres.

Bouxières-aux-Dames (BUSCERIAE AD DOMINAS, BUXERRE-AUX-NONNAINS, BOUXIERES-AU-MONT, pendant la révolution)

Village de l’ancien duché de Lorraine, au sommet et sur le penchant d’une côte baignée par la Meurthe, sur le chemin de grande communication n° 6 de Nancy à Faulquemont, à 8 kilom. N. de Nancy (Est), chef-lieu de l’arrond. et du canton.

Pop.: 483 hab., 48 élect. cens., 10 cons. mun., 100 feux. Nombre d’enfants : 83 en hiver, 60 en été. Soeur de la Doctrine-Chrétienne. Surf. territ.: 410 hect. ; 123 en terres lab., 78 en près, 59 en bois, 64 en vignes. Deux moulins à grains. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 84 hab., 21 gar. ; 1802, 488 hab. ; 1822, 468 hab., 100 feux.
Anc. div.: 1594, prév. et bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cour souv. et cout. de Lorraine ; 1790, canton de Custines, dist. de Nancy.
Spir.: Doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.

Bouxières-aux-Dames, appelé Ste-Marie-du-Mont, dans le titre de donation de ce village à l’église St.-Martin par le duc Thiéry, était autrefois, dit-on, une localité importante qui fut ruinée par les Suédois. Les débris qu’on rencontre aux environs donnent à cette conjecture une sorte de probabilité. Mais ce qui a rendu ce village célèbre, c’est son monastère de religieuses. L’abbaye de Bouxières, fondée par saint Gauzelin, évêque de Toul, au X ième siècle, sur les ruines d’une ancienne église dédiée à la Vierge, occupait la plate-forme qui domine le village. Elle fut peuplée d’abord par des filles qui suivaient la règle de St.-Benoît, mais qui se s’écularisèrent dès 1452 et prirent le titre de chanoinesses. Le fondateur leur avait donné les dîmes du village. Elles n’admettaient dans leur chapitre que des demoiselles de condition et pouvant faire preuve de seize quartiers de noblesse. Dans les derniers temps, le chapître de Bouxières était loin de jouir d’une grande aisance, et les dames qui le composaient étaient obligées de se livrer à divers travaux manuels, ce qui avait donné lieu à ce proverbe : Les dames de Remiremont, les chanoinesses de Poussay, les religieuses d’Epinal, les servantes de Bouxières. Il y avait dans l’abbaye deux chapelains et un muet qui allait tous les ans le premier à l’offrande le jour de Saint-Gauzelin, en mémoire d’une guérison opérée par le saint et racontée dans la légende que Lionnais a fait imprimer dans son Histoire de Nancy. Ces dames, qui formaient, avec Remiremont, Epinal et Poussay, les quatre chapitres nobles de la province, jouissaient de la haute justice de Bouxières, et la faisaient exercer par un prévôt. Mais il paraît qu’elles abusèrent plus d’une fois de leurs droits et de leur autorité, car les Archives renferment plusieurs requêtes présentées aux ducs de Lorraine par les habitants de Bouxières, pour réclamer l’exemption de certaines redevances que les chanoinesses voulaient exiger d’eux. On conservait, dans l’église du monastère, plusieurs reliques précieuses ayant appartenu au saint fondateur, et auxquelles la tradition attribue de nombreux miracles. On montre encore aujourd’hui, sur le revers de la montagne qui surmonte le village, des débris de maçonnerie ; c’était, dit-on, à cet endroit, que s’élevait une chaire, du haut de laquelle on prêchait les pèlerins qui venaient en foule à Bouxières et ne pouvaient trouver place dans l’église de l’abbaye. C’est dans cette église que fut inhumé saint Gauzelin.
En 1786, le chapître obtint une bulle de la cour de Rome qui autorisa la translation de l’abbaye dans la ville de Nancy. Parmi les motifs qu’il fit valoir on remarque ceux-ci :

“ La maison est établie sur une haute montagne d’un difficile accès, environnée de forêts presque toujours infestées de brigands ; enfin séparée de Nancy par la rivière de Meurthe, dont les fréquents débordements interceptent toute communication avec cette ville. Cette situation l’expose à une foule de dangers, la prive de secours les plus nécessaires à la vie, et la met dans l’impuissance de se procurer des maîtres capables de cultiver les talents des demoiselles de qualité qui y sont admises. ”

Le crédit dont le dernière abbesse, la dame de Messey, jouissait près de l’archevêque de Toulouse, Brienne, aplanit toutes les difficultés. On traita avec les Minimes de Bon-Secours pour la cession d’un vaste terrain situé derrière leur monastère, et bientôt on vit s’élever comme par enchantement les assises et le premier étage d’une espèce de palais dont le luxe architectural faisait un étonnant contraste avec la modestie du manoir abbatial de Bouxières. La destruction des maisons religieuses interrompit ces constructions, qui subsistèrent pendant quelques années et qui ne furent vendues ensuite que comme simples matériaux.
Dans l’origine, on traversait la Meurthe, à Bouxières, sur un bac ; il fut ensuite remplacé par un pont de bois, qui n’était pas encore construit au milieu du X ième siècle, et au sujet duquel il y eut, en 1073, un accord entre l’abbé de St.-Arnou et l’abbesse de Bouxières. C’est près du pont actuel que s’acheva la défaite de l’armée de Charles-le-Téméraire; commencée sous les murs de Nancy. Le comte de Campobasse, qui avait trahi son maître, y attendait les fuyards et exterminait sans pitié ceux qui ne périssaient pas dans les eaux.
L’abbaye de Bouxières, dont les légendaires parlent comme d’un lieu fertile en miracles, a été entièrement détruite ; l’église du village n’offre rien de remarquable. M. le comte de de Gastaldy possède, entre un grand nombre d’objets curieux qui forment sa riche collection, un coffret en bois de chêne sculpté, dans lequel étaient renfermés les titres de l’abbaye.
La maison de Bouxières, depuis longtemps éteinte, portait lozange d’argent et de sable.
Les deux moulins que possède cette commune sont alimentés par un cours d’eau nommé Ruisseau des moulins de Bouxières ; il sort du bois de la Salivière, passe à Lay-St.-Christophe et se perd dans la Meurthe.

Clévant

Cense et très beau château, près du confluent de la Moselle et de la Meurthe, à 1 kilomètre S. et sur le territoire de Custines. Cette cense, autrefois composée d'une belle maison seigneuriale, de la basse-cour et ferme et du presbytère, avait le titre de cure et dépendait, au spirituel, de l'archidiaconé de Vic, archiprêtré de Mons, diocèse de Metz. Clévant était de la prévôté et du bailliage de Nancy, et comptait 8 habitants et 2 garçons. En 1790, il était du canton de Custines, district de Nancy. Cette terre, dont l'origine ne nous est pas connue, dépendait sans doute de l'importante châtellenie de Condé ou Custines, dont il est souvent parlé dans notre histoire. Tout ce que nous savons, c'est qu'en 1453, Jacquemin Flory de Mousson reprit le fief qu'il tenait à Clévant. Jacques Condé, dit Flory, reconnu noble par patente de l'an 1584, possédait la terre de Clévant en haute justice ; ses descendants, dit l'auteur du Nobiliaire de Lorraine, firent d'honorables alliances avec de grandes maisons. Le beau domaine de Clévant, remarquable surtout par la vue magnifique dont on y jouit, appartient aujourd'hui à M. le baron Roland de Malleloy, conseiller honoraire à la cour royale de Nancy.

Val de Faulx ou plutôt FAUX (FAGORUM VALLIS):

Vallon où sont construits les deux villages de Faulx-St.-Pierre et Faulx-St.-Etienne. Les bois qui couronnent les hauteurs entre lesquelles se trouve resserrée cette petite vallée, descendaient sans doute beaucoup plus bas autrefois, et comme l'essence de hêtre y domine, et que cet arbre y acquiert de très grandes dimensions, la vallée en aura tiré son nom (Fagorum Vallis, Vallée des Hètres).

Nous l'avons étudié dans le blog du Calendrier Celte du Val de la Natagne.

Amance (AMANTIUM CASTRUM, ASMANTIA, ESMENTIA, EMENTIA)

Petit bourg, autrefois ville de l’ancien duché de Lorrain, sur la crète d’une montagne haute d’environ 200 mètres, d’où la vue embrasse une magnifique étendue de pays, et au pied de laquelle coule le ruisseau de l’Amezule (Asmantiola), à 13 kilom. N.-E. de Nancy, chef-lieu de l’arrond. et du canton.

Pop.: 549 hab., 55 élect. cens., 12 cons. mun., 145 feux. Nombre d’enfants : 103 en hiver, 46 en été. Surf. territ.: 442 hect. en terres lab., 148 en près, 65 en vignes, 150 en bois. L’hectare de terre semé en blé peut rapporter 12 hect. et 1/2, en orge 12, en seigle 15, en avoine 17 ; planté en vignes 66. L’élévation du sol de cette commune est peu favorable à l’éducation des bestiaux ; on s’y livre principalement à la culture de la vigne. Il y a une huilerie, une tuilerie et un four à chaux ; quelques habitants font de l’eau de vie commune. Censes : Lafourasse, Fleure-Fontaine (anciennement Flore-Fontaine ou Tillon), et le Jard. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 83 hab., 19 gar. ; 1779, environ 130 feux ; 1802, 519 hab., avec un bureau d’enregistrement ; 1822, 485 hab., 130 feux.

Anc. div.: En 1594, Amance était le chef-lieu d’une prévôté et châtellenie dépendant du bailliage de Nancy. Cette prévôté comprenait 51 villages. Léopold la supprima, le 13 août 1721, à cause de la proximité et du mélange des villages qui en dépendaient, et de ceux de la prévôté de Château-Salins ; son but était aussi de réduire la multiplicité des officiers, qui était à charge à ses sujets. En 1746, le 17 janvier, la prévôté d’Amance, qui avait été incorporée à celle de Château-Salins, fut rétablie, puis supprimée définitivement en 1751, époque où ce bourg fut compris dans le bailliage de Nancy, maîtrise et généralité de cette ville. Enfin, en 1789, il devint le chef-lieu d’un canton du district de Nancy. Amance était régi par la coutume de Lorraine.
Voici quelques-unes des prérogatives que possédait le prévôt d’Amance, dont l’office était domanial et affermé annuellement. Il avait le droit d’y créer un lieutenant et deux sergents ; de mettre, à chacune des portes, un portier qui lui portait tous les soirs les clés de la ville. C’était lui qui prélevait, à son profit, l’impôt sur les quilles et autres jeux. Il pouvait prendre, au village de Champenoux, un bichet de blé, par an, mesure de Nancy ; mettre un lieutenant à Mazerules, un sergent au clos de Salonne ; ses attributions judiciaires ne s’étendaient qu’aux personnes nobles ; etc., etc.
Quant au spirituel, Amance était, dans l’origine, annexe de Dommartin, doyenné du Port, diocèse de Toul. L’évêque Pibon l’érigea en cure en 1450, parce que, dit-il, les habitants avaient été de tout temps durs et féroces, en sorte qu’aucun archidiacre ni doyen n’osait entrer dans leur ville pour les réduire au devoir. Plus tard, la cure d’Amance fut détachée du diocèse de Toul et enclavée dans l’évêché de Nancy, dont elle faisait partie en 1778.
Si l’origine d’Amance ne remonte pas jusqu’à l’époque de la domination romaine dans nos contrées, si rien ne prouve, d’une manière tout-à-fait certaine, que la crête de la montagne sur laquelle elle est bâtie servit de camp aux légions de César, en revanche, cette localité doit être rangée parmi les plus intéressantes du moyen-âge. Son existence est plus ancienne que celle de Nancy ; Mercator l’apelle antiqua Lotharingioe cancellaria (ancienne chancellerie de Lorraine), et sa situation, aussi bien que son château, défendu qu’il était par cinq fortes tours, la rendaient une des places les plus importantes du duché. Il paraît, d’après les documents authentiques, que les comtes de Lunéville, dont l’un porte le nom de Folmar, furent les premiers seigneurs d’Amance, et qu’ils transmirent cette terre aux comtes de Bar, on ignore de quelle manière. En 1137, Etienne de Bar, évêque de Metz, se qualifie de dominus et advocatus Amantioe, et reconnaît que Frédéric, comte d’Amance, son frère, a, par le conseil des nobles, des hommes libres et des bourgeois d’Amance, donné à Udalric, abbé de Saint-Mihiel, le prieuré de Notre-Dame, bâti sous Amance (Laître). Des comtes de Bar, cette seigneurie passa aux ducs de Lorraine, par le mariage d’Agnès, fille du comte Thibaut Ier, avec le duc Ferri II (vers 1207), avec réserve toutefois d’une des portes d’Amance, et de l’hommage des ducs de Lorraine.
Le 25 juin 1218, Thibault Ier, duc de Lorraine, devenu possesseur d’Amance par la cession que lui en avait faite sa mère, ayant attiré contre lui les armes de l’empereur Frédéric, ligué avec Blanche, comtesse de Champagne, fut assiégé dans Amance, fait prisonnier et détenu dans la tour qui prit son nom, où il signa un traité onéreux. Mais, une fois libre, Thibault ne songea nullement à remplir les conditions de ce traité, qui ne lui avait été arraché que par la force ; alors l’empereur, usant d’adresse, l’attira à Wurtzbourg, où il le retint quelque temps captif, et ne lui rendit la liberté que pour le faire empoisonner par une courtisane. C’est à ce fait que se rattache un des principaux épisodes de notre histoire. Pendant que Thibault était prisonnier près du roi des Romains, les seigneurs de Lorraine, à la tête desquels était Philippe de Gerbéviller et Hugues, comte de Lunéville, tentèrent de le déposséder de la souveraineté ducale. Mais la fidélité de Lambirin d’Ourches et l’annonce du retour du prince empêchèrent cette trahison de s’accomplir.
Nos historiens ne sont pas d’accord sur cet événement : les uns prétendent que le duc de Lorraine s’abaissa jusqu’à implorer, à genoux et sans armes, la pitié de son ennemi ; les autres qu’il se défendit vaillamment et ne consentit à accepter que des conditions honorables.
Néanmoins, la place fut prise d’assaut, la garnison passée au fil de l’épée, et le duc ne sortit de la tour d’Amance (Amans), où il était gardé à vue, que quand, dit Errard dans ses Mémoires, “ il eut dit et promis que se regarderoit tenir en tant que vassal li dit Amance de la comtesse de Champagne. ”
En 1234, le château d’Amance était tenu en fief-lige par Gauthier de Vignori, époux d’Alix, fille de Ferri II, et relevait, on ne sait pourquoi, des comtes de Choiseul ; on ignore aussi pourquoi Ferri III (1264), souverain d’Amance, relevait des comtes de Luxembourg.
On voit, par des titres de 1244, 45 et 49, que Geoffroy, seigneur d’Amance, était qualifié de monseigneur par le duc de Lorraine. Dès le commencement du XIII ième siècle, il y avait, à quelque distance d’Amance, en la ville de Ste.-Marie-sous-Amance, une léproserie, hôpital de mazels ou lépreux, appartenant au duc de Lorraine. Selon D. Calmet, ce village de Ste.-Marie n’est autre que Laître-sous-Amance ; selon d’autres archéologues, qui se fondent sans doute sur l’analogie des noms, c’est celui de Mazerules (mazels) ; mais l’éloignement de cette dernière commune nous semble donner peu de vraisemblance à cette supposition, d’autant plus qu’il existe, très près de Laître, un canton appelé encore aujourd’hui Corvée des Malades. Ferri III, par lettres-patentes données à Troyes, en 1265, s’obligea d’entretenir les bourgeois d’Amance dans leurs franchises et coutumes, ainsi qu’en jouissaient ceux de Beaumont en Argonne.
Depuis cette époque, on voit la terre d’Amance, dont le château servit, en 1474, de résidence momentanée à Alphonse V, roi de Portugal, donnée en douaire à la duchesse Marguerite de Champagne, puis passer, en totalité ou seulement en partie, entre les mains de différents seigneurs, jusqu’en 1607, que Charles III la racheta à Othon, comte sauvage du Rhin et de Salm, seigneur de Fénétrange. Enfin, le duc Charles IV en fit don à la famille de Sureau, dont le chef, arrêté en Espagne, portant des dépêches de son souverain captif, préféra subir la question extraordinaire plutôt que de divulguer le secret de sa mission.
Le château d’Amance, dont les tours et les murailles dominaient la vallée, eut le sort de presque tous les châteaux qui couvraient le pays ; il tomba sous la politique ombrageuse de Louis XIII et du cardinal ministre, et Louis XV en fit un village français.
Amance avait deux portes et une poterne ; la porte, placée à l’ouest, dans la partie basse de la ville, se nommait la porte en bas ; celle du côté de l’orient, dans la partie élevée de la ville, était désignée sous le nom de porte en haut. Ces dénominations se sont conservées et subsistent encore à présent dans le langage des habitants. Dans les commencements de la première révolution, les portes ont été démolies pour servir de matériaux à des constructions ; elles avaient 15 pieds de Lorraine de voie, 8 à 9 pieds de largeur, de face de maçonnerie, et 12 pieds de hauteur.
La fondation de l’église est vulgairement attribuée à la comtesse Sophie de Bar ; mais son architecture ne semble pas la faire remonter au-delà du XV ième siècle. Il y a 67 ans (de 1843) que la tour, lézardées en beaucoup d’endroits, menaçait de s’écrouler. On la fit reconstruire, mais elle ne le fut pas à la même place que l’ancienne, et le nouveau clocher n’offre pas la même architecture. Les fonts baptismaux, malheureusement barbouillés en granit, sont en vasque et d’un style ornemental. Il y a, dans l’église, plusieurs chapelles fondées au XVI ième siècle.
Le village actuel est plus grand, presque de moitié, que ne l’était la ville. Cette dernière ceignait seulement le monticule sur lequel était bâti le château, et ne renfermait qu’un petit nombre d’habitations : celles du gouverneur, des autorités, et cette riche chancellerie qui devint la proie des flammes, lors du siège de cette ville par les troupes de l’empereur, étaient, ainsi que le château, dans l’enceinte de la ville.
Il y a 60 ans environ que M. Chapé, avocat à Nancy, après avoir ascencé le tertre sur lequel s’élevait autrefois le château, en fit raser la crête et l’enroula, dans tout son circuit, de murs peu épais et faits à sec. Avant cela, on pouvait parcourir ce monticule dont la cîme donne ouverture à un puits large et très bien fait, qui a dû servir à l’ancien château. Dans les divers travaux que ces mouvements de terrains occasionnèrent, on trouva une grande quantité de pièces de monnaie, qui furent vendues à des brocanteurs.
Les murs de la ville, construits par Mathieu II, et dont il reste quelque vestiges, avaient presque partout 2 m. 274 mil. d’épaisseur. Ces remparts ont encore conservé de solides fondements ; toute la façade méridionnale de la maison de M. Collenot, maire d’Amance, à l’obligence duquel nous devons ces renseignements archéologiques, est placée sur leur ancienne base.
La maison d’Amance portait d’azur à l’écusson d’argent, ou l’écusson d’azur en coeur ; le dernier seigneur de ce nom fut Jacques d’Amance, maréchal de Lorraine, qui vivait en 1399 ; cette maison se fondit dans celle de Bayon.
Au pied des murs de l’ancien château était une maison de campagne appelée Jumécourt, érigée en fief le 22 mai 1730. Cette maison, dont le propriétaire jouissait du droit de troupeau à part, existe encore, mais ne présente rien de remarquable.
Amance n’a guère conservé, de ses antiques souvenirs, que le nom d’une vigne, appelée Vignes des Deus ou des Ducs ; il y a cependant quelques maisons où se voient des restes de sculptures, des écussons mutilés, des cheminées gothiques ; entre autres, celle qui a été bâtie sur l’emplacement de la chapelle du château, et qui a conservé plusieurs vestiges de son ancienne destination.
Quoique nous ayons dit qu’aucun monument authentique ne peut faire remonter l’existence d’Amance jusqu’au temps de la domination romaine dans nos contrées, on découvre néanmoins, le long des versants nord-est et sud-est de la montagne sur laquelle ce bourg est construit, de nombreux débris qui attestent l’existence, dans ce lieu, d’habitations détruites, on ignore à quelle époque, et quantité de fragments de larges tuiles plates, à rebords, qui ont évidemment une origine romaine. On a découvert récemment, dans une vigne située à l’aspect du midi, une espèce d’auge régulièrement creusée dans un énorme bloc de pierre de Bouxières, et qui paraît avoir servi à un tombeau. Parmi les pierres et la terre dont elle était comblée, se trouvait un morceau de vase d’une pâte noirâtre mélangée de parcelles blanches, et très dure. A peu de distance, on a découvert aussi, à une faible profondeur du sol, un fragment considérable de ciment, dont la fabrication toute romaine ne peut être mise en doute. Ce fragment appartient à M. Collenot.
En extrayant le tombeau dont nous venons de parler, on a découvert trois pierres blanches vraiment énorme, qui lui servaient de base. Cette assise n’avait sans doute pas besoin de cette magnificence matérielle pour offrir à la pierre monumental un appui qui la mît à l’abri de tout dérangement, et quand on considère la distance de 5 à 6 kilomètres qui existe des carrières de Bouxières, où elle a été prise, à cet endroit, le poids et la difficulté du transport par des chemins qui n’ont jamais cessé de présenter des descentes et des montées rapides, on peut reconnaître la pensée de rendre plus d’honneurs par plus de travaux aux restes qui furent déposés dans ce lieu, et que ce tombeau a renfermé la dépouille mortelle d’un personnage considérable. A la surface supérieure du premier de ces blocs, on remarque une légère entaille en forme d’X, dont l’une des branches, mieux creusée que l’autre, est terminée, à chacune de ses extrémités, par un trou carré d’environ 4 centimètres, et d’une profondeur égale à l’ouverture.



L’Eglantier d’Amance

Rosier sauvage, Rosier des bois, Rosier des chiens

Rosacées

L'églantier n'est qu'un des nombreux rosiers sauvage de nos campagnes. Plante vivace pouvant atteindre quelques mètres de hauteur, il forme à la lisière des bois des barrières impénétrables. Les jardiniers recherchent ses buissons décoratifs afin d'égayer et d'embaumer les pelouses et les haies de nos jardins ; et les rosiéristes l'utilisèrent comme porte-greffe de très nombreuses variétés de rosiers cultivés. Les fleurs et les feuilles de l'églantier sont employées en médecine, ainsi que les fruits, nommés cynorrhodons, et le bédégar, excroissance chevelue qui se développe sur les rameaux après la piqûre d'un insecte. Récoltées au printemps et séchées à l'ombre, les fleurs en bouton et les feuilles sont des laxatifs légers ; elles s'appliquent aussi sur les plaies comme agents cicatrisants. Le bédégar, remède très courant depuis l'Antiquité, est, par sa forte teneur en tanin, astringent et tonique. Quant aux cynorrhodons frais, ils représentent, en raison de leur richesse en vitamine C, la base même d'une cure antifatigue et antiscorbutique. Débarrassés de leurs poils intérieurs, ils peuvent être consommés en confiture ou en tisane.

Habitat: Europe, haies, taillis, bord des chemins, lisière des bois, plaines et collines ; jusqu'à 1600 m.

Identification: 1 à 5 m. Vivace, tige verdâtre ; rameaux dressés et retombant munis d'aiguillons ; feuilles pennées à 5-7 folioles dentées, ovales, glabres, stipules allongées ; fleurs rose pâle (juin-juillet), solitaire ou en corymbe, grandes (2 à 8 cm), sépales triangulaires à appendices subdivisés, 5 pétales, nombreuses étamines ; akène poilu à péricarpe dur, enfermé dans un faux fruit ovoïde, rouge à maturité, charnu, lisse. Odeur suave ; saveur acidulée.

Partie utilisée: boutons floraux, feuilles, fruit (août-octobre), bédégar ; séchage rapide après avoir ouvert le fruit et enlevé les poils ; conservation au sec indéfinie.

Constituants: vitamine A, B, C, E, K, PP, tanin, pectine

Propriétés: antiscorbutique, astringent, cicatrisant, diurétique, laxatif, tonique.

Voir: angoisse, asthénie, brûlure, cure de printemps, diarrhée, fatigue, hémmorragie, tithiase, parasitose, plaie.

Amance par Dom CALMET :

AMANCE, en Latin Amantium – Castrum ou Asmantia ou Ementia, Amantia ou Esmensia, est une ancienne Ville située sur une Montagne à deux bonnes lieues au Nord méridional de Nancy, entre les rivières de Meurthe au Midy, & de Seille au Nord. Au pied de la Montagne où est situé Amance coule un ruisseau nommé Asmantiolia, vulgairement nommée la Mesule, qui va tomber dans la Meurthe, au dessous du Village de Lay. On dit vulgairement dans le pays, qu'Amance est la plus ancienne Ville de Lorraine. George Mercator dans sa Géographie, l'appelle Scrimium olim & antiqua Lotharingiae cancellaria.

Le R. P. Donat dit de même, que la riche & belle Chancellerie de Lorraine, qui étoit à Amance, fut consumée par les flammes.

Je ne sçais sur quel fondement on avance tout cela. II est certain qu'Amance est ancienne , & que ton Château étoit autre fois fort considérable ; mais il n'a été du Domaine des Ducs de Lorraine, que depuis le treizième siècle. Le Château dont on ne voit plus que les ruines, étoit pentagone, ayant de grosses & fortes Tours à ses cinq angles. Sa situation sur une Montagne le rendoit une Place de réputation. Le Bourg ou la Ville d'Amance ne paroit pas avoir jamais été d'une grande étendue. La croupe de la Montagne fur laquelle elle est bâtie, étant assez ressérée.

Vers l'an 1202[1],. dans le Traité de paix qui intervint entre le Duc Ferri II & Thiebaut I Comte de Bar, son Beau-père, il fut stipulé qu'Agnès fille du Comte Thiebaut, & Epouse de Ferri, renonceroit à la succession qui lui pourroit arriver aux Villes d'Amance, Longwi & Stenay ; & dans un autre Traité de l'an 1207. il est énoncé que la Duchesse Agnès, après la mort du Comte de Bar Thiebaut son père, joüiroit des Châteaux de Longwi , de Stenay & d'Amance.

Dès l'an 1228. Thiebaut I du nom, Duc de Lorraine, s'étant imprudemment brouillé avec l'Empereur Frideric II. & ayant fait de grands dégâts en Alsace, l'Empereur vint en diligence en Lorraine, & obligea le Duc Thiebaut a se renfermer dans le Château d'Amance. L’Empereur l'assiegea aussitôt, & manda au Comte de Bar, & à Blanche, Comtesse de Champagne, de le venir joindre avec leurs Troupes. Ils y vinrent sans délibérer, étant bien aises de trouver cette occasion d'humilier Thiebaut. En passant par Nancy, ils y mirent le feu. Arrivez devant Amance, ils grossirent considérablement l'Armée de l’Empereur.

Thiebaut comprit alors la grandeur du danger auquel il s'étoit inconsidérément livré. Il eut recours à ses Alliez & à ses Amis, qui ne jugèrent pas à propos de se commettre dans cette querelle. Il y en eut même qui firent le dégât dans la Lorraine, comme dans un Pays abbandonné & sans défenses. Enfin, Thiebaut fut conseillé de recourir à la clémence de l'Empereur. Il se rendit dans son Camp sans armes, & se jetta à ses pieds ; l'Empereur lui promit le pardon, mais, ajouta-t’il, il vous en coûtera quelque chose.

Thiebaut demeura donc Prisonnier de Frideric, & fut mené en Allemagne , où il demeura assez longtems. Il n'en sortit qu'en promettant pour sa rançon douze cens livres de sorts[i], dont Conrade Evêque de Metz, se rendit garant, par Acte du mois de May 1219.

Thiebaut mourut à Nancy l'année suivante 1220. Agnès de Bar sa Mère qui avoit eu en mariage Amance & Longwi les légua par ton testament au Duc Mathieu II. son fils en 1126. Legavi filio meo Matthao Duci Lotharingiae & Marchioni, Castrum de Longwi & de Amantia, quae de allodio meo sunt, à charge de lui en laisser annuellement la moitié du revenu tout le reste de sa vie.

Il paroit que le Comte de Bar avoit encore une Porte à Amance, qu'il s'étoit apparemment réservée en donnant cette Place a Agnès sa fille, puisque le Duc Mathieu fut condamné en 1230. par le Comte de Boulogne & celui de Champagne choisis pour Arbitres, à rendre au Comte de Bar la Porte d’ Amance, & ce qu’il tenoit à Amance & en la Chatellenie d’Amance en Fié & en Domaine , quand il issit de l'hommage le Duc, & si le Duc avait pris point de la terre le Comte de Bar, ne de la terre de ses hommes, por faire les Fossés entour Amance, il abbateroit ces Fossés, & empliroit tant comme la terre le Comte de Bar dure. Ce qui marque clairement que le Comte de Bar s’étoit réservé une Porte a Amance, & que le Duc Mathieu s'en étoit emparé, & avoit fait faire des Fossés autour du Bourg, empiétant sur le terrain du Comte de Bar & de ses hommes.

On lit un peu plus loin dans les mêmes Lettres, & d’endroit le Fiè d’Amance que le Cuens de Bar reclaime pour le Duc, quand le Comte de Bar l'en favera que demander, le Duc l’en fera droit ; ce qui prouve encore que ledit Comte de Bar s'étoit réserve le Fief ou l'hommage qu'il prétendoit lui être dû par le Duc de Lorraine pour Amance, mais la chose demeura indécise jusqu'à plus grand éclaircissement.

On a vu plus haut que le Comte de Bar issit[ii] des hommages le Duc, qu'il se retira de l'hommage , qu'il refusa l'hommage qu'il dévoit au Duc, apparemment pour d'autres Terres, ce qui avoit occasionné la guerre, ou les contestations qui étoient muës entre ces deux Princes on peut voir dans l'Histoire de Lorraine, Tome 2. page 234, ce qui fut réglé en 1253.fut le différent entre le Duc de Lorraine & le Comte de Bar, par Hugues, Comte de Bourgogne : Que Mathieu rendra au Comte de Bar tout ce qui lui appartient à Amance & en la Chatellenie. Si les Fossés que Mathieu a faits a Amance, ont été faits avant que le Comte de Bar se fût retiré de l'hommage du Duc, dans la Ville de Troyes, ils subsisteront ;sinon, ils seront démolis & comblez. Depuis ce tems-là, Amance a toujours été possédée par les Ducs de Lorraine.

En 1134 le Château d'Amance étoit tenu en Fief-lige par Gautier de Vignori, Epoux d’ Alix ou Berthe , fille du Duc Ferri II. & sœur du Duc Mathieu II. & relevoit de Renaud, Comte de Choiseul ; & si ledit Gautier avoit des Enfans de sadite femme, ou d'une autre, ses Enfans reprendront de même le Château d'Amance du Seigneur de Choiseul.

Noverint universi quod Galterus Dominus Vangionis ( de Vignori ) tenet fîrmitatem super Asmantia in Feodum-ligium a Renardo Domino Caseoli ( de Choiseul, ) & Hearedes praedicti Galteri Domini Vangionis, si de Bertha Uxore sua habuerit, vel de alia, si aliam duxerit, tenebit dictam firmitatem a Domino Renardo de Cafeolis, ve lab Haeredibus suis in Feodum-ligium. Actum anno 1234 Je ne vois pas la raison de cet hommage-lige, que Gautier de Vignori étoit obligé de rendre à Renaud de Choiseul pour le Château d'Amance ; c'étoit apparemment à cause de sa femme Berthe de Lorraine. Mais pourquoi à Renaud de Choiseul ?

PRIEURÉ
De Laitre sous Amance,

voir la page consacrée à Laître-sous-Amance.

En 1264. Ferri III. Duc de Lorraine, reconnoit avoir repris en Fief de son Oncle Henry, Comte de Luxembourg, le Château d'Amance, & ce qui en dépend, & cent livrées de terre de Messins à Amance, & moitié dans la Chatellenie de Longwi. Ferri étoit donc alors Souverain d'Amance, mais relevant du Comte de Luxembourg. On ne sait d'ou vient cette dépendance de la Ville d'Amance du Comte de Luxembourg, à moins que ce ne soit des cent livrées de terre, que Ferri avoit reçu dudit Comte.

Dans[2] le Testament du Duc Ferri III de l’an 1297.on voit qu'Amance & la Chatellenie , l'Etang de Bussoncourt & le Moulin étoient du Douaire de la Duchesse Marguerite de Champagne, épouse de Frideric; & que ce Prince céda a cette Princesse en indemnité Lunéville, Gerbéviller, Romont, Beauregard, St. Diey & Spissemberg.

La Paroisse d'Amance a pour Patron St. Jean-Baptiste. Collatrice, l'Abbesse de Ste. Glossinde de Metz, qui prend la moitié des grosses & menues Dîmes, & le Curé l'autre moitié. Les Bénedictins de St. Mihiel a cause de leur Prieuré de Laitre sous Amance, y prennent un sixiéme sur la totalité.

Amance fut érigée en Cure en 1450, auparavant elle étoit Annexe de Dommartin.

On voit dans la Paroisse d'Amance 1°. la Chapelle de Saint Jean-Baptiste, fondée en 1525• Le revenu en étoit considérable; elle étoit déservie par deux Prêtres, chargez de dire chaque jour la Messe au point du jour ; mais la modicité du Revenu a fait réduire les Messes à deux par semaine.

2. La Chapelle de Notre-Dame & de St. Gérard, fondée lé 2 Mars 1529 chargée de trois Messes par·semaine.

3· Là Chapelle de Sainte Catherine, chargée d'une Messe par semaine.

4· La Chapelle de St. Nicolas & de St. Antoine, chargée de deux Messes par Mois.

5, La Chapelle de Sainte Barbe & de Saint Adrien.

Le Duc Ferri III. en 1265 affranchit Amance, Lunéville & Port ou St. Nicolas, & les soumit aux lois de Beaumont en Argonne, il reconnoit pour témoin & garant de cet affranchissement, le jeune Thiebaut, Comte de Champagne, que Ferri appelle ton très cher Seigneur, sans doute a cause de certains Fiefs qu'il tenoit de lui, & consent que s'il vient a manquer à sa parole, il puisse reprendre ses Fiefs sans faire tort ; capere Feoda mea fine mesfacere. Ces Fiefs étoient Nancy Neuf-Château , Chatenoi , Montfort près Mirecourt, & Grand en Bassigni.

Par une Chartre de Ferri III. Duc de Lorraine , de l'an 1280. il paroit qu'il y avait une Léproserie ou un Hôpital de Mazels dessous Amance ; que cet Hôpital étoit du Domaine du Duc, qui le céda a l'Abbaye de Ste Marie-aux-Bois en échange d'Autres biens; cet Hôpital étoit situé en la Ville de Ste Marie sous Amance[3]. C’est Laitre sous Amance dont le Prieuré étoit dédié à la Sainte Vierge, & l’on devoit y recevoir tous les Mazels & Lépreux de la Ville d'Amance ou de Ste. Marie et les y entretenir jusqu'à leur mort.

Dès l'an 1113. là même Léproserie substituoit, & Agnès de Bar, Duchesse de Lorraine, Epouse du Duc Ferri II y fit une donation d'un demi muid de Vin de Cens qui lui étoit dû par ceux d'Amance. Il y avoir encore dans le Pays d'autres Léproseries, comme celle de St. Aubin & celle de Valcourt, ou Valco près là Ville de Toul. Mais la plupart de ces établissemens sont aujourd’huy supprimés ou ont changé de nature.

La Maison d’Amance célébre dans notre Histoire, portoit d'Azur à l’écusson d'argent ou l’Ecusson d'Azur en coeur. On dit que le Duc Mathieu II outre les Enfans connus dans les Généalogies ordinaires, eut encore deux fils, savoir, Thiebaut, Sire de Preny, & Renaut, Comte d'Amance.

Dès l'an 1244 1245 nous lisons dans d'anciennes Chartres Geoffroy d’Amance qui en 1249- est dénommé Monseigneur par le Duc de Lorraine ; il pouvoit être fils de Renaut d'Amance; on peut voir la Généalogie de la Maison d'Amance dans la seconde Edition de l'Histoire de Lorraine, Tom. 2.

Jacques d'Amance, Maréchal de Lorraine fut, dit-on le dernier-de cette Maison. Il vivoit encore en 1399 Cette Maison d'Amance se fondit dans celle de Bayon, dont Henry de Lorraine , dit le Lombard étoit Chef & Auteur. Voyez la Généalogie de la Maison de Bayon. Histoire de Lorraine, Tom. 2 seconde Edition. La proximité & le mélange des Villages qui composoient la Prévôtè d’Amance & celle de Château-Salins, & la multiplicité des Officiers desdites Prévotés étant à charge aux Sujets, le Duc Léopold ordonna le 13. d’Août qu’à l’avenir les deux Prévôtés seroient réunies en une, dont le Chef-lieu seroit Château-Salins.

Aujourd’huy ensuite des remontrances faites par les Juridiciables et les Officiers de la Grüerie[iii] d'Amance, que l'on avoit surpris la religion du Duc Léopold, en supposant que les Villages qui composoient la Prévôté d'Amance, étoient trop éloignés de ladite Prévôté, le Roy a ordonné par Edit du 17·Janvier 1746· que l'ancienne Prévôté d'Amance seroit rétablie dans son premier état. Aujourd'huy Amance répond à Nancy.

A la page 7, ajouter à l'article Amance :

En[4] 1375; Jean duc de Lorraine, pour reconnoître les bons services que lui avoit rendus M. Albert bâtard de Lorraine, & pour ce que par raison & par nature il est obligé de l’avancer , aider & accroître, il lui donne pour lui & ses hoirs par donation entre vifs son affouage en tous ses bois de la ville d'Amance pour son hôtel d'Essey près Nanci, où lui & ses hoirs[iv] demeureront, ou en quelque endroit où ils demeurent, pour eux & leur famille,

La terre d'Amance avec sa châtellenie fut donnée pour douaire à Marguerite comtesse de Vaudémont, épouse en premières noces de Jean de Bourgogne seigneur de Montagu, & en secondes noces de Ferri de Lorraine seigneur de Rumigni & de Boves, comte de Vaudémont, à compte de 500 livrées[v] de terre : mais comme les revenus d'Amance n'équivaloient pas cette somme, Jean de Neufchatel seigneur de Montagu, qui avoit hérité des terres de Montagu, d'Amance & autres par la mort de Marguerite de Bourgogne sa mère, sœur de Jean de Bourgogne, en vertu du partage fait avec ses frères, fit un accord avec le Comte & la Comtesse de Vaudémont, par lequel ces derniers lui rendirent les château, ville & châtellenie d'Amance , ensemble les 30 florinées[vi] de terre que ladite Dame avoit données à vie à demoiselle Isabelle de Mongeville femme de Henri de Grenant ; & ledit de .Neufchatel promet leur payer la somme de 300 francs , du coin[vii] du Roi de France, en la ville de Vezelize. L'accord est du premier août 1401 & signé de Gérard de Cusance, de Gui de Mongeville, de Ferri de Lignéville , de Renaud du Châtelet, de Philibert de Montjustin & plusieurs autres chevaliers.

Je[5] lis dans un titre de Charles II. duc de Lorraine , une ville ou village de Mazervelles sous Amance, dont les habitans étoient obligés de garder les portes de la ville d'Amance , quand la bannière étoit dehors. Les habitans s'étant mis sous la protection & sauvegarde particulière du Duc, il les reçut , & promit de les garder de toute force & dommage, excepté contre les religieux de la commanderie de Viez-Aitre ou Vieil-Atre, aujourd'hui la commanderie de S. Jean près de Nanci, ne voulant, dit le Duc, que par cette garde le droit de l'Eglise soit diminué; à charge de la part des habitans de payer audit Duc par chacun feu au Cellerier de Nanci, aux termes de saint Martin & de Noël, un resal[viii] d'avoine & une poule, & les veuves un demi-resal & une poule. Ces lettres font du 8 avril 1411. On croit qu'en ce lieu il y avoit autrefois un hôpital de mazels, où l'on devait recevoir tous les mazels & lépreux d'Amance, & les y entretenir jusqu'à leur mort. Voyez l'article Amance dans la Notice.

La maison de Fenetrange possédoit anciennement plusieurs héritages à Amance. On trouve un ascensement[ix] fait par Henri de. Fenetrange, se faisant fort de Jacques & Henri ses fils damoiseaux, à Jean Gracieux d'Amance & à Marie sa femme, d'un journal & demi de terres sis à Amance, pour trois gros de cens, de l'an 1423. Barbe de Fenetrange comtesse de Moers & de Sarwerden ascense le 23 juillet 1481. une masure avec ses usuaires séant au bourg d'Amance, à Jean Gerlet échevin d'Amance & à Agnès sa femme. La même Comtesse ascense la même année une pièce de terre au ban d'Amance à Jacquemin fils de George Boulanger de Laitre pour deux chapons de cens. Barbe de Fenetrange étoit fille de Jean de Fenetrange, & avoit épousé Nicolas comte de Moers & de Sarwerden. Elle eut en partage à la mort de son père la maison avec ses appartenances,.sise au château d'Amance. Elle eut une sœur, nommée Magdeleine, mariée à Fernand de Neufchatel seigneur de Marnay.

Les comtes Rhingrave ont possédé pendant quelque tems la seigneurie d'Amance, ainsi qu'il paroît par un accord fait entre Adrien l'écuyer, châtelain d'Amance, au nom de dame Anne d'Iembourg veuve de Jean comte Rhingraff seigneur de Morhange & d'Amance , & Nicolas Villaume tabellion au même lieu, au sujet d'un cens de seize francs onze gros , que ledit Villaume & ses hoirs doivent payer annuellement entre les mains du Châtelain d'Amance, & par une quittance donnée par André Malroy châtelain d'Amance, au nom d'Otho comte sauvage du Rhin, de la somme de 167 francs, un gros, qui font la moitié de 335 francs, 10 gros, dus par Jean Maugray maréchal à Amance, pour ladite censive. La quittance est du 20 février 1577.

En 1607 le 24·avril, Otho comte sauvage du Rhin & de Salm , seigneur de Fenetrange, vendit au grand-duc Charles le château, pourpris[x] & édifices en dépendans, terres, prés, & tout ce qu'il avoit à Amance, sans en rien réserver, pour la somme de 19000 francs, monnoie de Lorraine.

Je[6] trouve en 1372 que Jacques d'Amance chevalier & Henri son frère , fils de feu Vichart d'Amance, s'accordent avec Jean d'Apremont seigneur de Forpach, au sujet de 20 livres à petits tournois de terre, qu'ils devoient percevoir chacun an sur les terrages, fours & bourgeoisies de Seicheprey. Le même, Jacques d'Amance vendit à Edouard comte de Bar ce qu'il avoit à Voinville, Varneville, Buxerulle & Loumont.

L'ancien chateau d'Amance :

http://membres.lycos.fr/francoismunier/Amance/Documents/Chateau.htm

Laître-sous-Amance (LATRIA)

Village de l’ancien duché de Lorraine, sur le revers de la côte d’Amance, à 12 kilom. N.-E. de Nancy, chef-lieu du canton et de l’arrond.

Pop.: 344 hab., 34 élect. cens., 10 cons. mun., 92 feux. Nombre d’enfants : 44 en hiver, 15 en été. Surf. territ.: 510 hect. ; 294 en terres lab., 133 en prés, 48 en vignes. Ecarts : Boutangrogne, Neuve-Maison. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 53 hab., 15 gar. ; 1802, 362 hab. ; 1822, 338 hab., 99 feux.
Anc. div.: 1594, prév. et châtellenie d’Amance, bail. de Nancy ; 1710, mêmes prév. et baîl. ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1770, canton d’Amance, dist. de Nancy.
Spir.: Ann. de Dommartin, puis d’Amance, doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.

Le prieuré de Laître fut commencé, dans les premières années du XI ième siècle, par Thierry, duc de Bar, et achevé par la comtesse Sophie, sa petite fille, qui en fit dédier l’église par Pibon, évêque de Toul, en 1076, et lui donna des biens considérables, avec la chapelle du château d’Amance. Ce prieuré fut uni à l’abbaye de St.-Mihiel, en 1592.
Le village de Laître, selon D. Calmet, s’appelait anciennement Ste.-Marie-sous-Amance, parce que son prieuré était dédié à la Vierge. Il y avait, dès le XIII ième siècle, une léproserie ou hôpital de lépreux, appartenant au duc de Lorraine ; un canton s’appelle encore aujourd’hui Corvée des Malades. Ces léproseries étaient très nombreuses en Lorraine.
Outre le prieuré, il y avait un oratoire de saint Jean-Baptiste, appartenant à la commanderie du Vieil-Aître de Nancy.
L’église de Laître, qui était celle du prieuré, dont les bâtiments sont entièrement détruits, est peut-être un des plus curieux monuments que nous possédions. Quoiqu’elle ait été restaurée dans le siècle dernier, le portail, d’un beau style, a échappé à la mutilation ; il est décoré, dans tout son pourtour, de sculptures, bien conservées. On y remarque surtout un bas-relief qui représente le Christ donnant la bénédiction à deux anges, et deux personnages en adoration. On aperçoit encore, dans l’église, la porte des moines, bien qu’elle soit murée. Elle est au nord, contre l’usage habituel, qui la mettait, ainsi que le cloître, au midi de l’église, dans presque toutes les maisons religieuses.

Laître-sous-Amance par Dom CALMET :

PRIEURÉ
De Laitre sous Amance,

Au pied de la Montagne sur laquelle ce Bourg est situé, on voit encore aujourd'huy un Prieuré qui dépend de l'Abbaye de Saint-Mihiel, nommé Laitre sous Amance. Le Prieuré avoit été commencé ou projetté par Thierri Duc de Bar, Ayeul de la Comtesse Sophie, mort en 1024. laissant le Duché de Bar au Duc Frideric son fils, qui fût père de Beatrix & de Sophie. Sophie bâtit ou acheva le Prieuré de Laitre fous Amance, & en fit dédier l'Eglise en 1076, par Pibon, Evêque de Toul, &: lui donna un fond considérable, avec sa Chapelle du Château d'Amance.

Pibon remarque, que Thierri Duc de Bar, Ayeul de Sophie, succéda dans la Terre d'Amance haereditario jure , au Comte Folmar de Lunéville. En effet, en 999 Folmar, fils d’un autre Folmar Comte de Lunéville, étoit Seigneur d'Amance. Cette Seigneurie & le Château passerent ensuite aux Ducs de Bar, & en 1137 Etienne de Bar, Evêque de Metz, se qualifie Dominus & Advocatus Asmantia, &: reconnoit que Frideric, Comte d'Amance son frère, par le conseil des Nobles , des Hommes libres &· des Bourgeois d'Amance, a donné à Udalric, Abbé de St. Mihiel , le Prieuré de Notre-Dame bâti sous Amance. Il confirme tous les Biens de ce Prieuré.

L'Evêque Pibon remarque aussi, que cy-devant les Villages de Lay, d'Eulmont, de Blanzey , de Séchamp & d'Amance dépendoient de la Cure de Dommartin, & que les Habitans d'Amance avoient de tout tems été dures &: féroces , en sorte qu'aucun Archidiacre ni Doyen n'osoient entrer dans leurs Villes pour les réduire au devoir, ce qui obligea l'Evêque de Toul de les déclarer exempts de la Jurisdiction de l'Eglise de Dommartin.

Article consacré à Laître-sous-Amance

LAITRE-SOUS-AMANCE.

Nous avons parlé d'Amance dans un article particulier, nous avons aussi parlé dans le même lieu du Prieure de Laitre-sous-Amance.

Le Village de Laitre est annexe d'Amance, de même que Dommartin. Le patron de l'Eglise de Laitre est saint Laurent ; décimateurs l’Abbesse de Sainte Glossinde de Metz , les Bénédictins de S. Mihiel, & le Curé pour la moitié des grosses & menues dixmes ; les Bénédictins de S. Mihiel, à cause de leur Prieuré de Laitre, rennent un sixiéme sur la totalité des dixmes. Ce Prieuré fut uni à l'office du Thrésorier de S. Mihiel, par le Cardinal de Lorraine , comme Légat du S. Siège dans les trois Evêchés, par ses lettres dattées du 5 des Ides de Septembre, ou du neuf de mois 1592. Les charges du Prieuré sont de fournir le luminaire au grand Auttel, de faire dire la Messe de minuit à Noël, & de faire célébrer la Messe toutes les fêtes de la Vierge & le jour de saint Michel, & de faire chanter les ténèbres les trois jours de la semaine Sainte.

Il y a dans ce lieu un Oratoire de saint Jean-Baptiste , dépendant de la Commanderie de saint Jean de Nancy.

Dommartin-sous-Amance

Village de l’ancien duché de Lorraine, au pied d’une montagne, sur le ruisseau de l’Amezule, à 9 kilom. N.-N.-E. de Nancy (Est), chef-lieu du canton et de l’arrond. Annexe de Laître-sous-Amance.

Pop.: 123 hab., 12 élect. cens., 10 cons. mun., 25 feux. Nombre d’enfants : 24 en hiver, 8 en été. Surf. territ.: 268 hect. en terres lab., 78 en prés, 36 en bois, 2 en vignes. Trois moulins à grains : le Grand, le Petit et le moulin Piroué, qui, avec la cense de Monteux, forme les deux écarts de la commune. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 15 hab., 5 gar. ; 1802, 120 hab. ; 1822, 100 hab., 21 feux.
Anc. div.: 1594, prév. et châtellenie d’Amance, bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton d’Amance, dist. de Nancy.
Spir.: Succursale, puis ann. d’Amance, doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.

Le nom de ce village se trouve dans un titre de 1298 : Vautrin de Laître-sous-Amance, écuyer, reconnaît avoir reçu 50 livres tournois de Ferry, duc de Lorraine, duquel il a repris la grange dite Montheu, près Dommartin-sous-Amance, les gagnages et bois dépendant. Dommartin était anciennement la mère-église d’Amance, de Laître, de Lay, d’Eulmont, de Blanzey et de Seichamps ; ces villages furent affranchis de cette dépendance, en 1076, par Pibon, évêque de Toul. La cure de Dommartin, qui, comme on vient de la voir, remonte à une époque plus éloignée que le titre de 1298, appartenait originairement à l’abbaye de Ste.-Glossinde de Metz. Dommartin, où se voyait encore un château dans le siècle dernier, était, dit-on, autrefois un village considérable qui fut brûlé par les Suédois. Il n’est resté de l’église, après l’incendie, que le choeur, qui sert aujourd’hui de nef de sanctuaire pour les offices paroissiaux.

Dommartin-sous-Amance par Dom CALMET :

DOMMARTIN-SOUS-AMANCE.

DOMMARTIN, Village à une lieue & demie de Nancy, situé sous Amance; Dommartin étoit anciennement la Mère-Eglise d’Amance, de Laitre, de Lay, d’Eulmont, de Blanzey & de Séchamp ; aujourd’hui il ne passe plus que pour Annexe d’Amance. Mais dès l’an 1076 ces Villages étoient affranchis depuis long-tems de la dépendance de Dommartin. Cette Cure de Dommartin appartenoit originairement à l’Abbaye de Sainte Glossinde de Metz. Et comme la Princesse Sophie voulut faire consacrer l’église du Prieuré de Laitre-sous-Amance qu’elle avoit fondé, Hodierne Abbesse de Sainte Glossinde s’y opposa, disant que ce Prieuré de Laitre étoit bâti sur le ban de Dommartin, dont la Cure appartenoit à son Abbaye. Heriman Evêque de Metz, & Pibon Evêque de Toul, convinrent que Sophie feroit donner à Hodierne un certain cens annuel pour indemnité. Après quoi l’Eglise fut dédiée & cédée à l’Abbaye de St. Mihiel.

L’Evêque Pibon en 1076 accorda à la prière de la Princesse Sophie, qu’a l’avenir, le Prieuré de Laitre seroit exempt non-seulement des redevances qu’il devoit à l’Evêque de Toul, mais aussi de toute dépendance de l’Eglise de Dommartin, dont il dépendoit autrefois. Le Duc Thierri, ayeul de Sophie, avoir rachetté ceux d’Amance de leur soumission à la Cure de Dommartin, en accordant au Curé de ce dernier Village, la moitié des dixmes d’Amance. Et comme le peuple d’Amance étoit si farouche, que nul Archidiacre, nul Doyen n’osoit entrer dans leur Ville pour y faire ses fonctions, l’Evêque Bertholde les avoit obligé de porter tous les ans leurs offrandes à Dommartin; ensuite il leur ordonna de se trouver au synode au même lieu; enfin à la prière du Duc Theodoric, il les exempta de toute Jurisdiction de la Cure de Dommartin. C’est l’Etat où l’Evêque Pibon les trouva, & où il les confirma. Aujourd’hui Dommartin & Laitre-sous-Amance sont regardés comme Annexes du-dit lieu.

La Paroisse est dédiée à Saint Martin. Le Curé a un fixe de quatre paires & un Chappon. Les Bénédictins de Saint-Mihiel, à cause de leur Prieuré d’Amance, prennent une part dans les dixmes de ces deux Villages. Nous avons fait un article particulier d’Amance & un autre de Laitre-sous Amance.

Il y avoit autrefois une Léproserie à Laitre-sous Amance.

Les Forêts du Grand Couronné

LES FORETS D'AMANCE , DE BRIN ET DE CHAMPENOUX


SITUATION ET GRANDES LIGNES:

A 15 km à l'est de Nancy, entre les bassins d'affluents directs de la Meurthe (Amezule, Roanne) et les bassins d'affluents de rive gauche de la Seille (Loutre Noire et ruisseau d'Athienville), s'élève une ligne nord-sud de collines à 220 - 280 m, portant des chênaies: les forêts d'Amance, de Brin et de Champenoux. A l'est de la Loutre Noire (sur sa rive droite), cet ensemble forestier se poursuit par la forêt de Bezange, à la limite de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle. Plus au sud, les petites forêts de la région d'Hoéville, Einville, Crévic conduisent aux massifs boisés d'entre Meurthe-et-Moselle: Rosières-aux-Salines et Coyviller, puis Flavigny. Toutes ces forêts occupent divers étages, argileux ou marneux, du jurassique inférieur (lias), du sinémurien au toarcien, largement recouverts de limons (voir carte n°1 et 2 et coupe géologique). De tels sols sont favorables à la production de chênes de qualité. Mais ils sont souvent imperméables et, en l'absence de pentes réalisant un certain drainage, des nappes d'eau, superficielles et temporaires, ont tendance à se former, alimentées par les pluies. Cela peut entraîner l'ennoyage et l'asphyxie des racines des jeunes semis et compromettre des régénérations naturelles abondantes et prometteuses.

LA DOULOUREUSE HISTOIRE DES FORETS D'AMANCE, DE BRIN ET DE CHAMPENOUX:

Ces trois forêts, ducales puis royales, ne formaient jadis qu'un seul massif. Leur histoire est profondément marquée:

- par une gestion orientée depuis longtemps vers la production de bois d'oeuvre de chênes de qualité, orientation qui figure dans les aménagements successifs ; ceci diffère nettement des anciens objectifs de la forêt de Haye, la grande hêtraie de l'ouest de Nancy ;
- par des guerre qui ont causé, soit leur surexploitation (1870), soit leur dévastation par bombardement (en particulier 1914 - 1918) ;
- mais par d'abondantes fructifications qui ont permis aux sylviculteurs de panser les plaies et de reconstituer les forêts.

Jusqu'en 1826, la forêt avait l'étiquette de taillis-sous-futaie mais dans le but d'accroître la production de bois d'oeuvre, les ordonnances royales de 1826 et 1829 prescrivaient la conversion en futaie régulière de chênes d'une large partie du massif. L'école royale forestière, créée en 1824 - 1825, et son premier directeur Bernard Lorentz vont jouer un rôle important dans l'application de cette décision. Mais avant de passer à la régénération naturelle, convertissant les taillis-sous-futaie en futaie régulière, il fallait préparer les peuplements. On se fixa pour cela une période de 40 ans, de 1826 à 1865, pendant laquelle:

- on densifia la réserve en chênes et essences associables appelés à jouer le rôle de porte-graines - on restreignit la vigueur et l'importance du taillis, en lui permettant de maintenir la couverture du sol et d'empêcher son embroussaillement ; il existe encore dans ces forêts, dans les taillis-sous-futaie non encore convertis, des chênes nés en 1826, donc ayant actuellement plus de 160 ans. Ces chênes sont encore fructifères ;

A la fin de la période de préparation, la nature fit cadeau aux forestiers de deux somptueuses glandées, en 1865 et 1868 (il y a 120 ans de cela). On peut en voir les résultats en forêt de Brin, dans les parcelles 6, 22 et 25 en forêt de Champenoux, dans les parcelles 2, 5, 8, 11, 20, 22, 35, sur une partie de leur surface (en 1914, ces peuplements n'avaient qu'une cinquantaine d'années, mais on y récolta des rondins pour la construction de tranchées et d'abris). Ces deux belles glandées se produisirent à la fois chez les deux espèces de chênes qui constituent les forêts: le sessile sur sols assez bien drainés et le pédonculé sur le sols plus humides et parfois compacts.
Cette générosité de la nature poussa les forestiers à une hardiesse excessive. On étendit la conversion à l'ensemble du massif, dans le cadre très géométrique et très directif de la méthode des affectations permanentes, divisant la forêt en quatre blocs d'un seul tenant et sensiblement égaux (affectations), et en organisant la conversion en quatre périodes de 40 ans (160 ans) s'échelonnant de 1876 à 2036 ! C'était faire abstraction des différences de sols si importantes et si lourdes de conséquences dans ces deux forêts. C'était aussi avoir la certitude que des glandées, régulières et fréquentes, surviendraient, pour les deux essences, pendant les 160 ans à venir (les chênes ne fructifient en abondance que tous les 10 à 20 ans). On verra aussi, plus loin, que la culture de ces deux essences n'est pas la même. Comment concilier cela avec le système rigide des affectations massives et d'un seul tenant ? Les premières désillusions vinrent de la rareté de belles fructifications, entre 1868 et 1900. On enregistra des fructifications moyennes de chênes sessile (S) ou de chêne pédonculé (P) en:

1874 (S) 1884 (S) 1888 (P) 1889 (S) 1900 (S)

Les prévisions faites par les hommes ne furent donc pas réalisées car la nature ne leur avait pas livré les glands nécessaires. On voit cependant les restes de ces glandées partielles, bousculées par la guerre de 1914, en forêt de Brin: dans les parcelles 7 à 10, 32 à 34, 40 et 41 et en forêt de Champenoux: dans les parcelles 1, 3, 12, 13, 17, 18, 24 à 29, 31, 39, à 46, 49 et 50, sur des parties de ces parcelles. Déçu par ces infidélités de la nature, le sylviculteur comprit la leçon et l'aménagement de 1906 fut un modèle du genre. Il prévoyait:

- la détermination des types de stations convenant, les unes au chêne sessile, les autres au chêne pédonculé ;
- le traitement particulier à donner à chacune de ces deux essences: la seconde, par exemple, plus exigeante en lumière que la première, se trouve sur des sols où les risques de formation d'un plan d'eau superficiel asphyxiant sont plus grands ; il faut mettre rapidement en lumière les régénérations de chênes pédonculé, mais alors l'enlèvement trop rapide des portes-graines, qui pompent et évaporent l'eau du sol, entraîne l'hydromorphie excessive du sol et l'asphyxie des jeunes semis.
- les précautions spéciales à prendre contre ce danger: fossés d'assainissement, perches des sous-bois laissés comme pompes, etc...
- l'exécution de plantations complémentaires à faire, immédiatement, en cas d'échec. Rien n'était laissé au hasard mais il y eut la guerre de 1914 - 1918 ! L'histoire raconte la bataille du Grand Couronné de Nancy et les furieux combats de la fenêtre de Réméréville. Les deux forêts souffrirent terriblement des bombardements et des surexploitations de guerre. L'aménagiste de 1929 trouva des peuplements saccagés, des arbres mutilés, des jeunes régénérations qu'on avait dû abandonner à la concurrence vitale, des perchis (de 1865 - 1900) où l'on avait prélevé sans règle ni mesure des rondins pour la bataille. L'aspect général était décourageant. Il s'efforça de panser les plaies, d'éliminer les arbres les plus endommagés, de sauver ce qu'il pouvait des régénérations éparses où dominaient les "bois blanc". Beaucoup de taillis-sous-futaie soigneusement préparés depuis 1826 étaient tellement disloqués que leur régénération naturelle, par semis issus des portes-graines restants, devenait très problématique. Tout fut mis en oeuvre pour repartir de l'avant. En 1922, il y avait eu une petite glandée. Celle de 1934 (sessile et pédonculé) fut nettement meilleure. L'espoir pouvait renaître. La guerre de 1939 - 1945 s'accompagna, au moment du recul allemand, de pose de champs de mines et des bombardements terrestres et aériens, rapides mais efficaces. L'arboretum de collections et d'expériences d'Amance, créé avant 1914, détruit pendant la Première Guerre mondiale, reconstitué après 1918, était à nouveau dévasté. On se remit (peut-être un peu trop vite) à la récolte des arbres mitraillés (qui firent défaut lors des glandées suivantes). On vint au secours des derniers-nés (de 1922 et 1934). Et c'est là que s'illustre la collaboration indispensable entre l'homme et la nature. Celle-ci apporta aux forestiers le don généreux de la magnifique glandée de 1949 (la plus belle du siècle). On pouvait repartir d'un bon pied. De remarquables aménagements furent établis: en 1950 pour Amance et Brin, et en 1954 pour Champenoux. On en verra, sur le terrain, les heureux résultats. Cette histoire, en dents de scie, avec des phases d'espérance et d'activité, et des phases de recul dû à des causes étrangères à la sylviculture, est celle de bon nombre de forêts françaises.

1. (Géologie) Division de base de la stratigraphie correspondant à un ensemble de couches géologiques. Son nom dérive souvent de celui d'un lieu actuel ou ancien auquel on ajoute le suffixe "ien". 2. (Sylviculture) Dans un peuplement forestier, ensemble des arbres dont les houppiers se situent à un niveau nettement différent de celui des autres arbres. Etage dominant: dont les arbres ont le houppier en pleine lumière. Etages dominés: dont les arbres sont sous l'étage dominant. - Sous-étage: Ensemble des étages dominés d'un peuplement forestier. Les arbustes et arbrisseaux ne sont pas comptés dans le sous-étage, qui est constitué d'arbres.

Roche constituée d'un mélange naturel de calcaire et d'argile (35 à 65%). Les sols constitués exclusivement de marne offrent des conditions difficiles pour la croissance des forêts. La présence de couches de limon recouvrant la marne améliore beaucoup ces conditions.

Terre fine apportée par les cours d'eau ou par le vent, et qu'on peut trouver dans le sol en couches d'épaisseur de 10 centimètres à plus d'un mètre.

Etendue de terrain de superficie variable, homogène du point de vue des conditions physiques et biologiques (climat local, relief, nature de la végétation spontanée, nature du sol). Le forestier détermine le type de station avant de choisir les espèces d'arbres qu'il va cultiver sur un terrain voué à la régénération ou au boisement.

Arbre d'un perchis.

Responsable de l'élaboration de l'aménagement d'une forêt.

En futaie régulière, stade qui suit celui du gaulis. Le perchis est formé de tiges rigides. On distingue le bas-perchis (diamètre des arbres de 5 à 15 centimètres, hauteur de 7 à 15 mètres) et le haut-perchis (diamètres de 15 à 30 centimètres, hauteur de 15 à 20 mètres).


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