Egypt
Le nom “Amon” vient d'“Imen” qui signifie “le caché”. Il s’agit donc d’évoquer la force invisible dont le pouvoir effectif se fait sentir mais que l’on ne peut cerner. Son nom est parfois associé à celui d’une entité évoquant la force créatrice de la nature: nin (les ardeurs génésiques) mais son appellation la plus connue est Amon-Rê. Lorsqu’il était représenté par un symbole, les Egyptiens lui donnaient la forme d’un homme dont la tête était dominée par un mortier surmonté de deux hautes plumes droites ornées chacune de sept compartiments, “qui percent le ciel”, nous apprennent les textes. Son clergé devint très puissant dans son fief principal de Karnak, sur la rive droite du Nil en Haute-Egypte. Les rois libérateurs, puis conquérants de la XVIIIe dynastie lui dédièrent leurs victoires et firent de son trésor le plus riche du pays. On s’accorde à prêter à cet état de fait une des raisons de la réforme amarnienne.
Amon et Khem
Amon, le grand dieu de Thèbes, le Jupiter thébain qui se proclama le roi des dieux, ainsi d’ailleurs que Ptah, et qui selon les prêtres de Memphis dérivait de Ptah, semblerait en effet moins ancien en Egypte que son rival et que les autres divinités que je viens de mentionner. Il ne joue dans l’histoire d’Egypte, telle que nous la connaissons actuellement, un rôle important qu’à partir de la XI ième dynastie. Cependant, d’après M. Legrain, il aurait eu un temple à Thèbes dès la III ième dynastie. Le bélier à cornes rabattues, qui lui est consacré, figure avec le disque à uraeus dans les dessins préhistoriques de l’Algérie, d’après les constatations de M. Flamand. Dans la même région, à côté des béliers disqués, M. Flamand a copié aussi un bovidé à deux plumes, et l’on sait que les animaux de cette espèce étaient en rapport avec le dieu Mîn ou Khem, peut-être le Cham de la Genèse, et figurent sur les plus anciennes statues de Khem, trouvée à Coptos. Or Khem et Amon semblent bien être un même type divin, originaire de l’intérieur de l’Afrique, de la région du haut Nil, qui se serait, dit Lefébure, “ diversifié en deux formes persistantes et parfois confondues, l’une plus archaïque, l’autre plus récente, Khem, le Cham peut-être des Sémites, et Amon, le Memnon peut-être des Grecs. ” Khem personnifiait principalement les Ethiopiens et les noirs. On sait que l’affichage des bucrânes était en honneur dans son domaine, comme il est encore aujourd’hui en honneur dans toute l’Afrique Noire, et même dans les oasis du sud de l’Algérie, telles que les Zibans et l’Oued R’ir. Les oasis furent spécialement le domaine d’Amon, qui d’ailleurs partageait avec Khem la souveraineté de l’Ethiopie. Comme on l’a déjà observé depuis longtemps, les noms de peuplades telles que les Nasamons (attaché à Amon) et les Garamantes (possession d’Amon) indiquaient que les Libyens étaient les sujets d’Amon, et que son royaume s’étendait fort loin. Khem fut connu en Egypte dès une époque extrêmement ancienne ; on le voit par les monuments de la ville égyptienne de Coptos, où il était vénéré. Mais un autre dieu égyptien, fort ancien aussi, est en relation avec Amon. C’est Khnoum, dieu d’Eléphantine et des cataractes, qui gardait, à la frontière d’Egypte, l’entrée des pays barbares. Dieu créateur, modeleur, comme Ptah, et fabricateur des dieux et des hommes, Khnoum semble être une forme d’Amon, plus ancienne qu’Amon lui-même. On le représentait, comme Amon, avec une tête de bélier. La cité dont il était le dieu, le clan dont il était la personnification, furent longtemps les intermédiaires entre l’Egypte et les pays du Haut Nil. Eléphantine était, dans les temps de l’ancien empire, l’entrepôt du commerce de l’Egypte avec l’Ethiopie et le Soudan ; et la juridiction de Khnoum, dit Lefébure, s’étendait sur la Nubie, où il était adoré aussi bien que les divinités locales.
Expansion du culte d’Amon
Cette communauté de religion avec des populations barbares était une garantie de sécurité pour les caravanes de trafiquants égyptiens qui parcouraient les routes commerciales du Sud, en traversant les territoires occupés par ses peuples. L’Egypte trouvait donc à cet égard un bénéfice appréciable dans l’expansion du culte de ses dieux.
Mais l’expansion du culte d’Amon dans toutes les directions de l’Afrique, outre les avantages commerciaux qu’elle procura à l’Egypte, et spécialement à Thèbes, la ville d’Amon, donna à ce pays pendant quelques siècles l’unité politique et même un peu l’unité religieuse, autant que cette unité était réalisable, la puissance guerrière, et la suprématie sur toutes les nations voisines.
Nous avons vu, en étudiant les caractères de la divinité en Egypte, que chaque ville avait son dieu particulier, personnification du clan primitif, qui dans sa ville était le dieu unique ou au moins le dieu principal, et dont le temple servait de lieu de ralliement à son peuple. M. Maspero a très bien expliqué la vitalité incroyable des diverses cités égyptiennes par cet attachement inébranlable de leurs populations à leu dieu local. “ Une seule chose, dit-il,... les empêchait de perdre la conscience d’eux-mêmes et de se fondre dans une commune unité : un dogme et un culte qui les attachaient à un dieu particulier... Si quelque désastre frappait ses adorateurs, son temple ralliait autour de lui tous ceux qui avaient échappé à la catastrophe ; la foi les empêchait de se mêler aux habitants des cités voisines et de se perdre parmi eux ; les survivants se multipliaient,... et quelques années de paix suffisaient à réparer les pertes les plus irréparables en apparence. ” Aussi, quoique dès l’Ancien Empire l’Egypte ait constitué un grand Etat sous la royauté des Pharaons, ce grand Etat était plutôt un groupement de principautés féodales qu’une monarchie fortement centralisée. Le particularisme de ces principautés ne devait disparaître qu’avec leurs dieux locaux. On avait pourtant bien la notion du Dieu unique ; mais il y avait autant de dieux uniques que de groupements distincts.
Suprématie d’Amon
Avec la confrérie des prêtres d’Amon, à Thèbes, nous voyons se produire une conception nouvelle de l’unité de Dieu. Le dieu régional de la principauté thébaine était Mentou, dieu guerrier, le maître en Thébaïde, Amon venait bien après lui ; mais ses prêtres, laissant ceux de Mentou proclamer leur dieu mâitre en Thébaïde, voulurent qu’Amon fût le maître partout, le roi des dieux, le dieu unique de toutes les populations africaines. Ils cherchèrent à donner à son culte une expansion universelle, différant en cela des autres collèges sacerdotaux, dont les dieux locaux se contentaient généralement de dominer chacun dans sa province.
M. de Préville, étudiant dans la Science sociale les origines des sociétés africaines, a supposé que la confrérie des prêtres d’Amon avait dû jouer très anciennement, sur les routes commerciales de l’Afrique, un rôle analogue à celui qu’a joué tout récemment la confrérie des Senoussiya. L’unité de Dieu, proclamée par les prêtres d’Amon, et l’unité de Dieu, proclamée par les mahométans, répondraient au même besoin éprouvé par les uns et par les autres, de trouver pour les caravanes, dans les contrées les moins hospitalières, la bienveillance d’hommes professant la même croyance et servant le même Dieu. Du reste la religion d’Amon, comme plus tard celle de Mahomet, posséda une immense influence en Ethiopie et en Libye.
La preuve en fut fournie lorsqu’un conflit s’éleva entre les princes de Thèbes, et les rois asiatiques établis dans le nord de l’Egypte, et qu’on appelle les Hycsos. La cause ou le prétexte du conflit était une querelle de prééminence entre Amon, le dieu thébain, et Soutekh, le dieu des Syriens, adoré par les roi Hycsos. Ce fut la guerre sainte, qui souleva contre les intrus toute l’Afrique qui reconnaissait Amon. Plusieurs fois vaincus, les Asiatiques furent enfin délogés d’Avaris, leur dernière place en Egypte ; et ceux qui survécurent à leur défaite furent rejetés en Asie.
Cette victoire assura pour longtemps la suprématie de Thèbes et d’Amon. Les Pharaons thébains pénétrèrent en Asie et y firent un immense butin. Karnak, le temple fameux d’Amon dans sa ville de Thèbes, fut agrandi et embelli, et devint une résidence digne du roi des dieux. Le sacerdoce de ce roi des dieux fut comblé de largesses par les premiers Pharaons de la dynastie victorieuse. De leur côté les prêtres d’Amon s’appliquèrent à réaliser sous l’autorité de Pharaon l’unité religieuse comme l’unité politique de l’Egypte ; ils tâchèrent de dominer ou d’absorber les autres collèges sacerdotaux, même les illustres sacerdoces d’Héliopolis et de Memphis. Mais les sacerdoces du nord n’étaient pas disposés à se soumettre de bon coeur au nouveau maître qu’on avait la prétention de leur imposer.
De plus, l’Asie avait été pacifiée. Pharaon était devenu le souverain des vaincus aussi bien que des vainqueurs. Les rois d’Asie, devenus ses vassaux ou ses alliés, entretenaient une correspondance régulière avec la cour d’Egypte ; des Pharaons épousaient leurs filles, qui venaient à Thèbes avec une suite nombreuse, et y faisaient pénétrer les modes et les idées asiatiques. Le constructeur même du temple de Louqsor, Amenhotep III, incarnation d’Amon, dut être jugé par les prêtres d’Amon, si jaloux de l’autorité exclusive de leur dieu, comme Salomon dans ses dernières années fut jugé par les prophètes d’Israël (Les Rois, livre III, ch. XI, 29-33). Car c’est lui qui mit en honneur le culte d’Aton, le disque solaire ; il n’alla pas cependant jusqu’à persécuter le culte d’Amon. Il se proclame au contraire fils de ce dieu, dans les inscriptions du temple de Louqsor.
Amon-Rê
Egypt
C’est l’aspect le plus fréquent que l’on affecte à la forme divine dont le puissant clergé régnait dans le centre religieux de Karnak, à son apogée au Nouvel Empire. Chaque année, la barque sacrée du dieu était véhiculée en procession, escortée des nacelles des deux autres membres de la triade, Nout, le principe féminin (parfois appelée Imenet) et Khousou le dieu-fils. Le défilé s’arrêtant au temple de Louxor où le ka du divin était renouvelé (régénéré), Amon, “le caché”, pouvait aussi s’exprimer dans la force cachée de l’inondation, ainsi que Ramsès II le définissait. Après la réforme amarnienne, les prêtres et Pharaon s’efforcèrent d’identifier Amon avec une troisième entité : Ptah, régnant comme force terrestre. On cita alors Amon-Rê et Ptah (l’eau, le soleil et les forces telluriques), une sorte de tri-unité. Leurs trois images matérielles (humaines) entourent Ramsès au fond de son grand temple d’Abou- Simbel.
Amon est l’une des principales divinités du panthéon égyptien. Son nom Imen2, « le Caché » ou « l’Inconnaissable », traduit l’impossibilité de connaître sa « vraie » forme, car il se révèle sous de nombreux aspects. Il est Imen achâ renou, « Amon aux noms multiples ».
Amon et la déesse Mout
Avec sa parèdre Imenet, il fait partie des entités divines de l'Ogdoade d'Hermopolis. Sous la forme d'une oie, l’un de ses animaux symboliques, il pondit l'œuf primordial d'où sortit la vie. Sous la forme d'un serpent, il fertilisa l'œuf cosmique façonné dans les Eaux primordiales. Les Textes des Pyramides le mentionnent parmi les divinités protectrices du roi défunt et, au Moyen Empire, il prend une place prépondérante dans la région de Thèbes, où il finit par supplanter Montou. Les théologiens thébains lui assignent une nouvelle parèdre, Mout, et un fils, le dieu lunaire Khonsou, avec lesquels il forme la triade thébaine. À partir de la XIe dynastie, il s’impose comme dieu dynastique, et l’avènement des Amenemhat ( « Imen est en tête ») de la XIIe dynastie fera de lui le roi des dieux, « seigneur des trônes du Double Pays ». Pendant la XVIIIe dynastie, Amon devient la divinité nationale par excellence, l’unificateur de l’Égypte qui a permis la victoire d'Ahmosis sur les envahisseurs Hyksôs. Il est alors associé à Rê, dieu Soleil d’Héliopolis, et devient le dieu cosmique Amon-Rê, « l’éternel, le seigneur de Karnak, créateur de ce qui existe, maître de tout, établi durablement en toutes choses ».
Sa figuration traditionnelle est celle d'un homme coiffé de la couronne portant deux hautes plumes verticales, les chairs peintes en bleu. On le représente également la peau brune, plus rarement, ou noire, d'où son assimilation au dieu de Coptos, Min.
Il est associé à l’oie-smn, sans doute par analogie phonétique, et au bélier-šft. Ainsi, devant l'entrée de son temple de Karnak s'étend une allée de sphinx criocéphales (ou criosphinx), symboles de sa puissance procréatrice. Il est aussi mis en rapport avec le dieu de Coptos sous le nom Amon-Min dans lequel il s'incarne en divinité de la fécondité.
À côté de cet Amon dynastique, inaccessible au commun des mortels, il existe un Amon ressenti comme moins distant et prêtant une oreille attentive aux pauvres, aux malades et aux femmes enceintes, qui peuvent l’approcher lors des grandes festivités religieuses.
C'est à l'époque archaïque que l'Amon égyptien est assimilé à la divinité grecque Zeus. Ce sont les Cyrénéens qui le feront connaître au monde grec en tant que Zeus Ammon. Son sanctuaire oraculaire à l'oasis de Siwa, est le troisième en importance après Delphes (consacré à Apollon) et Dodone (consacré à Zeus). Alexandre le Grand s'y est fait proclamer fils d'Ammon-Zeus en 331.
Amon ( Amen, Amun, Ammon en grec, Amoun), était à l'origine le dieu de Thèbes, il fut identifié plus tard à Rê et nommé Amon-Rê.
Le nom d'Amon signifie "Caché"car nul ne pouvait le voir.
Selon les traditions les plus anciennes, Amon s'est créé lui même à partir du Chaos primordial, mais selon les plus vieilles traditions Thébaines, Amon a été créé par Thot comme une des huit déités primordiales de la création (voir Ogdoade).
L'épouse d'Amon fut Mout, "la Mère", qui semble avoir été l'équivalent égyptien de l'archétype de la "Grande Mère".
Leur enfant était le dieu de lune: Khonsou.
Les attributs d'Amon sont le disque, image du soleil, les cornes et le fléau; il est figuré tantôt avec une tête de bélier, tantôt avec un visage humain, portant parfois des cornes de bélier qui naissent au-dessus des oreilles. Il portait en général sur la tête une tiare de plumes orné parfois du disque solaire.
Ses animaux sacrés étaient l'oie et le bélier.
Jusqu'au Moyen Empire, Amon était simplement le dieu local de Thèbes qui est à l'origine le dieu des vents et des bateliers c'est pourquoi il est parfois représenté avec une couleur de chair bleue; mais quand les Thébains eurent établi leur souveraineté sur toute l'Egypte, Amon devint une déité universelle et sous la XVIII ième Dynastie il fut considéré comme le Roi des Dieux.
A partir de la XIX - XX ième Dynastie Amon est vu comme la représentation invisible du créateur qui était à la source de toute la vie dans le ciel, sur la terre et dans l'Au-delà. Il se manifeste sous la forme de Rê.
Il est aussi associé à Min pour devenir le dieu fécond et créateur ou de Kamoutef autre divinité ithyphallique.
Sous la XIIe dynastie, on lui construisit un temple qui, agrandi plus tard, est devenu l'ensemble dont on voit les ruines colossales à Karnak et qui est la plus grande structure religieuse jamais construite par l'homme.
On arrivait à ce temple par une avenue bordée de deux files de béliers. Le bélier était consacré à Amon, et à Thèbes on en nourrissait un qui était la représentation vivante du dieu.
C'est en tant qu'Amenemopê qu'il se rend chaque année au temple de Louqsor pour être uni à la déesse Ipèt afin d'assurer l'éternel renouvellement des cycles naturels.
Hiéroglyphe :
Lieu de culte :
Le Temple de Karnak à Thèbes.
L'origine d'Amon :
Avant de connaître un destin exceptionnel et de devenir "roi des dieux" à partir du Moyen Empire, Amon était une divinité peu connue.
Ses origines restent imprécises. Quelques références à son nom sont attestées dans les Textes des Pyramides sans que l'on ait la certitude qu'il s'agisse de la même divinité.
Pour certains, il serait un dieu de l'air, de l'atmosphère, du vent et des bateliers vénéré en thébaïde. Les deux plumes qui ornent sa coiffure rappelleraient son caractère céleste.
Pour d'autres, il trouverait son origine chez l'un des huit dieux de la cosmogonie d'Hermopolis, portant le même nom et formant un couple avec Amonet. Et si Amon n'est pas ce dieu hermopolitain, il en a progressivement assimilé les caractères pour devenir une divinité créatrice.
Pour d'autres enfin, il s'agirait d'une divinité de Thèbes créée politiquement par les princes locaux.
La fortune d'Amon est intimement liée à l'ascension des princes thébains qui réunifièrent le pays et prirent le pouvoir à la fin de la Première Période Intermédiaire.
C'est sous la XIIe dynastie qu'Amon est réellement intégré au panthéon égyptien et que son rôle s'amplifie à Thèbes, supplantant celui de Montou, principale divinité de la région. Les débuts de l'édification du temple de Karnak datent de cette époque.
L'expulsion des Hyksôs, la fin des troubles et des divisions de la Deuxième Période Intermédiaire et le Nouvel Empire trouvent également leur origine en Haute-Égypte. L'ampleur du culte d'Amon va s'accroître parallèlement à la puissance des rois de Thèbes.
Les caractères d'Amon
Le culte d'Amon se développa autour du temple de Karnak où le clergé lui constitua une théologie en lui octroyant les fonctions d'autres dieux pour en faire un dieu universel.
Progressivement, le dieu thébain supplante Rê comme dieu dynastique et, par syncrétisme, prend la forme d'Amon-Rê, s'appropriant ainsi le caractère solaire du dieu d'Héliopolis.
Il est associé en triade à la déesse Amonet et surtout à Mout, forme locale de la déesse dangereuse. On lui adjoint également un fils, le dieu lunaire Khonsou.
Il apparait également en tant que dieu de la fécondité sous la forme d'Amon-Min. Il est alors représenté sous la forme ithyphallique de Min, un bras levé tenant le fléau et portant la couronne d'Amon.
Quant à ses fonctions de démiurge, elles proviennent de la combinaison d'éléments issus de la cosmogonie d'Héliopolis, de Memphis et surtout d'Hermopolis, enrichis d'apports originaux.
Le serpent Kematef, "celui qui accomplit son temps" a émergé du Noun à l'emplacement de la ville de Thèbes, conçut Irta, "celui qui a fait la terre", avant de se retirer dans un long sommeil.
Irta engendra la terre et les huit dieux primordiaux qui poursuivirent l'oeuvre de création, donnant naissance au soleil, à Ptah et à Atoum puis qui retournèrent à Thèbes pour s'endormir à jamais.
En tant que dieu primordial, Amon, le ba de Kematef, se substitue au démiurge.
Durant la XVIIIe dynastie, Amon devient ainsi un dieu national, dynastique, universel et créateur.
Sous Thoutmosis III, le culte d'Amon sort des frontières égyptiennes et est implanté au Gebel Barkal sur la IVe cataracte du Nil où il fut accepté par les populations locales.
Les représentations d'Amon
Le nom même d'Amon, Imen, signifiant le "Caché", traduit l'impossibilité de connaître son essence profonde. Ses représentations ne pouvaient qu'imparfaitement reproduire sa nature.
Sous sa forme anthropomorphe, il est représenté debout ou, plus souvent, assis sur un trône, tel un pharaon. Il porte une haute couronne constituée par un mortier d'où s'élèvent deux hautes plumes symbolisant l'aspect solaire du dieu.
La variante ithyphallique, sous forme d'Amon-Min, souligne son aspect de dieu de la fécondité.
Ses représentations animales sont l'oie, peut-être à mettre en rapport avec le mythe de la création du monde, et surtout le bélier lorsqu'il symbolise les forces créatrices.
Le temple de Karnak
Thèbes, où se trouvaient les principaux lieux de culte d'Amon, vivait au rythme des grandes fêtes religieuses organisées en l'honneur du dieu.
Lors de la grande fête d'Opet durant la saison de l'inondation, afin d'assurer l'éternel renouvellement des cycles naturels, la statue d'Amon était conduite au temple de Louxor où le dieu rejoignait et s'unissait à la déesse Mout.
Au cours de la "Belle Fête de la Vallée", il se déplaçait sur la rive occidentale du Nil pour faire bénéficier aux morts de sa présence revivifiante.
À l'occasion des sorties de la barque sacrée qui faisaient l'objet de liesses populaires, des oracles étaient rendus. Le dieu était consulté aussi bien pour de simples affaires privées que pour des questions cruciales comme la nomination d'un nouvel hériter sur le trône d'Égypte.
Le pouvoir des prêtres d'Amon était donc immense.
De plus, les conquêtes territoriales de l'Égypte au Nouvel Empire avaient lieu sous la protection d'Amon. En contre-partie, les souverains victorieux faisaient affluer à Thèbes une partie de leur butin, dotant le clergé de Karnak de richesses impressionnantes tout en embellissant et aggrandissant le temple.
À la fin de l'époque ramesside, la puissance du clergé d'Amon était telle que le temple de Karnak constituait un véritable État dans l'État.
Lorsque le pouvoir royal s'affaiblit, à l'initiative du grand prêtre Hérihor, le clergé prit le contrôle de la Haute-Égypte durant une période appelée "renouvellement des naissances".
C'est suite au sac de Thèbes par les Assyriens en 664 av. J.-C. que le culte perd de son importance et que commence le déclin d'Amon au profit d'Osiris (donc du Taureau).
Selon les traditions les plus anciennes, Amon s'est créé lui même à partir du Chaos primordial, mais selon les plus vieilles traditions Thébaines, Amon a été créé par Thot comme une des huit déités primordiales de la création (Amon, Amenet, Heq, Heqet, la Nonne, Naunet, Kau, Kauket).
L'épouse d'Amon fut Mout, "la Mère", qui semble avoir été l'équivalent égyptien de l'archétype de la "Grande Mère".
La croyance solaire
Lle défunt allait rejoindre Ré sur sa barque solaire dans son périple autour du monde. En effet, les Egyptiens pensaient que le soleil décrivait sa course autour du monde, sur une barque. Le matin, à son lever, accueilli à sa sortie des eaux par un chœur de cynocéphales et à la grande joie des animaux qui s'animaient à son apparition, Ré, le soleil, montait dans la " barque du jour ", qui naviguait à la voile dans le ciel. Le soir, Ré changeait d'embarcation pour emprunter la " barque de la nuit ", qui traversait les douze régions du monde inférieur (correspondant aux douze heures de la nuit). Il se faisait alors tirer par les innombrables dieux, esprits ou morts ordinaires qui les peuplaient, au moyen d'une longue corde, qui était en réalité un boa vivant, symbole de Ré écartant les ennemis de la lumière. Puis le soleil réapparaissait au matin pour un nouveau cycle.
Le défunt, pour parvenir jusqu'à Ré, devait subir le rite de la purification effectué par Anubis sous une tente à la limite du désert, puis celui de la "lustration solaire", dans une jarre.
Mout - Déesse "La Mère"
Déesse égyptienne de Thèbes en forme de vautour ou sous l’aspect d’une femme portant un couvre-chef en forme de vautour ou la couronne blanche ou double, ou encore avec une tête de lionne. Elle était considérée comme l’épouse d’Amon.
Mout est une des plus anciennes divinité du panthéon égyptien.
L'épopé des dieux de l'égypte comporte pourtant avec la si populaire déesse Isis, une mère rédemptrice. Au-dela de cette femme tout a la fois soeur et épouse, se profile l'autre mère: Mout, celle qui s'est retiré du champ mythique et historique emportant avec elle les mots indicibles et les violences fondamentales. Pour cette mère refouler par la généalogie capricieuse des dieux des héros et des hommes, la vie et le mort sont corrélative. Leau du Nil, comme le sable brûlant du désert nubien sont des parties et symboles de ce corps maternel. Face a cette déesse redoutable, l'homme nait au jour avec le sentiment que le fait vivre se paie d'une culpabilité fondé sur l'équivalence entre la vie de l'homme et la mort de divin.
Leur enfant était le Dieu de la Lune: Khonsou.
Amon-Rê roi des dieux
(Amen, Ammon) « le caché ».
La chair d'Amon est encore bleue sur les murs de la salle hypostyle de Karnak
La première mention du dieu Amon se trouve dans les textes des Pyramides (§446, 1540 et 1712), où il apparaît avec sa parèdre Amonet. Il appartient à la fameuse Ogdoade d'Hermopolis. Cependant, la question de son origine géographique est encore disputée.
Le dieu des rois et des humbles
Son culte ne prend son essor qu'à la XIe dynastie. Il devient le dieu dynastique par excellence, à la fois enraciné dans la région thébaine, au lieu saint de Karnak, et universellement représenté en Egypte, assimilé à Rê sous sa forme d'Amon-Rê roi des dieux (Amonrasonther).
Il est presque toujours représenté sous la forme d'un homme portant une couronne à hautes plumes. Peu présent dans les mythes et les contes, c'est un dieu très conceptuel, une forme d'incarnation divine de la royauté. La propagande royale le présente le père du roi à travers la théogamie, ainsi que le montrent le scènes du temple d'Hatshepsout à Deir el-Bahari. Comme à l'Ancien Empire avec Rê ou Horus, mais peut-être plus encore, le culte rendu à Amon-Rê est d'abord conçu pour exalter la royauté. C'est de lui que le roi tient sa légitimité au Nouvel Empire.
Cela explique toute l'importance du clergé d'Amon-Rê, notamment du grand prêtre, à la tête du vaste domaine d'Amon. Certes, il est normalement nommé par le roi. Toutefois, les généalogies font apparaître une tendance à l'hérédité des fonctions. C'est peut-être en réaction à cette aristocratie sacerdotale qu'Amenhotep IV effectue sa révolution religieuse pour devenir Akhénaton. Il entend éradiquer le culte d'Amon au profit d'Aton, le disque solaire. Akhénaton se réapproprie ainsi sa légitimité en inventant un culte encore plus centré autour de la personne royale. La nouvelle religion ne survit pas beaucoup à son fondateur, et le culte d'Amon et des autres dieux est restauré par Toutankhamon.
C'est une allée de criosphinx (lions à tête de béliers) qui accueille le visiteur à l'embarcadère du temple de Karnak.
Cependant, le caractère éminemment royal du dieu ne fait pas que servir la monarchie. La religion populaire l'assimile, et les fidèles adressent leur prières à Amon comme un recours ultime et parfait des turpitudes de ce monde. Amon est « celui qui écoute les prières », le « vizir des pauvres » qui juge en toute équité et ne se laisse pas corrompre. Piété personnelle et justice oraculaire se développent au cours du Nouvel Empire et de la XXIe dynastie.
Amon est aussi le dieu du vent, et les bateliers l'invoquent. Son nom est souvent inscrit sur le gouvernail des navires.
Il est « l'unique », qui a créé les dieux, les hommes et toutes choses dans les temps primordiaux. Il assimile les cosmogonies memphites, héliopolitaines et hermopolitaines pour s'affirmer en démiurge parfait et universel.
A Thèbes, Amon-Rê est la divinité principale du fameux temple de Karnak, le plus vaste sanctuaire de l'Egypte ancienne, constamment agrandi par les pharaons du Nouvel Empire à l'époque Lagide. Son avatar Amon d'Opet est le seigneur du temple de Louqsor (Ipet-Résit, « le harem du Sud »).
L'animal d'Amon est le bélier. Le grand dieu n'échappe pas au syncrétisme caractéristique de la religion égyptienne, et peut prendre les attributs d'autres dieux, comme Ptah, ou plus souvent Min. A Thèbes, son épouse est Mout et son fils Khonsou.
Khonsou - Dieu Guérisseur
Khonsou ou Khons - Dieu égyptien de Thèbes. La diversité des formes de ce dieu nous atteste la complexité de son rôle dont le principal caractère est d'être le troisième membre de la triade thébaine d'Amon, Mout et Khons, le dieu enfant : le dieu renouvelé.
L'emblème qui accompagne chacune de ses formes diverses, c'est le disque lunaire, la Lune étant, en raison de ses phases, un symbole naturel de renouvellement et de rajeunissement.
« L'aîné d'Amon, adolescent radieux, renouvellement
et rajeunissement du Soleil, enfant le matin, vieillard le soir. »
Afin de figurer aux yeux son double caractère de Soleil vieilli ou Soleil couchant et de Soleil renaissant, on le représente tantôt sous l'apparence de la momie qui est la forme du Soleil mort, tantôt sous l'aspect de l'enfance qui personnifie le soleil levant. Khons est en effet l'Horus thébain; il en a souvent la tête d'épervier et il joue à Thèbes le même rôle que jouait Horus à Abydos sous les noms de Harpocrate ou brus enfant, c.-à.-d. de Soleil levant, et d'Haroëris, frère d'Osiris, c.-à-d. Soleil couché éclairant pendant la nuit la région infernale.
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