lundi 30 avril 2007

Particularités de Lucifer

Au départ j'avais baptisé ce relief de côte Janus tout simplement à cause de la deuxième tête similaire à celle d'Hermès qu'il formait et on a vu qu'Hermès était tout comme Janus représenté avec deux têtes opposées. Je me suis amusé à faire un petit montage pour montrer d'où venait cette tradition d'accoler deux têtes l'une à l'autre :




Si ce relief de côte est le plus simple par son dessin, ça ne signifie pas qu'il soit le moins important bien au contraire.

- Il est à l'envers par rapport au Taureau Apis mais dans le même sens qu'Hermès.
- Le front est situé au Fond d'Hardéval.
- Une butte située devant le front se trouve être le Grand Séminaire
- L'oeil est derrière Maréville il regarde Saint Max et la butte Sainte Geneviève.
- Le nez est moins courbé que celui d'Hermès il est situé à la côte L'huillier.
- Il n'y a pas de bouche juste un menton.



- J'ai fait trés peu d'observation et de photos pour Lucifer. Actuellement je sais que le soleil longe le relief de côte au couchant de la côte l'Lhuiller tout au long de l'année pour quelqu'un qui se trouve en bas de Maréville. On peu dire que le nez est solaire.
- Janus est une porte, que ce passe-t-il en janvier sur ce relief de côte ?
- Il regarde l'orient mais par rapport au lever du soleil est située à l'occident.
- Il est fort probable qu'il indique au pied de son relief de côte pour un observateur le passage de vénus le matin et de vénus le soir sur les hauteurs.
- Saturne est lié aussi à Janus par la Mythologie. Que ce passe-t-il en cet endroit avec cette planète ?

Dans le blog sur la fibule de Ramecourt j'ai étudié les Lunes Rousses et les Lunes Rouges. Ma conclusion était que ces observations Lunaires étaient liée à l'explication de l'énigme du Saint Graal.

http://fibule-ramecourt.blogspot.com

Le texte de la mythologie de Lucifer nous dit :

Lucifer est marqué au front. Les traditions anciennes affirment que lors de sa chute, une pierre se détacha de sa couronne et tomba sur la terre. Il s'agissait d'une pierre magique et sacrée. Pour certains, la pierre était une magnifique émeraude verte qui se trouvait originellement à l’emplacement du "Troisième Oeil" des hindous. C’est l’oeil du feu, celui de la connaissance transcendante. Pour d'autres, il s'agissait d'une pierre couleur rouge sang.

Or au front de Lucifer se trouve la butte du Grand Séminaire. Je précise qu'au Grand Séminaire se trouve une superbe bibliothèque où je suis allé de nombreuses fois. En voici l'adresse internet :

http://www.bdnancy.fr/

Dans le message sur le Lune rouge du blog de la fibule de Ramecourt on lit qu'une pierre précieuse tomba du ciel dans son saint calice. le Graal aurait été taillé sur l’émeraude que portait sur le front Lucifer lors de sa chute...

Ce que nous pouvons interpréter par : si un lieu marquant le zénith de la Lune rouge éxiste alors nous avons trouvé le calice !

Je suis persuadé que la butte du Grand Séminaire marque ce moment du cycle lunaire parce que tout simplement que vu du Goutier de Saint Jean depuis Hermès, la Lune rouge d'été part dans cette direction. Et on a vu que tout autour de Nancy qu'il y avait des buttes qui marquaient le passage de la Lune et les zénith des équinoxes.

Dans le texte sur le Graal en mythologie de Lucifer on a la phrase suivante : Une autre légende raconte que le vase dans lequel Jésus-Christ célébra la cène avec ses disciples la veille de sa passion.

La passion pour moi se rapporte à la Pâques. On a vu qu'il y avait une Lune Rousse juste avant. Il y aura donc deux moments de l'année qui seront indiqués à la butte du Grand Séminaire celui de la Lune Rousse de Pâques et celui de la Lune Rouge d'été.

Les plateaux qui correspondaient à des divinités celtiques tout autour de Nancy avaient une triple fonction : lunaire-solaire et stellaire à différentes époques de l'année. Mais en est-il de même pour le relief de côte correspondant à Lucifer ?

Dans le texte sur le Graal nous lisons :

Dans le second livre, l'auteur raconte que l'évêque Joseph, fils de Joseph d'Arimathie, avait établi la table du Saint-Graal en réservant une place vide, pour figurer celle que Jésus occupa le jour de la sainte Cène. avait prévenu tous ceux qui venaient s'asseoir à cette table que nul ne pourrait, sans péril, occuper cette place vide, jusqu'à ce que Dieu eût suscité un chevalier de la race de Joseph d'Arimathie, qui s'appellerait Galaad. Ce Galaad ne se présenta qu'au temps d'Artus, roi de la Grande-Bretagne, qui institua les chevaliers de la Table-Ronde, précisément à l'instar de celle qu'avait instituée Joseph, l'évêque, avec réserve aussi .d'une place vide pour le Saint-Graal. Mais il-manquait à cette table le Saint-Graal même, qui était gardé à la cour du roi pêcheur, et pour la conquête duquel Lancelot du Lac, Galaad son fils, Perceval et Boort, tous chevaliers de la Table-Ronde, s'armèrent et firent de grandes prouesses.

Galaad dans la bible :

vient probablement de 01567; TWOT - 356

Voir définition 01567

LSG - Galaad 134; 134

Galaad (Angl. Gilead) = « dur, rugueux, rocheux »

n pr loc
1) région montagneuse à l'est du Jourdain, au sud de Basan, à l'ouest du plateau Arbique et au nord de Moab et Ammon; quelquefois appelée 'Mont Galaad' ou la 'terre de Galaad' ou seulement 'Galaad'.
2) une ville (avec préfixe 'Jabesch')
3) le peuple de cette région n pr m
4) fils de Makir et petit-fils de Manassé
5) père de Jephthé

définition 1567

1567 Gal`ed (gal-ade')

delg

vient de 01530 et 05707; ; n pr loc

Voir définition 01530

Voir définition 05707

LSG - Galed 2; 2

Galed (Angl. Galeed) = « monceau servant de témoin »

1) tas de pierres élevé entre Jacob et Laban pour certifier leur alliance; situé au Mont Galaad (voir 03026)
2) fils de Mechir; nom patronymique #Jug 11:1
3) province au-delà du Jourdain, #No 32:26 où se trouvaient une ville et une montagne de ce nom

définition 1530 :

01530 gal (gal)

lg

vient de 01556; TWOT - 353a; n m

Voir définition 01556

LSG - monceau, pierres, ruines, flots, ondes, source, Gallim ; 35

1) tas, source, une vague, une lame (grosse vague)
1a) tas, monceau de pierres, ruine
1a1) sur un cadavre
1a2) isolé
1a3) pour ratifier une alliance
1b) vagues (fig. le châtiment de l'Éternel)
1c) source

définition 5707 :

05707 `ed (ayd)

de

contraction de 05749 ; TWOT - 1576b; n m

Voir définition 05749

LSG - témoin, témoignage, témoigner ; 69

1) témoin
1a) témoin, témoignage, évidence (des choses)

On apprend ainsi que Galaad est une montagne ! Qu'un tas de pierres i a été élevé entre Jacob et Laban pour certifier leur alliance ! Et enfin qu'il y a la notion de source !

Il est trés facile de supposer que la table ronde à douze places soit celle du zodiaque et que les chevaliers en soient les signes. Intéressons-nous à cette place vide pour figurer celle que Jésus occupa le jour de la sainte Cène et où seul Galaad aura le droit de s'y assoir (normal c'est une montagne pas un astre !).

Cela sous-entend si on fait le parallèle table-ronde - zodiaque, à la place vide il n'y aura pas de chevalier et donc pas de signe du zodiaque ! Le relief de côte de Lucifer ne représente donc pas une constellation ! Il est essentiellement lié à la Luna !

Voici ce que l'on obtient en supperposant la grille solaire au relief de côte de Lucifer :



Je suis allé me promener dans le parc du Grand Séminaire qui est actuellement en travaux. Je pense même que ce soit la partie cruciale de ce lieu qui soit ainsi en rénovation.

Le bâtiment est gigantesque de construction récente mais plutôt inésthétique.





Parcontre les bâtiments qui se trouvent derrière sont plus anciens et plus jolis.



Ce qui m'a immédiatement interpellé sur ce site c'est un ruisseau qui est un peu plus bas le long du bâtiment. En effet, en terme de géographie sacrée un ruisseau situé en un tel lieu à forcément une importance remarquable. Ce qui m'a surpris et qui va aller dans ce sens c'est que ce ruisseau déjà coule de manière trés abondante hors on est en pleine sécheresse (Avril 2007) ! De plus il sort d'un gros tuyau sous la route juste en bas du grand bâtiment d'EDF.





on est le 29 avril 2007 et il est 15h24. Le soleil est juste au dessus de la sortie du ruisseau !

Il coule environ sur une centaine de mètre et ensuite grosse surprise : il disparaît complètement sous la terre !



Pourquoi avoir laissé coulé à l'extérieur ce ruisseau et le canaliser ensuite ? Pourquoi ne pas l'avoir canaliser complètement ? C'est pour cette raison qu'il est à n'en pas douter d'une grande importance spirituelle. Inutile de le cherche sur la carte IGN vous ne le trouverez pas !

En conclusion voilà un début d'élucidation de l'énigme du Saint Graal autour de Nancy. En effet, la Lune rouge à son zénith étant marquée par la butte du Grand Séminaire, il serait intéressant d'en chercher le couchant !

Qu'on ne s'y trompe pas, c'est pas parce que l'on ira le soir de la Lune rouge d'été en cet endroit et qu'on boira au ruisseau qu'on ira pas six pieds sous terre ! Mais on se nourrira sans doute de courge symbole d'abondance et de fécondité, nourriture d'immortalité. Les graines de courges se mangent à l'équinoxe de printemps !

Il se peut aussi que l'on y fasse une alliance avec la divinité et que cela ce passe à la source selon la définition de Galaad.

Eté 2007 observation du soleil :

En été le soleil se couche dans le fond de Maréville à l'oeil et il longe la cote L'Huillier pour s'éteindre à la point du nez de Lucifer.

A l'équinoxe d'automne il est perpendiculaire à la butte du Grand Séminaire.

dimanche 29 avril 2007

Mythologie de Lucifer

Etymologie du mot LUIRE :

LUIRE famille d’une racine indo européenne. *leukêtre lumineux, éclairer ». En grec leukos « blanc ». En germanique, all. Leuchten « briller », angl. Light « lumière ».
En latin (1) lux, lucis « lumière du jour », considérée à l’origine comme agissante et divinisée ; dérivée (a) lucius, -a, nom propre, « né(e) à l’aube » (b) lucifer « porte-lumière », « étoile du matin », 2e élément -> OFFRIR (c) lucere « briller », d’où lucidus « lumineux » ; translucere « briller à travers », « être transparent », d’où translucidus « transparent » ; lucerna « lampe » ; bas lat. elucidare « révéler » et lucor « lueur » (d) lucubrare « travailler à la lumière de la lampe » ; elucubrare « composer à force de veilles » (2) lumen, luminis « moyen d’éclairage », issu de *leuk-s-men ; d’où (a) luminosus « lumineux »(b) luminare, et surtoutplur. Luminaria « flambeaux » (c) illuminare « éclairer » et illimination « éclairage » (3) luna « la lune », issu de *leuk-s-na, littéralement « la brillante », astre à l’action dangereuse qu’il vaut mieux désigner par un adj. Que par son nom propre, masculin, qu’on trouve dans mensis -> MOIS (en grec, adj. Substantivé selêné « la brillante »-> Sélénite) ; lunae dies « jour de la lune ». Dér. a) le dimin. Lunula désignant divers objets (b) lunaris « de la lune » et bas lat. sublunaris (c) lunaticus (analogique de fanaticus) « soumis à l’influence de la lune », « maniaque, fou », « épileptique (4) lustrare, lustratus « éclairer » (différent de lustrare « purifier » -> LUSTRAL), probablement dér. D’un *lustrum « éclat », issu de *leuk-s-tr-om ; d’où illustrare « illuminer » et fig. « mettre en lumière », illustratio, et l’adj. Illustris « brillant », « en vue ».

Dans cette étymologie on voit apparaitre des mots liés à celui des Leukes ! On comprend que cette tribu s'appelait elle-même "être lumineux" ce qu'on comprend parfaitement aprés avoir étudier leur choix d'implantation d'habitat.

Lucifer est donc le porteur de lumière et pas de n'importe laquelle lumière, celle de la Lune ! On découvre que le mot même de la Lune est d'origine Leuke ! leuksna !
On notera l'étrange coincidence que des mots comme maniaque, fou, épileptique soient d'une origine similaire alors que Maréville et le centre psychotérapique soient à proximité du relief de côte lié à Lucifer !

LUCIFER

Lucifer signifie en latin « porteur (-fer) de lumière (lux) ». Ce nom a pour origine la traduction latine, dans la Vulgate, du Livre d'Isaïe 14.12 par Saint Jérôme, qui traduisit le nom Heylel (nom de la planète Vénus en hébreu) par Lucifer.
Chez les Romains, le dieu Lucifer (Phosphoros chez les Grecs) personnifiait la connaissance, à travers une figure qui mêlait des attributs d'Hermès et d'Apollon. Transposé dans la tradition du christianisme, Lucifer est le nom attribué au plus grand de tous les anges mais ce dernier, selon le « mythe de la chute des anges rebelles », fut poussé par son orgueil à se rebeller contre Dieu. Il devint alors Satan (l'« adversaire »), roi des « démons » - qui sont les anges qui, avec lui, se sont révoltés et ont chuté - et ennemi de l'humanité et de Dieu.
Lucifer est présenté comme un archange déchu par Dieu après la guerre opposant Anges renégats et Anges restant au service de Dieu. En outre, Lucifer reste une créature créée par Dieu et donc ne peut en aucun cas être son opposé, contrairement à ce que disent de nombreuses croyances. En effet l'opposé de Dieu est Satan, quant à Lucifer il serait plutôt l'opposé de Michaël, qui est à la tête des Archanges et de la "police céleste" de Dieu. Lucifer fut relié a Satan par une mauvaise interprétation de Isaiah 14.12. Ce passage de la Bible parle effectivement de la chute de Lucifer et d'un "adversaire", et deux interprétations sont possibles a partir de là : soit le texte fait référence au roi qui règnait sur Babylone à l'époque soit à Samaël qui descendit en Enfer (non déchu, il descendit par choix). Il est à plusieurs reprises désigné, et par Jésus lui même, Le Seigneur de la Terre.
L'alchimie assimile Lucifer au Diable, non sous la forme populaire et maléfique, mais au contraire sous sa forme rédemptrice: Il représente la Pierre brute, matière initiale de l'œuvre, qui, sous son aspect vil et repoussant, n'en demeure pas moins le pilier de toute l'Œuvre, car recelant en son sein la lumière à suivre, l'étoile que suivirent les mages pour parvenir à l'enfant philosophal.

En roumain Luceafăr représente la planète Vénus (et Lucifer veut dire le Diable). Les paysans l'associent aussi à un certain nombre d'étoiles. Il fait aussi allusion aussi au géant Hypérion. Souvent le "Luceafăr" anime les démons, mais il ne représente pas le mal absolu ou le Diable (Dracul en roumain).
Son origine étymologique vient du verbe luci et l'adjectif luciu. Ce verbe ne se traduit pas en français mais on peut l'aproximer par lustre dans l'expression "cet objet a retrouvé son lustre d’antan".
En langue courante on dit cependant qu'un objet est lucios lorsque celui-ci est assez propre pour réfléchir la lumière ambiante. L'exemple type d'un tel objet est la carrosserie d'une belle voiture. Au contraire, l'éclat du soleil se dit strălucirea soarelui et en général strălucire veut dire brillance. Cependant la lune et le luceafăr ne font que "luci" car ils émettent moins de lumière. stră provient du latin extra et est un élément de composition qui marque en roumain l'origine éloigné et l'ancienneté.
A ne pas confondre avec le verbe lumina qui veut dire iluminer, éclairer ou faire en sort que la lumière se repende, par exemple en ouvrant la fenêtre comme dans s-a luminat camera qui veut dire la chambre s'est éclairci/illuminé.

Plusieurs astres ont ce nom:

Vénus le matin:

Luceafărul-de-Dimineaţă (de Matin)
Luceafărul-de-Ziuă (de Jour)
Luceafărul-Porcilor (des Porcs)
Luceafărul-Boului (du Taureau)


Vénus le soir:

Luceafărul-de-Seară (de Soir)
Luceafărul-de-Noapte (de Nuit)
Luceafărul-Ciobanilor (des Bergers)
l'étoile Véga de la constellation Lyre:
Luceafărul-cel-Mare-de-Miezul-Nopţii (le Grand de Minuit)
Luceafărul-cel-Frumos (le Beau)
l'étoile Aldébaran de la constellation du Taureau:
Luceafărul-Porcesc (qui fait comme un Porc)
Luceafărul-Porcar (qui s'occupe des Porcs)
l'étoile Sirius de la constellation Grand Chien (Cainele Mare):
Luceafărul-de-Ziuă (de Jour)
Luceafărul-din-Zori (du début du Jour au lever du soleil)
l'étoile(?) dite aussi Hypérion:
Luceafărul-cel-Mare-de-Noapte (le Grand de Nuit)


Lucifer est marqué au front. Les traditions anciennes affirment que lors de sa chute, une pierre se détacha de sa couronne et tomba sur la terre. Il s'agissait d'une pierre magique et sacrée. Pour certains, la pierre était une magnifique émeraude verte qui se trouvait originellement à l’emplacement du "Troisième Oeil" des hindous. C’est l’oeil du feu, celui de la connaissance transcendante. Pour d'autres, il s'agissait d'une pierre couleur rouge sang. Sa possession conférait la toute puissance. Les chrétiens transformèrent la pierre de Lucifer en coupe ayant contenu le sang du Christ. Cette pierre dans laquelle fut, dit-on, façonné le Saint Graal nous renvoie à une quête symbolique d'immortalité et d'absolu sans précédent.

Partant de la signification que lui donne Wolfram von Eschenbach (pierre d'émeraude tombée du front de Lucifer dans laquelle fut taillé le Graal), l'herméneutique rapproche les verbes latins cælere = orner et cædere = tomber, immoler. Cædes prend le sens de sang versé. En français en dérive césure (= taille de pierre). Les pierres taillées cultuelles renvoient ainsi au mythe du Grand Architecte, et il faut se rappeler que les Tables de la Loi étaient des pierres taillées.
Projection verticale de la clef de voûte céleste, la pierre d'exil (lapis exilis) ou pierre du ciel (lapis coelis) est identique au rocher d'émeraude qui forme le seuil du pays de Qâf, dans la tradition musulmane, à la fois centre du monde et son extrémité. Lieu intermédiaire entre le monde terrestre et le monde angélique, il est celui où s'incorporent les esprits et se spiritualisent les corps, celui du Principe eucharistique dont se nourrissent les élus
(11).
Selon la légende, c'est dans une émeraude tombée du front de Lucifer que fut taillée la coupe du Graal qui servit à Joseph d'Arimathie pour recueillir le sang du Christ. Lucifer, celui qui porte la lumière, "étoile tombée en terre", se trouve ainsi étroitement lié à l'émeraude.

Voici un nom que vous ne trouverez nulle part dans votre Bible... à moins que vous ne lisiez le texte biblique dans la version latine de St Jérôme ! Et encore, il vous faudra bien chercher, car vous ne pourrez l’entrevoir qu’une fois, en Is 14,12 !
Une note de la Traduction Œcuménique de la Bible nous signale que le nom du personnage interpellé - ici le roi de Babylone symbolisant tous les ennemis d’Israël - vient d’une racine qui signifie être lumineux, éclatant et que le mythe d’êtres célestes déchus semble avoir été largement connu dans le monde méditerranéen ancien.
Pour désigner le personnage qui, dans ce mythe, symbolise l’attrait de l’homme pour le mal, la Bible parle plutôt de « Satan » (l’adversaire, l’accusateur, le tentateur) ou encore du « diable » (le diviseur).

Remarque :

Suite à la liste donnée ci-dessus on voit immédiatement le lien entre "luce" et "luci" autrement dit "leucie" ! Tous ces mots d'étoiles semblent avoir la même origine : celle des leukes ! Je suis entrain de me demander si même pas toute l'histoire de l'astronomie ancienne trouverait là son origine ? A savoir une origine Lorraine celtique leuke !

LUCIFER s. m. (lu-si-fèr - du latin lux,
lumière ; fera, je porte). Astron. Nom que les
poëtes ont donné à la planète Vénus :
Lucifer de. la nuit annonce le retour.
PEMOHSTIER.
Fam. Personne vive, remuante, ou maligne, comparée au Lucifer de l'enfer chrétien : La petite Elvina, c'est un diable incarné, un vrai LUCIFEK. (Scrib.).
Sciences occult. Esprit qui préside à
l'Orient.
Ornith. Section de la famille des colibris ou des oiseaux-mouches.

LUCIFER, nom sous lequel le démon figure d'ordinaire dans les écrits des Pères. L'origine de cette dénomination est des plus curieuses. Parmi les morceaux assez disparates dont se composent les Prophéties d'isaïe il en est un qui se distingue par une poésie d'un caractère étrange. L'auteur de ce passage vivait à la tin de l'exil, à l'époque où les Medes menaçaient déjà l'empire des Chaldéens. L'espoir de la vengeance remplit l'amené ce prophète inconnu ; il croit déjà voir Babylone en ruine et son roi mis à mort ; ce souverain, qui faisait trembler la terre, descend à son tour au séjour des ombres ; à son arrivée, celles-ci s'émeuvent; les fantômes de ceux qui l'ont précédé aux enfers s'étonnent delà chute d'un si puissant monarque. Ils le comparent à un astre qui se serait détaché de la voûte céleste. « Comment, s'écrient-ils, comment es-tu tombé du ciel, toi Lucifer, astre du matin ? » Bien que le roi de Babylone soit expressément nommé dans ce passage où ou le compare à l'étoile du matin, les Pères de l'Eglise ont pris la chute prédite de ce prince pour la chute de Satan aux enfers, et ont donné le nom de Lucifer, qui désigne proprement la planète Vénus, au roi des enfers ; erreur d'autant plus singulière que cette chute du roi de Babylone est annoncée dans Isaïe comme un événement futur, et que la chute de Satan, d'après les traditions chrétiennes, a précédé la création du monde. Les théologiens, embarrassés par ce bizarre quiproquo, ont recours à leur explication ordinaire, le sens ligure. Lucifer, tragédie en cinq actes, en vers, du poëte hollandais J. van Vondel (1651). Cette pièce est une des œuvres capitales du poëce; elle se rapproche assez des autos sacramentelles espagnols et offre toute la simplicité de nos anciens mystères, qui auraient pu être de naïfs chefs-d'œuvre entre les mains d'hommes de génie. La foi du moyen âge respire dans cette composition toute biblique où se laisse pressentir le souffle de Mil. Le fond du drame n'est autre que la mise en scène de la vieille tradition. Lucifer, le plus beau des "anges, aveuglé par son orgueil, entre en lutte avec Dieu même, lorsque celui-ci a créé l'homme à son image. Il jalouse Adam,- mis en possession du globe terrestre, et son envie prend de nouvelles forces quand Gabriel, héraut de Dieu, vient déclarer que tous les anges sont des esprits esclaves et quand il leur révèle le mystère de la future incarnation, par laquelle Dieu devait unir sa nature à celle de l'homme. Voulant s'égaler à Dieu et empêcher l'homme d'entrer dans le ciel, Satan soulève une foule innombrable d'anges, les arme, et, en dépit des conseils de Raphaël, les mène au combat contre l'archange Michel, -chef des troupes célestes. Vaincu, il entraîne dans sa chute, par esprit de vengeance, le premier homme et tous ses descendants, tandis que lui-même et ses partisans rebelles sont précipités dans l'enfer et sont condamnés à une réprobation éternelle. Cette tragédie ne doit pas être jugée d'après les règles ordinaires du théâtre. Quoiqu'elle ait été représentée deux fois, il est certain qu'elle n'a pas été faite pour être jouée. C'est l'ouvrage où Vondel a le plus donné carrière à son imagination. Le clergé hollandais en lit défendre la représentation.

Janus
Homologue masculin de Janua, Dieux des commencements des portes. Il a deux visages, un tourné vers le passé et l'autre vers le futur (ou encore, le ciel / la terre, solstice d'été / solstice d'hiver), il symbolise égale ment la Lumière (tout comme le Lucifer étrusque), a un rôle d'initiateur, est fêté en janvier, de plus son nom aurait des liens étymologiques secrets avec le prénom Jean.

Lucifer
Fils frère et amant de Diana, Dieu de la Lumière (son nom signifie "porteur de Lumière"), père d'Aradia, parfois identifié à Phosphoros, Apollon, ou encore Lug (dont le nom provient de la même racine)

Janus, i, m : Janus (dieu au double visage), le temple de Janus, passage, accès, entrée, arcade. - Janum ad infimum Argiletum indicem pacis bellique fecit, Liv, 1, 19 : (Numa) fit du temple de Janus, au bas de la rue de l'Argilète, le signe de la paix ou de la guerre. - Pompei statuam marmoreo Jano superposuit, Suét, Aug, 31 : il plaça la statue de Pompée sur un arc de marbre.

Ainsi Janus et Lucifer ne font qu'un et avec Lucifer on tombe immédiatement dans l'énigme du Saint Graal !



JANUS, personnage mythique , le plus ancien roi de l'Italie, le dieu suprême de la vieille Etrurie. Il était fils d'Apollon et de Creuse, d'autres disent de Cœlus et d'Hécate. Il conduisit une colonie en Italie, dans le Latium, près de l'endroit où s'éleva depuis Rome, et s'y établit sur une colline qu'il appela de son nom Janicùle (Janicollis, colline de Janus). Roi de la contrée, il accueillit favorablement Saturne, chassé de l'Olympe par son fils Jupiter, et l'associa même à sa royauté. Saturne, reconnaissant, doua Janus de la faculté de connaître le passé et de prévoir l'avenir, toujours présents à ses yeux. C'est cette double faculté qui l'a fait représenter avec deux visages, tournés en sens contraire, ce qui a fait dire à Ovide, sceptique et railleur, connue on le sait, que Janus était le seul de tous les dieux qui vît son derrière. Les historiens et les mythologues sont loin d'être d'accord sur l'origine de cette forme symbolique : les uns y voient la double image du chaos et de la civilisation ; les autres confondent Janus avec le soleil, qui ouvre le matin les portes du jour et les ferme le soir; suivant d'autres, enfin, comme il préside aux premiers jours de l'année, puisqu'il a donné son nom au mois de: janvier
jaiiuarius), il envisage tout à la fois l'année qui commence et celle qui finit. Les anciens Latins révéraient Janus comme un génie bienfaisant, qui veillait à la prospérité des familles et qui écartait de l'entrée des maisons les esprits funestes. De là le nom de janua donné à la porte et celui de janus à un. passage ouvert des deux côtés. Au temps de Romulus, les Romains avaient déjà fait de Janus un dieu, ou, plus vraisemblablement, ils avaient recueilli des habitants du Latium les traditions qui s'y rapportent. Janus paraît être d'origine indienne. « Janus, avec sa femme et sœur Camaséné, dit Creuzer, au corps de poisson, ne peut guère s'expliquer que par les avatars, descentes ou incarnations des divinités de ce pays. » Comment était-il venu «n Etrurie ? On n'en sait trop rien ; mais, en chemin, il avait subi des transformations nombreuses. Les Etrusques le confondaient volontiers avec le ciel et faisaient dé lui une personnification de l'année. Le mois de Janus (janvier) commence, depuis Numa Pompilius, .l'année romaine. Le premier jour de ce mois, les Romains lui offraient le janual, sacrifice composé dé vin et de fruits; les consuls allaient en procession au Capitole ; tout le monde se faisait des présents, el les cadeaux actuels du jour de l'an ne sont, en définitive, qu'un souvenir de la fête du janual. Comme dieu de la nature, l'attribut de Janus est.une clef; il préside aussi à l'ouverture des portes. La tradition le désigne aussi comme le bon génie qui protège les fruits de la terre. « II représente, dit Creuzer, l'année personnifiée dans son développement à travers les douze signes du zodiaque, avec son exaltation et sa chute, avec la plénitude de ses dons". Et comme la carrière de l'année est aussi celle des âmes, parcourant dans leurs migrations les constellations zodiacales, Janus, de même que les autres dieux de la nature, devient le guide des âmes. Pareil en tout à Osiris-Sérapis, il est dit, comme lui, le Soleil ; la porte de l'orient et celle du couchant sont à la fois sous sa garde. Il conduit également les âmes des régions supérieures dans le cercle de la lune, et, en même temps, se rapprochant du Mithras des Perses, il est médiateur entre les mortels et les immortels. Janus porte les prières des hommes aux pieds des grands dieux. » Panard ne s'est point tant creusé la tête pour trouver l'origine du double visage de Janus ; il l'explique ainsi :

De trois cent soixante et cinq jours
Qui de l'an composent le cours,
C'est le premier de tons où l'on ment davantage ;
Nul autre ne fait voiivtant de duplicité.
Combien, dans ce jour si fêté,
Voit-on, par un fatal usage, "
De faux baisers et donnés et rendus!
Combien de l'amitié tiennent le doux langage,
Qui 'voudraient voir périr ceux qu'ils flattent le plus !
De là, certainement, vient le double visage .
Que la Fable donne à Janus.


Janus avait à Rome deux temples fameux : l'un .portait le nom de Janus Bii'rons et l'autre celui de Janus Greminus. Le premier avait été construit, disait-on, vers 1 au 6 ou 7 de Rome,par Romulus et Tatius, entre le mont Capitolin et le mont Quirinal, près de l'ancienne frontière qui séparait les Sabins des Romains. Il se trouvait à gauche du Forum d'Auguste, et près de la basilique .dimilia. Il était quadrangulaire, tout en bronze, et si petit qu'à peine il abritait la statue dorée du dieu placée au milieu de l'édifice. Cette statue, également en bronza, -avait deux visages , dont l'un regardait vers l'orient et l'autre vers l'occident. Ce temple était le seul où l'on honorât Janus comme dieu de l'année. L'autre temple de Janus était on dehors de la porte Carmentale, au pas et du côté sud-ouest du mont Capitolin, presque vis-à-vis du théâtre de Marcellus. Numa bâtit _ee temple vers l'an 39 de Rome ; Duilius le restaura l'an 494, et Tibère l'an 770. Il était quadrangulaire, sans portique ni colonnade. Numa le fonda pour qu'il servît à indiquer si Rome était en paix ou en guerre. Dans le premier cas, les portes du temple étaient fermées; dans le second, elles demeuraient ouvertes. La disposition architectonique était conçue d'après cette destination, et de larges portes remplissaient presque entièrement les deux façades. La vaste étendue du temple permettait au sénat de s'y assembler. La construction de Duilius ne devait être qu'une réédification du temple bâti par Numa; il la fit exécuter en qualité dé censeur, l'an 494.Pendant une période de près de mille ans, le temple de Janus ne. fut fermé que huit fois : la première, sous le règne de Numa; la deuxième, l'an 519 de Rome, après la première guerre punique ; la troisième, l'an 7.23, après la bataille d Actium ; la quatrième, l'an 730, après la guerre des Cantabres; la cinquième, l'an 740, après la pacification de la (jermanie ; la sixième, l'an 824, par Yespasien, après la conquête de la ,Judée ; la septième, l'an par Domitien, après la guerre des Daces ; la huitième, l'an 994, par Gordien III, vainqueur des Perses. C'est la dernière mention que l'histoire fasse de cette cérémonie.La langue littéraire et philosophique s'est emparée du double visage de Janus, et en a fait le symbole de toute chose qui se présente sous un aspect double et opposé, selon le point, de vue auquel on se place pour l'envisager : Singulier contraste du génie ! Platon a deux tendances dans sa République, et, pour ainsi dire, deux faces, comme antique symbole de Janus. Il regarde le passé et l'avenir; il respire, pour ainsi dire, le vieil Orient, mais il aspire en même temps l'Occident qui va naître ; il est sacerdotal et hiérarchique, mais il est aussi égalitaire ; il est l'apôtre des castes, rnnis il est aussi l'apôtre de leur destruction. »
P. LEROUX.
!
Mais c'est surtout comme einbléme de la duplicité que Janus, avec ses deux visages, est resté dans la langue. C'est dans ce, discours de M.-Necker aux états généraux, discours qui mécontenta tous les partis, parce qu'il était fait pour les contenter tous; c'est, dis-je, dans ce discours que des yeux exercés trouvèrent les plis, les nœuds et les replis de la politique de ce ministre, qui ouvrit les états généraux comme Janus ouvrait l'année romaine, avec une tète à deux visages. »
RIVAROL.
Dans le style soutenu et surtout en poésie, ouvrir le temple de Janus signifie faire la guerre, la commencer, la déclarer, et fermer le temple de Janus, conclure la paix, mettre fin aux hostilités. Le mont-de-piété lui-même, l'usurier du misérable, cette infâme boutique où le pauvre est volé au nom du pauvre, était sur le point de fermer ses portes ; le mont-de-piété, c'est, chez nous, le temple de Janus qui ne s'eut jamais fermé. »
J. JANI--.
La Révolution avait aboli la noblesse ; les hommes de 89 se flattaient, dons leur enthousiasme, de fermer le temple de Janus et de clore l'âge guerrier. Napoléon refit des nobles; guerrier, il suivit son principe, comme la Révolution avait dû suivre le sien. »
P.-J. PROUDHON.


Janus est une divinité romaine veillant sur les ouvertures : ouverture de l’année, de la guerre (les portes de son temple étaient fermées quand Rome était en paix), etc.




Les mythologues ne sont pas d'accord sur son origine1. Les uns le font Scythe ; les autres, originaire du pays des Perrhèbes, peuple de Thessalie ; enfin, d'autres en font un fils d'Apollon et de Créuse, fille d'Érechtée, roi d'Athènes. Devenu grand, Janus, ayant équipé une flotte, aborda en Italie, y fit des conquêtes et bâtit une ville qu'il appela de son nom Janicule. Toutes ces origines sont obscures et confondues. Mais la légende le fait régner, dès les premiers âges, dans le Latium. Saturne, chassé du ciel, se réfugia dans ce pays, et fut accueilli par Janus qui même l'associa à sa royauté. Par reconnaissance, le dieu détrôné le doua d'une rare prudence qui rendait le passé et l'avenir toujours présents à ses yeux, ce qu'on a exprimé en le représentant avec deux visages tournés en sens contraires.
Le mois de janvier (januarius), auquel le roi Numa donna son nom, lui était consacré.
Pouvoir [modifier]
C'est le dieu des portes (de janua, porte en latin, selon Tertullien). Il est représenté avec deux visages, l'un tourné vers le passé et l'autre tourné vers le futur. À Rome, son temple principal a la particularité d'avoir les portes ouvertes en temps de guerre et fermées en temps de paix. Les portes de ce temple n'ont d'ailleurs été fermées que deux fois de 509 av. J.-C. à Auguste. On peut dire que Janus est le Gardien de la porte des enfers.

Culte

Représentations

On le représente tenant d'une main une clef, et de l'autre une verge, pour marquer qu'il est le gardien des portes (januae) et qu'il préside aux chemins. Ses statues marquent souvent de la main droite le nombre de trois cents, et de la gauche celui de soixante-cinq, pour exprimer la mesure de l'année. Il était invoqué le premier lorsqu'on faisait un sacrifice à quelque autre dieu.
Ovide dit que Janus a un double visage parce qu'il exerce son pouvoir sur le ciel, sur la mer comme sur la terre ; il est aussi ancien que le monde ; tout s'ouvre ou se ferme à sa volonté. Lui seul gouverne la vaste étendue de l'univers. Il préside aux portes du ciel, et les garde de concert avec les Heures. Il observe en même temps l'orient et l'occident.
Sur le revers de ses médailles on voyait un navire ou simplement une proue, en mémoire de l'arrivée de Saturne en Italie sur un vaisseau.

Temples

Il y avait à Rome plusieurs temples de Janus, les uns de Janus Bifrons, les autres de Janus Quadrifrons. Au-delà de la porte du Janicule on avait élevé, en dehors des murs de Rome, douze autels à Janus, par rapport aux douze mois de l'année.

Légende

Ne pouvant plus diriger le ciel, Saturne cherchait la tranquillité. Il fut accueilli avec hospitalité en Italie par Janus, le roi des latins et le dieu des portes des enfers. En plus de son hospitalité, Janus proposa à Saturne de s’associer tous les deux sur le trône. Janus et Saturne s’entendaient merveilleusement bien, il n’y avait jamais de querelles. Ils ne travaillaient jamais car la terre était toujours féconde. C’était l’Âge d’or. En souvenir d’une pareille époque, on fêtait les Saturnales, où pendant trois jours tous étaient égaux, il n’y avait ni maître, ni esclave.

02/01/2006 Nous voilà en 2006 : la porte de l’année nouvelle s’est entrouverte, et nous nous y sommes engouffrés en caressant d’aise son premier chapitre que l’on nomme janvier. Et c’est le nom de ce mois que j’aimerais interroger aujourd’hui. Ce n’est pas qu’il soit si présent dans la langue française : aucune expression spéciale, pas vraiment de proverbes, ou peu… Mais son origine est intéressante ; car comme plusieurs mois de l’année, il nous vient de la mythologie romaine.

En latin, le mois s’appelle januarius mensis, c’est à dire le mois de Janus. Comme d’autres, il est consacré à un dieu : mars se place ainsi sous les auspices du dieu de la guerre, juin sous celui de Junon, femme de Jupiter… Mais pourquoi Janus ? Ce n’est pas le plus connu des dieux romains, il a pourtant une figure particulière. Ou plutôt deux : Car c’est le dieu aux deux visages. Et ce mot de Janus en latin signifie porte ou même petite ouverture, meurtrière, ce qu’on appelait jadis une barbacane, une toute petite fenêtre pratiquée dans une muraille pour qu’on puisse tirer des flèches tout en restant à couvert. Et on représente Janus avec deux visages, parce qu'il regarde à la fois vers l’avant et vers l’arrière, vers l’avenir et vers le passé. C’est le dieu du passage ; de l’orée, du commencement et de la fin. Le dieu de la bascule d’un état dans l’autre, de ce moment insaisissable, qu’on peut vivre sans pouvoir fixer, où l’on glisse d’un moment à un autre…

Mais cette propriété de Janus lui aurait paraît-il servi à d’autres fins. Ainsi, on dit qu’il n’aurait pas été totalement insensible aux attraits de la nymphe Carna. Et Carna était (mais cela se passait… oh ! il y a bien longtemps… il y a prescription) Carna, disais-je était ce qu’on pourrait appeler une allumeuse. Elle aimait à plaire et à séduire… Et une fois qu’elle avait séduit, elle aimait promettre à ses amoureux les délices les plus insensés. Pour aller y goûter, il suffisait de se rendre… oh, pas bien loin, dans cette grotte, là-bas… on sera à couvert, invisibles aux yeux indiscrets, et elle est recouverte d’une mousse si douce que c’est un plaisir que d’aller s’y allonger… Vas-y d’abord mon chéri, je te suis…

Et pas plut tôt les benêts y avaient pénétré que la rusée s’en allait en courant… Et les séducteurs se retrouvaient bernés et solitaires, leur concupiscence sous le bras… Mais tout cela, c’était sans compter avec Janus, qui entra dans la fameuse grotte le premier, tournant le dos à sa belle… et pourtant ne la quittant pas des yeux, grâce à ceux qu’il avait dans le dos. Et aussitôt qu’elle fit mine de s’enfuir, l’avisé Janus la rattrapa par la manche et la mit en face de ses responsabilités : elle avait promis : il était bon qu’elle tînt. Il parait qu'elle a tenu.

Dieu latin des portes et des passages, sans correspondant dans la mythologie grecque.

D'après les légendes romaines, Janus était un roi du Latium à qui Saturne, qu'il avait accueilli après qu'il fut chassé du Ciel, avait donné la faculté de connaître le passé et l'avenir. Il était également le dieu des portes ou des passages, dont il pouvait surveiller à la fois les entrées et sorties. C'est pourquoi Janus est ordinairement représenté avec deux visages tournés en sens contraire (Janus bifrons). Le double profil de Janus, au visage barbu, figurait sur les as romains.

Romulus lui érigea, au Forum, un temple, retrouvé en 1948 par des archéologues français. Les portes de ce sanctuaire, fermées en temps de paix, restaient ouvertes en temps de guerre - afin que Janus puisse se porter au secours des Romains ainsi qu'il l'avait fait lors de l'enlèvement des Sabines, ou, selon Ovide (Fastes, I), afin que les soldats romains puissent rentrer dans leur cité.

Il semble que cette très ancienne divinité romaine soit, en réalité, d'origine syrienne ou hittite, adorée de très bonne heure par les peuples italiotes et introduite dans la Rome primitive par les Étrusques : Janus était alors un dieu puissant, confondu avec Ouranos, le Ciel ; il aurait partagé la royauté terrestre avec Saturne. Son culte se confondit ensuite avec celui du Jupiter latin.

Le premier mois du calendrier solaire porte son nom (januarius, «janvier») et sa fête se célébrait le 9 de ce mois (Agonalia). Il était le dieu invoqué en premier lors des prières.

Janus bifrons au mois de janvier

Besançon, 1250-1300
Miracles de Notre Dame, Gautier de Coinci. France de l'Est
(Besançon, B.m., ms. 0551, f. 020v, 551)

L’illustration du mois de janvier relève de modèles antiques. Chez les Romains, le premier mois de l'année et le premier jour de ce mois étaient consacrés à Janus, le dieu des portes. Le personnage est figuré avec deux visages opposés, une face tournée vers l’année ancienne, l’autre vers l’année nouvelle. L’opposition entre passé et présent, en relation avec le caractère bifrons du dieu, est parfois accentuée par deux visages différents, celui d’un vieillard et celui d’un jeune homme. La figuration de Janus lors du festin des paysans en janvier deviendra exceptionnelle dans l’iconographie des mois à la fin du Moyen Âge.

Le nom de Janus est assimilable à un nom commun signifant « passage ». L'irlandais a dérivé de la même racine le mot désignant le « gué » et la porte d'une maison se dit en latin janua ; inutile sans doute de recourir au dieu étrusque Ani pour expliquer le Janus latin. Il est le dieu qui préside à toute espèce de transition d'un état à un autre.Dans l'espace d'abord : il vei.(...)

Pièce de monnaie à l'effigie de Janus


Statue de Janus à deux visages

Janus est l'un des plus anciens et des plus grands dieux du panthéon romain. Les mythologues ne sont pas tous d'accord sur son origine. Selon certains, Janus était indigène à Rome, où il aurait autrefois régné avec Camèse (un roi mythique). Selon d'autres, Janus était un étranger, originaire de Thessalie et exilé à Rome, où il aurait été accueilli par Camèse, qui aurait partagé son royaume avec lui. Janus aurait alors bâti une cité sur la colline (elle aurait pris le nom de Janicule, d'après celui du dieu). D'autres, encore, en font un fils d'Apollon et de Créuse.
Il fonda la ville de Janicule lorsqu'il aborda en Italie, dans le Latium en compagnie de sa femme Camisè, avec qui il aura des enfants, notamment Tiber, l'éponyme du Tibre. A la mort de Camèse, il continua de régner seul sur le Latium et il accueillit Saturne, chassé du ciel et de Grèce par son fils Jupiter. Par reconnaissance, Saturne aurait donné à Janus le don de la «double science», celle du passé et celle du futur. En effet, Janus est représenté avec deux visages tournés en sens contraires. Ovide dit qu'il a un double visage parce qu'il exerce son pouvoir sur le ciel, sur la mer comme sur la terre; tout s'ouvre ou se ferme à sa volonté; il gouverne la vaste étendue de l'univers.
La règne de Janus fut pacifique. On le considéra donc comme le dieu de la paix. Il est aussi la divinité des portes (car toute porte regarde des deux côtés). Le roi Numa lui fit bâtir à Rome un temple. Ce temple est orienté d'est en ouest et deux portes y donnaient accès, entre lesquelles s'élevait une statue de Janus à deux visages. Lors d'une déclaration de guerre, les Romains ouvrent les portes de son sanctuaire pour indiquer que le dieu est parti combattre, et les referment dès que le dieu est de retour, donc en temps de paix. Ce temple fut fermé une fois sous le règne de Numa, une deuxième fois après la seconde guerre punique et trois fois sous le règne d'Auguste. Janus préside aussi aux portes du ciel et les garde de concert avec les Heures.
Grâce a son double visage, Janus contrôle aussi l'orient et l'occident.
Afin de montrer que Janus est le gardien des portes et qu'il préside aux chemins, on le représente tenant d'une main une clef et de l'autre une verge. On dit aussi que Janus est l'inventeur des bateaux (qu'il aurait utilisé pour faire le voyage de Thessalie en Italie) et celui des pièces de monnaie. En effet, les plus anciennes pièces de bronze romain portaient d'un côté l'effigie de Janus et de l'autre une proue de bateau.
Janus est devenu le dieu de toute chose, celui de l'Année (il a d'ailleurs donné son nom au moi de janvier: Januarius), le dieu des Quatre Saisons (dans ce cas-là, il est alors représenté avec quatre têtes).
On dit aussi que Janus a épousé la Nymphe Juturne et qu'il aurait eu avec elle un fils, le dieu Fons (dieu des sources).
Janus était aussi un habile orateur.
Une fois mort, Janus fut divinisé. Différentes légendes se rattachent à lui, et en particulier celle qui raconte le miracle qui sauva Rome de la conquête sabine.

Références littéraires

Suet., II, XXII :

Ianum Quirinum semel atque iterum a condita urbe ante memoriam suam clausum in multo breviore temporis spatio terra marique pace parta ter clusit. Bis ouans (ovans) ingressus est urbem, post Philippense et rursus post Siculum bellum. Curulis triumphos tris egit, Delmaticum, Actiacum, Alexandrinum, continuo triduo omnes.

Le temple de Janus Quirinus, qui n'avait été fermé que deux fois avant lui depuis la fondation de Rome, le fut trois fois sous son principat, dans un espace de temps beaucoup moins long, la paix se trouvant établie sur terre et sur mer. Il entra deux fois dans Rome avec les honneurs de l'ovation, d'abord après la guerre de Sicile. Il célébra trois triomphes curules, ceux de Dalmatie, d'Actium et d'Alexandrie, tous en trois jours de suite.

Ov., F., I, 245-254 :

«...Arx mea collis erat quem uolgus nomine nostro
Nuncupat, haec aetas Ianiculumque vocat.
Tunc ego regnabam, patiens cum terra deorum
Esset et humanis numina mixta locis.
Nondum Iustitiam facinus mortale fugarat:
Vltima de superis illa reliquit humum;
Proque metu populum sine vi pudor ipse regebat:
Nullus erat iustis reddere iura labor.
Nil mihi cum bello: pacem postesque tuebar»;
Et clausem ostendens, «haec», ait, «arma gero».

«... Ma citadelle était la colline que le public désigne par mon nom
et que ce siècle appelle Janicule.
Je régnais au temps que la guerre supportait encore les dieux
et que les divinités fréquentaient les habitations des hommes.
La scélératesse humaine n'avait pas encore fait fuir la Justice:
elle fut la dernière des divinités du ciel à quitter la terre;
ce n'était pas la crainte mais le sens de l'honneur qui régissait sans violence le peuple:
il n'était pas difficile de rendre la justice à des hommes justes.
Je n'avais rien à faire avec la guerre: je gardais la paix et les portes»;
et me montrant la clef: «Voici, dit-il, les armes que je porte».

Janus, dieu aux deux visages, présidait à tout ce qui est à double tranchant sur terre. On trouvait sa représentation sur les portes de la ville, à l'intérieur comme à l'extérieur, et il était invoqué au début de chaque nouvelle année, lorsqu'on se tournait à la fois vers le passé et vers le futur.
Il était un dieu italique très ancien que les Romains associèrent aux commencements. A Rome, les portes de son temple situé dans le Forum restaient toujours ouvertes en temps de guerre et fermées en temps de paix. Le mois de Janvier -époque de l'année où l'on regarde derrière et devant soi- lui était consacré.




Il existe peu de mythes le concernant, sinon que ses deux yeux supplémentaires lui permirent d'attraper la nymphe Carna, qui aimait tourmenter ses amants en leurs faisants des avances pour s'enfuir brusquement.
Leur fils fut roi d'Albe la Longue.


Janus

Ce dieu romain, représenté avec deux visages regardant dans des directions opposées, est le protecteur des portes et entrées et des passages. Ovide l'évoque dans la légende de la nymphe Cama qui trompait ses amoureux en les entraînant dans une grotte.

Elle leur promettait de se donner à l'intérieur avant de disparaître. Janus (porte), grâce à son second visage, la verra s'enfuir. La nymphe lui accordera finalement ses faveurs et recevra le pouvoir de chasser les vampires nocturnes. Ceci lui permettra de sauver le fils né de cette union, Proca, qui deviendra le roi d'Albe-la-Longue. Janus épousera Camisé qui lui donnera un fils, Tibérinus. Ce dernier se noiera dans le Tibre, fleuve qui portera son nom. Janus empêchera les Sabins, aidée de la jeune Romaine Tarpéia qui leur livrera le Capitole de Rome, d'entrer. Il fera jaillir une source d'eau chaude et sulfureuse devant les portes. La légende prétend qu'il sera l'un des premiers rois du Latium. Il aurait accueilli Saturne (Cronos) lorsque Zeus le chassera de Crète.

Janus est le nom d'un ancien dieu romain, représenté sur les monnaies par une tête double, avec deux visages opposés, l'un tourné vers le passé, l'autre vers l'avenir. Janus, dont le nom latin signifie passage (de janua, entrée, chemin), était le dieu des portes, encore appelé Quirinus, et a donné son nom au mois de Janvier (qui clôt l'année passée, et ouvre celle à venir). Dans un cadre psychiâtrique, le port d'une tête double pourrait s'interpréter comme une simple allégorie de dualité mentale, mais par ses origines mythologiques exprimant un concept religieux de renaissance, cette dualité voudrait réunir le monde des morts à celui des vivants (passés et à venir). Une telle conception pourrait, précisément, illustrer le vécu de cette comitiale agitation Hiraclienne – une épilepsie psychique – vécue comme un état de mort apparente et de résurrection, récurrent

L'arc à quatre faces est habituellement appelé de Janus, la divinité aux deux visages qui regardent en direction opposée. Il s'agit plus probablement d'un arc commémoratif en honneur de Constantin, placé dans la partie plus à l'est du Forum Boarium à l'intérieur de la zone du Velabro.
L'arc servait en outre d'abri aux marchands occupés dans les transactions commerciales. Juste derrière se trouve l'église de Saint Georges in Velabro, diaconie du V° siècle. Velabro était le nom du marécage fluvial où Faustulus aurait trouvé les Jumeaux, dont le panier transporté par le courant du Tibre, fut arrêté par les racines d'un figuier. Il s'agit donc



Janus et son temple

Attributions Dieu des portes
Particularité A deux visages
Animaux associés -

Le temple de Janus, le dieu à deux visages, dont l'un regarde vers le passé et l'autre vers l'avenir, était ouvert seulement en temps de guerre et fermé en temps de paix. Auguste avait fermé le temple de Janus à Rome trois fois, la troisième fois en 3 avant notre ère, et pendant la 42e année de son règne la paix avait été établie dans l'Empire Romain.
Janus est le dieu des portes, il a aussi deux visages car chaque porte donne deux possibilités.
Néron, pensant avoir établit la paix partout dans l'empire, ferma le temple de Janus. Ce fait est commémoré par une importante émission d'auréi, de sesterces et d'As.



Sesterce de Néron

La légende nous dit : "après avoir rétablit la paix sur terre et sur mer, il fit fermer les portes du temple de Janus".



Auréus de Néron

SUETONE, Vie des douze Césars, Néron, XIII : " ... on rangea des cohortes en armes près des temples du forum, et Néron siégea sur une chaise curule à la tribune aux harangues, en habit de triomphateur, entouré d'enseignes et de drapeaux. D'abord, Tridate (le roi d'Arménie) vint, en montant par une rampe s'agenouiller devant Néron, qui le releva de la main droite et lui donna l'accolade ; puis l'empereur, sur ses prières, lui enleva sa tiare et le couronna d'un diadème, tandis qu'un ancien préteur répétait en latin à la foule les paroles du suppliant ... Salué impérator pour ce fait, Néron porta au Capitole une couronne de laurier et ferma le temple de Janus à deux têtes, estimant qu'il ne restait plus aucune guerre ."
Les apparitions de Janus sont rares dans le monnayage de l'empire. Il apparait dans le monnayage d'Hadrien. Janus est aussi représenté sur diverses monnaies de Commode, notamment sur un médaillon, sur lequel, dans sa mégalomanie, l'empereur se fait représenter comme le dieu aux deux visages, ou encore sur un sesterce, où Janus apparait dans un temple distyle :



Médaillon de bronze de Commode, vers 186-187, (Numismatic LANZ)



Sesterce de Commode, vers 186, (Classical Numismatic Group)

Pertinax, qui obtint l'empire un premier janvier, jour de la fête de Janus, fit frapper des deniers le représentant. Ces monnaies sont aujourd'hui très rares :



Revers d'un denier de Pertinax



denier de Geta, vers 211, (Collection Frédéric Weber)

OVIDE, Fastes , I, Janvier, 1, 277-288 (Ovide parle avec Janus) "... Mais pourquoi vous cacher pendant la paix, et sortir de votre retraite au cliquetis des armes?" - Je reçus aussitôt cette réponse: "Pour que le peuple, parti pour la guerre, ne rencontre aucun obstacle à son retour, les serrures tombent, et ma porte s'ouvre tout entière; la guerre terminée, je ferme mon temple, pour que la paix ne trouve aucune issue, et il en sera longtemps ainsi, grâce au nom redouté des Césars. "

HERODIEN, Histoire romaine , Livre 1, Commode : " Le premier jour de l'année, les Romains célèbrent une fête en l'honneur de Janus, le plus ancien de leurs dieux. Ils disent que ce fut lui qui reçut dans sa maison Saturne lorsque, détrôné par Jupiter son fils, il vint sur la terre, et que de là son pays fut appelé Latium, parce que ce dieu s'y était tenu caché. C'est pour cela encore que les saturnales sont immédiatement suivies de la fête de Janus, qu'ils représentent avec un double visage, pour faire entendre que par lui commence et finit l'année. Le jour de cette solennité, les Romains se rendent des visites mutuelles et se font des présents, ou en argent, ou en bijoux. C'est ce même jour que les consuls désignés entrent en charge et prennent les marques de leur dignité. "

Le temple romain



Situé au nord du Forum de Rome, le temple de Janus a aujourd'hui disparu. À défaut d'autres sources, nous nous en tiendrons à la représentation figurant sur d'anciennes pièces de monnaie romaine. Frappées notamment sous Néron, elles montrent le temple sous ses deux faces. La représentation est conforme à la description de l'historien byzantin du VIe siècle, Procope, dans le “Livre des guerres (la guerre des Goths)“:

“C'est un édifice rectangulaire formé de deux murs longitudinaux surmontés d'une grille; aux quatre coins, une colonne cantonne ce rectangle dont les petits côtés sont entièrement occupés chacun par un portail en plein cintre orné de guirlandes. L'ensemble est à ciel ouvert...Le temple est...juste assez grand pour abriter la statue du dieu, de cinq coudées sur huit, de forme humaine, mais avec deux faces tournées vers l'est et vers l'ouest...Des portes de bronze s'ouvrent en face de chacun des deux visages de la statue.”
Les représentations sur les pièces anciennes nous donnent un rapport entre le grand et le petit côté du temple de l'ordre de 1,5 proche du rapport des dimensions de la statue égal à 8/5 = 1,6. Or, ce rapport correspond à celui du “rectangle solsticial“, déterminé à partir de la position du soleil levant et couchant aux solstices et fonction de la latitude de la localisation du temple (φ = 41,88°) 1. En conséquence, les proportions du temple concordent avec celles du rectangle “solsticial” qui a vraisemblablement servi de base pour sa construction. Il s'ensuit que tout être se tenant au milieu du temple pouvait, chaque jour de l'année, voir le soleil se lever ou se coucher entre les colonnes lorsque les portes faisant face à l'est ou à l'ouest étaient ouvertes. Tel était le cas de la statue du Janus bifrons (de “janua” qui signifie porte) se tenant au centre du temple.



Janus, le dieu à double visage, voit, à la fois, la source de lumière s'élever vers l'illumination et disparaître dans les ténèbres et ses mystères. Deux aspects indissociables d'un même cycle journalier semblable aux deux phases du cycle annuel du soleil à son zénith avec son ascension dans la ciel entre les solstices d'hiver et d'été et sa descente entre les solstices d'été et d'hiver. Un mouvement apparent décrit par l'arc en plein cintre surmontant les colonnes encadrant chacune des deux portes. Ces symboles font de Janus le gardien des Portes solsticiales qui donnent accès aux Mystères:



La Porte associée au solstice d'été et au sud donne accès aux petits mystères qui consistent en une ré-génération psychique complète produisant un individu (“individuum” ou indivisible), c'est-à-dire centré en lui-même et non plus dispersé aux quatre coins de son existence. Cette porte ouvre la voie à l'état proprement humain.



Toutefois, l'être qui n'est pas parvenu à réaliser la plénitude de l'état humain passera la porte dans l'autre sens et retournera à l'état d'être ordinaire associé à la phase descendante du soleil avant de pouvoir entreprendre une nouvelle ascension. Il restera prisonnier du mouvement cyclique fait de “hauts” et de “bas” tant qu'il n'aura pas réalisé l'intégralité des états humains.
La Porte en relation avec le solstice d'hiver, le nord et la phase ascendante du soleil donne accès aux grands mystères qui mènent l'individu de l'état humain à l'état supra-humain ou spirituel pour en faire un être total. Le centre de l'individu se fond alors dans le Centre du Monde, résidence de l'Un.
L'être qui franchit cette Porte la passe définitivement, sans retour en arrière possible. Il quitte à jamais le monde cyclique et rejoint le Centre immobile du Monde.
Les portes d'accès au temple et les Portes d'accès aux Mystères sont reliées respectivement aux mondes terrestre et céleste:
• Les portes d'accès au temple sont associées au lever et coucher du soleil le long de l'horizon;
• Les Portes d'accès aux Mystères sont en relation avec les phases ascendante et descendante du soleil à son zénith dans le ciel.
Les portes associées aux équinoxes (est ouest) et les Portes en relation avec les solstices (sud nord) sont parfois représentées par un Janus quadrifrons comme dans l'Arc de Janus à Rome (voir le dessin ci-dessus).
Ce lien architectural entre les mondes terrestre et céleste, symbolisés par les axes équinoxial et solsticial, préfigure la croix qui servira de base à la construction des premières basiliques et des édifices religieux ultérieurs. À noter que l'accès à ces édifices se fera selon l'axe extérieur et terrestre est-ouest tandis que l'accès aux Mystères sera réservé à l'axe intérieur et céleste sud-nord.

GRAAL s. m. (gra-al - du bas latin gradalis, gradalus, sorte de vase, dont l'origine est inconnue. Diez, cependant, se demande si l'étymologie ne serait pas le latin crater, coupe, pour lequel on a dit cratus, et d'où serait provenue une forme dérivée cratale, cratiale). Vase à boire. Il Vieux mot.
Hist. litt. Saint-Graal, Vase mystique dont'il est parlé dans les romans de chevalerie.



Encycl. Le Graal ou Saint-Graal est un vase qui fut célèbre au moyen âge, mais dont il est assez difficile de fixer l'usage et d'établir même l'existence. Selon les uns, ce fameux vase a-vait contenu l'agneau pascal que Jésus mangea avec ses douze disciples, dans la dernière cène ; selon d'autres, le vin lui-même sur lequel le Sauveur prononça les paroles qui sont devenues depuis celles de la consécration du calice. Une légende, que nous racontons plus loin, ajoutait que c'était dans ce vase mystérieux .que Joseph d'Arimathie avait recueilli le sang qui avait coulé des plaies du Sauveur. Ce vase aurait ensuite été transporté dans la Grande-Bretagne. Toutefois, un Saint-Graal'se trouvait aussi en Normandie, dans l'abbaye de Pécamp : c'était une fiole' de cristal, renfermant quelques gouttes coagulées du précieux sang; mais celui-ci aurait été recueilli par Niçodème, qui embauma le corps de Jésus-Christ. Naturellement, le Saint-Graal opérait des miracles. Cette sainte relique, après avoir été vénérée en terre sainte, à Rome et dans la Grande-Bretagne, semblait à jamais perdue, lorsqu'elle fut retrouvée tout à coup, en 1102, dans le sac de la ville de Césarée. Alors, le Graal devint la propriété des Génois, et, pendant plusieurs siècles, il fut montré aux fidèles dans l'église cathédrale de Gênes, sous le nom de Sacro Catino. A l'époque des guerres et conquêtes de la Révolution, on examina le Saint-Graal, et l'on démontra sans difficulté qu'il n'était pas, comme on l'avait affirmé jusque-là, taillé dans une gigantesque émeraude, mais qu'il était tout simplement fait de verre, et la forme que lui donne la planche publiée à cette époque démontre d'une manière'irréfutable que le Saint-Graal appartenait à l'antiquité païenne.
Une autre légende raconte que le vase dans lequel Jésus-Christ célébra la cène avec ses disciples la veille de sa passion avait été emporté et gardé par les anges dans le ciel, jusqu'à ce qu'il se trouvât sur la terre une lignée de héros dignes d'être préposés à sa garde et à son culte. Le chef de cette lignée fut un prince de race asiatique, nommé'Pérille, qui vint s'établir dans la Gaule, où ses descendants s'allièrent par la suite avec les descendants d'un ancien chef breton. Titurel fut celui de l'héroïque lignée à qui lés autres apportèrent le Graal pour en fonder le culte. Le prince élu pour ce grand et mystérieux office fit bâtir, sur le modèle du temple de Salomon à Jérusalem, Tin magnifique temple dans lequel fut déposé le Graal. Il y avait dans la forme extérieure du Graal quelque chose de mystérieux et d'ineffable, que le regard humain ne pouvait bien saisir, ni une langue humaine décrire complètement. Du reste, pour jouir de la vue même imparfaite du saint vase, il fallait avoir été baptisé ; il était absolument invisible aux païens et aux infidèles. Les biens spirituels attachés à la vue et au culte du Graal se résumaient tous en une certaine joie mystique, avant-coureur de celle du ciel. Les biens matériels, effets de la présence du saint vase, étaient toute nourriture terrestre et tout ce que pouvaient souhaiter ses adorateurs de rare et d'exquis. Il les maintenait dans une jeun esse éternelle et leur assurait encore bien d'autres privilèges non moins merveilleux. Il existait une milice guerrière instituée pour la garde et la défense du Graal. Les membres de cette milice se nommaient les templistes, c'est-à-dire les chevaliers ou les gardiens du temple. Ils étaient sans relâche occupés, soit à des exercices chevaleresques, soit à combattre les infidèles. Pour être admis dans l'ordre des chevaliers du Graal, la première condition était de rester chaste de corps et d'esprit. Tout amour sensuel et le mariage lui-même étaient interdits. Par contre-, le ciel était assuré à tout chevalier du Graal, et, sur la terre même, dans les combats qu'il était constamment obligé de livrer, il jouissait de privilèges surnaturels. S'il combattait le jour même où il avait vu le Graal, il ne pouvait être blessé ; s'il combattait dans un intervalle de huit jours, à partir de celui où il s'était trouvé en présence du vase saint, il pouvait être blessé, mais non tué. Nous n'entrerons pas dans de plus longs détails sur cette chevalerie idéale, sur laquelle les chroniqueurs s'en sont donné à cœur joie. Rien n'égale les miracles de valeur qu'accomplirent les. mystérieux chevaliers du saint vase. Les romans relatifs à leur histoire forment presque tout un cycle littéraire, qu'il nous reste à examiner rapidement. Ils se distinguent en deux parties : ceux qui se passent dans la Gaule, et ceux qui ont lieu dans la Grande-Bretagne. Les principaux de ces romans sont au nombre de quatre : le roman du Graal proprement dit, celui de Mer lin l'enchanteur, celui de Lancelot du Lac et celui de Tristan et Isolde ou Yseult. Nous n'avons à nous occuper ici que du roman du Graal proprement dit. Ce roman existe sous une double formé, en vers et en prose. Quoi qu'on en ait dit, le roman en vers paraît incontestablement plus ancien ; mais à quelle "époque remonte-t-il et quel en est l'auteur ? voilà ce qu'on n'a pu découvrir, lie fragment qui existe, et qui se trouve dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale de Paris, manuscrit unique, ne nousdonne aucun renseignement là-dessus. Les manuscrits du roman en prose sont plus nombreux. C'est au xno siècle que Gautier Map, chapelain du roi d'Angleterre Henri II, rédigea en latin le roman du Saint-Graal. Son travail fut mis. en français par Robert de Borron. En voici l'analyse : Le jour où le Sauveur fut crucifié, il se trouva à Jérusalem un des guerriers et vassaux d'Hérode, du nom de Joseph. d'Arimathie; il était converti à la foi chrétienne, mais sans oser le témoigner publiquement, dans la crainte d'être persécuté. Quand Joseph eut vu le divin Maître sur la croix, il se transporta chez Simon le Lépreux, auquel il acheta l'écuclle dont le Sauveur et ses douze apôtres s'étaient servis pour la Cène. Il ne s'en tint pas là ; il voulut rendre à Jésus-Christ les honneurs de la sépulture. A cet effet, il alla trouver Hérode, lui demanda, pour récompense de ses services, et obtint sans difficulté le corps du crucifié. Ayant ce corps en son pouvoir, il le mit dans le sépulcre, après avoir recueilli le sang des plaies dans l'écuelle achetée par lui. Les Juifs , courroucés contre Joseph, l'enlevèrent de nuit et le conduisirent à cinq lieues de Jérusalem, dans une obscure prison. Le Sauveur, après sa résurrection, vint le visiter et lui apporta le vase dans lequel avait été recueilli le sang divin. Joseph .d'Arimathie resta dans cette prison pendant quarante-deux ans, sans prendre aucune nourriture. La quarante-deuxième année de son emprisonnement, il arriva que Titus, fils de l'empereur Vespasien, devint lépreux, et fut guéri par la vertu miraculeuse d'une pièce de toile où la face de Jésus-Christ était miraculeusement empreinte. Titus fit vœu alors d'aller à Jérusalem venger la mort de Jésus-Christ sur tous ceux qui y avaient eu part. Il tint parole et fit brûler tous les meurtriers et persécuteurs du Messie. Dans cette occasion, il apprit la captivité de Joseph d'Arimathie et le fit mettre en liberté.Le Sauveur apparut ensuite à Joseph d'Arimathie, lui commanda de se faire baptiser, et d'aller vers l'Euphrate pour prêcher la foi nouvelle. Avant de partir pour cette expédition , Joseph persuada à Titus lui-même de recevoir le baptême avec tous les siens. Joseph rassembla ensuite tous ses parents, leur donna également le baptême, puis, se mettant à leur tête, il s'achemina vers l'Euphrate. Le reste de ce livre n'est plus qu'une série de miracles opérés par le saint vase. Les anachronismes et les invraisemblances n'embarrassent nullement l'auteur. Il fait vivreJoseph d'Arimathie jusqu'à l'invasion des Saxons dans la Grande-Bretagne, et il conduit son récit jusqu'à la mort de' Lancelot 1er, grand-père de Lancelot du Lac.

Dans le second livre, l'auteur raconte que l'évêque Joseph, fils de Joseph d'Arimathie, avait établi la table du Saint-Graal en réservant une place vide, pour figurer celle que Jésus occupa le jour de la sainte Cène. avait prévenu tous ceux qui venaient s'asseoir à cette table que nul ne pourrait, sans péril, occuper cette place vide, jusqu'à ce que Dieu eût suscité un chevalier de la race de Joseph d'Arimathie, qui s'appellerait Galaad. Ce Galaad ne se présenta qu'au temps d'Artus, roi de la Grande-Bretagne, qui institua les chevaliers de la Table-Ronde, précisément à l'instar de celle qu'avait instituée Joseph, l'évêque, avec réserve aussi .d'une place vide pour le Saint-Graal. Mais il-manquait à cette table le Saint-Graal même, qui était gardé à la cour du roi pêcheur, et pour la conquête duquel Lancelot du Lac, Galaad son fils, Perceval et Boort, tous chevaliers de la Table-Ronde, s'armèrent et firent de grandes prouesses. Ce sont ces exploits qui remplissent le second livre en entier. On y trouve encore les hauts faits d'Artus, de Gaûvain et de 'son neveu, de Meliot de Logres, de Melians de Danemarck, de Perlevaulx, etc.Nous avons supposé plus haut que l'auteur du roman en vers était inconnu, sans ignorer pourtant qu'il a été attribué à Christian de Troyes. Le provençal Guiot, qu'on suppose avoir vécu vers 1160 ou 1180, en fit le sujet d'un poëme qu'il composa dans la langue française du nord. Comme sources auxquelles il aurait puisé, il indique un manuscrit d'un Arabe qu'il nomme Flegelantis,manuscrit qu'il trouva à Tolède, et une chronique latine du pays d'Anjou. Wolfram d'Eschenbaels, le plus célèbre des minnesingers d'Allemagne, eut connaissance de l'histoire de Parcival dans l'œuvre de Guiot et en fit le sujet de. son magnifique poôme, qu'il compléta, plus tard, par celui de Titurel. Il y rattacha 'la légende de Klingsor et celle de Lohengrin, et lit arriver le Graal chez le prêtre Jean, alors que d'autres poë'tes prétendaient que le vase sacré était retourné au ciel. Il existe aussi une version anglaise, écrite par Henri Lomelich, sous le règne de Henri IV, qui contient l'histoire de Joseph d'Arimathie et celle de Merlin. Le roman du Graal, rajeuni, fut imprimé à Paris en 1516, par Jehan Petit, Galiot du Pré et Michel le Noir, en 1 vol. petit in-fol. Philippe le Noir en donna à Paris, en 1523, une reimpression qui est aussi rare que l'édition originale. Francisque Michel en a donné une excellente édition d'après le manuscrit de Paris. Au moyen âge enfin, cette histoire a fourni le sujet d'une tapisserie appartenant au roi Charles V, et qui, dans l'inventaire des richesses royales, fut désignée par ces mots : Tappis à ymages du Saint-Graal.

Lucifer

Définition de Lucifer

La plaine:

* Médreville 219
- Chemin Blanc 277
* Laxou 223
- Lavaux
- Les Charmettes 223
- Cité des Provinces 225
* Maréville 250
- Centre Psychotérapique
- Hardeval 275
- Fond d’Hardeval
- L’Asnée 261
- Grand Séminaire (Butte) 289
* Les Aiguillettes 261
* Villers les Nancy 252
- L’ermitage
- Montre Cul 342
- La Justice 328
- Coll. La Brûlée 348
- Côtes de Villers 372
- Etang
- Chap.
* Clairieu

Le plateau:

- Cités Universitaires
- Parcours de Santé 348
- Maison forestière 335
- Côte L’Huillier 325
- La Fourasse 359
- Bois Saint Julien 370
- Coupé par l’A33
- Bois Mengin
- La petite Haye

Position de Lucifer

- Lucifer se trouve sur la carte IGN 3415 o Nancy.
- Lucifer est situé entre 53,98 gr de Latitude Ouest soit 48° 34’ 55’’ et 53,94 gr de Latitude Est soit 48° 32’ 45’’ et entre 7,32 gr de Longitude Nord soit 6° 35’ 16’’ et 7,29 gr de Longitude Sud soit 6° 33’ 39’’.
- Lucifer est à 4,20 gr du Méridien de Paris et 6° 10’ du Méridien International.



Lucifer vu d'avion :



Relevé du relief de côte :



Les villes de Lucifer d'aprés Henri Lepage :

LAXOU (prononcez LACHOU)

Village très considérable de l’ancien duché de Lorraine, à droite de l’ancienne route de Toul à Nancy, à 4 kilom. S.-O.-O. de Nancy (Nord), chef-lieu du canton et de l’arrond. Pop. : 1014 hab., 102 élect. Cens., 12 cons. Mun., 200 feux. Nombre d’enfants : 175 en hiver, 115 en été. Sœur de Portieux. Surf. Territ. : 350 hect. En terres lab., 60 en prés, 150 en vignes, 210 en bois. L’hectare semé en blé peut rapporter 18 hectol. En orge 20, en seigle, 15, en avoine 24 ; planté en vignes 165. Principale culture : la vigne. Vaches et porcs. Ecarts : Maréville, Ste.-Anne, Champ-le-Bœuf, les Baraques (en partie). Lettres par Nancy.
Anc. Pop. : 1710, 84 hab., 42 gar. ; 1802, 752 hab. ; 1822, 720 hab., 208 feux. – Anc. Div. : 1594 et 1710, prév. Et bail. De Nancy ; 1751, bail., maît. Et gén. de Nancy, cout. De Lorraine ; 1790, canton et dist. de Nancy. – Spir. : Doy. Du Port, dio. de Toul ; 1778, év. De Nancy. C’était anciennement une paroisse dépendant de St.-Epvre de Nancy, et qui fut érigée en cure indépendante en 1593.
Le village de Laxou, qui possédait deux seigneuries, Lenoncourt et Ludres, paraît être d’une origine assez ancienne. Il fut brûlé, vers 1306, par le comte de Vaudémont, pendant la guerre que fit ce seigneur à Thiébaut II, duc de Lorraine. En 1390, le duc Jean accorda aux habitants de Laxou leur usage des bois pour bâtir, et leur affouage dans certaines contrées de la forêt de Heys, en payant, par chaque conduit, 2 quarterons de bonne avoine à la recette de Nancy. Tandis que Charles-le-Téméraire faisait, pour la première fois, le siège de cette ville, le bâtard de Vaudémont, qui était à Gondreville, sortit de ce bourg, le jour de la Toussaint, avec quatre cents hommes, auxquels il fit prendre une écharpe blanche, afin qu’ils pussent se reconnaître dans l’ombre, et traversa le bois de Heys jusque derrière Laxou, où logeait un détachement de Bourguignons. A minuit, les Lorrains tombèrent sur les ennemis, depuis la rue de la Fontaine jusqu’au bas du village. Ils en tuèrent un grand nombre, et, s’ils avaient commencé par le quartier qui est au-dessus de l’église, dit le chroniqueur, pas un Bourguignon n’eût échappé ; mais ceux de ce quartier sonnèrent la cloche en poussant des cris : l’alarme se communiqua au camp du duc, et l’on courut aussitôt, avec des torches, vers l’endroit d’où la surprise paraissait venir. On crut que René lui-même arrivait avec des troupes, et l’on n’approcha qu’à mi-chemin de Laxou, dans la crainte d’éclairer les assaillants. Aussi le bâtard se retira, emmenant plusieurs prisonniers, trente chevaux harnachés et un bagage considérable. Durant le second siège de Nancy, ce fut encore de Laxou que descendirent, afin de pénétrer dans la ville assiégée, plusieurs gentilshommes lorrains, parmi lesquels Suffren de Baschi, maître d’hôtel du duc René. Ils réussirent dans leur projet, excepté Suffren, qui fut pris par les Bourguignons et pendu.
Lorsqu’en 1516, Renée de Bourbon, épouse du duc Antoine, vint de Paris à Nancy, pour y faire sont entrée solennelle, le peuple de Laxou vint au-devant d’elle et l’emmena au village, chantant et dansant. On y avait préparé trois ou quatre maisons des plus propres, avec des loges de verdure. La duchesse s’y reposa avec les dames et demoiselles de sa suite : on lui servit une collation, « force tartes et gâteaux, pomme, poires et autres choses à la villageoise. La princesse prit plaisir à leur bonne volonté, et, en reconnaissance, leur accorda l’exemption d’une ancienne servitude qui les obligeait de venir, la nuit des noces des ducs, battre l’eau de la mare qui était où est à présent la Carrière, pour empêcher que le cri des grenouilles n’interrompît leur sommeil. »
Un titre sans date porte qu’il y eut sentence rendue aux Assises de Nancy, au sujet d’un habitant de Laxou, que se disputaient le titulaire de la seigneurie de Lenoncourt et le commandeur du Vieil-Aître. En 1621, le duc Henri donna la haute-justice de Laxou à Melchior de La Vallée, doyen de St.-Georges.
Plusieurs anciennes maisons de ce village portent des croix de Malte sculptées sur leur façade, particularité qui doit être attribuée au voisinage de la commanderie de St.-Jean et aux droits seigneuriaux qu’y exerçaient les commandeurs de ce lieu. Quelques-unes ont des portes et des fenêtres en ogives tréflées ; sur l’une d’elles on voit une coignée, indiquant la demeure d’un bûcheron. L’église, quoiqu’ancienne, a été tellement restaurée, qu’elle ne présente plus aucun intérêt.

LAXOU (RUISSEAU DE)

Sa source est à Laxou, il fait mouvoir un moulin et arrose 7 hectares de prairies sur le territoire de cette commune ; après un cours de 1600 mètres, il se jette dans le ruisseau de St.-Thiébaut.

LES BARAQUES

Hameau, mairies de Laxou et de Champigneulles, sur la route de Nancy à Toul. L'origine de ces habitations remonte au règne de Léopold. Avant 1705, la route de Nancy à Toul était une des plus dangereuses de la province, à cause du passage dans le bois de Heys ; il s'y commettait fréquemment des vols et des assassinats. Un manuscrit qui se trouve à la bibliothèque publique de Nancy, et qu'on attribue à un carme du couvent de cette ville, contient, à ce sujet, une anecdote relative au duc Léopold.

"Ce prince passait en chaise de poste dans un des fonds de la forêt de Heys, ayant à côté de lui M. de Bavillier, son ingénieur et maître de mathématiques des princes, ses enfants. Tou-à-coup trois ou quatre voleurs arrêtent le cocher et demandent la bourse ou la vie. M. de Bavillier, pour se débarrasser d'eux, allait leur donner tout ce qu'il avait, lorsque le courier qui précédait la voiture, ne l'apercevant plus derrière lui, revient sur ses pas et voit qu'elle est arrêtée. Alors, mettant la bride de son cheval entre ses dents, il prend ses deux pistolets et fond sur les brigands, qui, le voyant si déterminé, croient qu'il y a d'autres postillons derrière lui, lâchent prise et se retirent, laissant la chaisse continuer son chemin. Pendant tout ce débat, le bon prince dormait tranquillement, et, seulement le lendemain M. de Bavillier lui apprit le péril qu'ils avaient couru."

Ce fut apparemment en conséquence de cette attaque, dit l'auteur que nous citions, que Léopold fit faire au fond de la vallée, du côté de Nancy, la levée qui la traverse, ayant 25 ou 30 pieds de hauteur, soutenue par deux murs et bordée de deux landrages. C'est probablement aussi à cette époque qu'il faut rapporter l'élargissement du même chemin taillé dans le roc, comme il était encore du côté de Nancy en 1765. Dans le principe, on s'était contenté de faire, comme dans les autres forêts, de grandes tranchées, de 35 ou 40 toises de chaque côté du chemin. Mais ces précautions étaient inutiles, parce que les voyageurs placés dans le fond ne pouvaient être aperçus que du bord de la colline. Ensuite, on avait établi des ponts qui communiquaient d'un côté à l'autre de cette colline ; on les voit indiqués sur une médaille gravée par Saint-Urbain. C'est pour ce motif qu'on a donné à cet endroit le nom de Ponts-de-Toul.

Les travaux que fit exécuter Léopold, et qu'acheva Stanislas, nécessitèrent la construction de baraques pour les ouvriers qui y étaient en grand nombre, car trente-deux communautés travaillaient, par corvées, au comblement de la vallée. Un bâtiment plus considérable que les autres servait à y dire la messe le dimanche. Quand les travaux furent terminés, on détruisit les baraques et on construisit, à leur place, deux maisons d'auberge. Sans le manque d'eau, on y aurait, dit-on, bâti un village.

MAREVILLE (MARAINVILLE)

Je cite tout de même cette statistique tout en la trouvant insoutenable mais elle est intéressante pour montrer comment étaient considérés certaines maladies mentales comme l'épilépsie ou l'idiotie à cette époque.

Hospice d’aliénés, à 1 kilom. S. de Laxou, dont il dépend, et à 5 O. de Nancy. Nous lisons dans une pièce ayant pour titre : Mémoire des bois : « sur la requête présentée au roi et à son conseil royal des finances, par les Frères des écoles chértiennes de Maréville, près de Nancy, expositive que le feu roi Stanislas voulant , pour l’intérêt public, former une maison de correction à l’instar de celle de St.-Yon, de Charenton, de St.-Lazarre, etc., choisit un bâtiment connu sous le nom de Maréville, qui avait servi, dans le siècle dernier, d’hôpital aux pestiférés. Cet hôpital avait été fondé, en 1603, par la dame Fériet, dans le temps que la peste ravageait la Lorraine. Cette fondation, pieuse dans son origine, était administrée par les présidents et procureurs-généraux des compagnies souveraines ; elle était protégée par les ducs de Lorraine, entre autres par les ducs Charles et Henri, qui affectèrent, à perpétuité, pour son chauffage, 40 arpents de bois au canton de la Fourasse, joignant le même hôpital ; ces 40 arpents de bois furent séparés du surplus du canton et abornés dans tout leur contour. La peste ayant cessé en Lorraine, cet hôpital fut transformé en manufacture, et fut confié à des négociants de Nancy, qui la montèrent sous la protection du souverain, parce que le duc régnant s’était réservé le droit d’y planter un certain nombre de pensionnaires, sous une modique pension ; ces mêmes négociants-directeurs, pendant toute leur manutention, jouirent des 40 arpents de bois affectés au chauffage de la maison par les ducs Charles et Henri. En 1740, cette manufacture passa sous la direction de l’Hôtel-de-Ville de Nancy ; soit négligence, soit défaut de connaissance ou d’intérêts de la part de ces nouveaux administrateurs, le bénéfice ne répondit pas au travail ; la manufacture languissait en 1749, lorsque le roi Stanislas se détermina à en faire une maison de correction. Il choisit les suppliants pour en être les directeurs, par contrat du 29 juillet 1749. Ce prince donna toutes les maisons, cours, bâtiments, terrains, enclos, jardins, circonstances et dépendances qui formaient anciennement l’hôpital des pestiférés pour lesdites maisons, bâtiments, emplacement, servir de maison de correction et de pensionnat libre, sous la conduite des Frères des écoles chrétiennes. »
Maréville a été administré par les Frères jusqu’en 1793, époque à laquelle une notable partie de l’établissement a été incendiée. Au départ de ces religieux, qui eut lieu alors, l’hospice a toujours eu la même destination, et a été administrée successivement, jusqu’en 1815, par des régisseurs, auxquels ont succédé des receveurs-économes, sous l’autorité d’une commission administrative. Au 1er janvier 1815, un directeur remplaça ces fonctionnaires, et fut lui-même remplacé, au 1er janvier 1818, par des sœurs de la congrégation de St.-Charles, qui ont conservé l’administration de l’établissement jusqu’au 1er janvier 1842. A cette époque, Maréville a été organisé sur les bases posées par la loi du 30 juin 1838. Il est aujourd’hui exclusivement consacré au traitement de l’aliénation mentale. Il est administré par un directeur responsable, secondé par un receveur-économe, sous la surveillance d’une commission spéciale. Le service de santé est confié à un médecin en chef, secondé par un adjoint, un pharmacien et un interne. Les sœurs Hospitalières sont chargées, comme par le passé, des soins à donner aux malades, quoiqu’elles n’aient plus aucune administration.
Dans un intéressant rapport adressé à M. le préfet de la Meurthe, par M. Archambault, médecin en chef de Maréville, nous trouvons les notes statistiques suivantes :
La population de Maréville, au 1.er janvier 1842, était de 291 hommes, 235 femmes ; total, 526.
Il résulte du relevé général des entrées annuelles, de 1794 à 1841, à Maréville, que le chiffre des admissions, en 1842, n’est surpassé que par celui des années 1838 et 1839. D’un autre côté, l’augmentation du nombre des admissions s’accroit progressivement à partir de 1808, où l’on ne trouve que 11 admissions, jusqu’en 1840, où l’on en compte 139. En 1841, il n’y en eut que 98 ; mais cette diminution tient à des circonstances administratives qui rendirent, pour cette année, les admissions beaucoup moins nombreuses. – Le nombre des hommes admis en 1842 dépasse d’une petite quantité celui des femmes, résultat analogue à celui qui fournissent 2997 entrées relevées sur les registres de Maréville, de 1794 à 1841, et qui donnent 1719 hommes et 1278 femmes. – Sur les 147 admissions de 1842, on en compte 67 malades dont l’espèce d’aliénation mentale est naturellement incurable ; la proportion, sans être très favorable, l’est cependant beaucoup plus que celle que présente la population primitive qui, sur 526 aliénés, donne 402 espèces incurables… - Si l’on compare les formes d’aliénations mentales chez les malades entrés en 1842, on remarque que les idiots appartiennent tous, moins un, au sexe masculin, et que, chez les femmes, la démence simple est deux fois plus est, au contraire, plus élevé de moitié chez ces derniers. – Le tableau des admissions donne 87 entrées dans les mois chauds, c’est-à-dire en mars, avril, mai, juin, juillet et aôut, tandis que l’on ne compte que 60 pour les six autres mois de l’année. – Le maximum des entrées, en 1842, tombe entre vingt et trente ans pour les deux sexes, 27 hommes, 17 femmes ; viennent ensuite les périodes de quarante à cinquante ans, 19 hommes, 14 femmes, et de trente à quarante ans, 17 hommes, 14 femmes ; au-dessous de vingt ans, on ne trouve que 9 admissions, ou plutôt 3 seulement, si l’on défalque les idiots et les épileptiques. – Les tableaux relatifs à l’état civil présentent 359 célibataires, et seulement 143 individus mariés. – Les tables présentent 295 aliénés habitant la campagne, et 267, les villes. – Chez les 147 malades admis en 1842, les professions se trouvent réparties dans l’ordre suivant : Professions mécaniques, 21 hommes, 16 femmes ; total, 37. Professions libérales, 18 hommes, 4 femmes, total, 22. Professions aratoires, 12 hommes, 7 femmes ; total, 19. Gens de peine, domestiques, 6 hommes, 10 femmes ; total, 16. Professions inconnues, 9 hommes, 14 femmes ; total, 23. Sans professions, 3 hommes, 15 femmes, total, 18. – Le nombre des décès, en 1842, s’est élevé à 67 (33 hommes, 34 femmes). Ils ont principalement porté sur les formes incurables de la folie. Dans cette catégorie, la démence, la démence avec paralysie générale, et l’épilepsie donnent le chiffre de 49, l’idiotie et l’imbécilité celui de 7, tandis que la manie et la lypémanie n’y comptent que pour 7, et que les 4 derniers décès appartiennent à des individus non classés. – Les décès, sous le rapport de l’âge, ont eu lieu dans l’ordre suivant : Avant 20 ans, 2 femmes. De 20 à 30, 5 hommes, 1 femme ; total, 6. De 30 à 40, 5 hommes, 3 femmes ; total, 8. De 40 à 50, 7 hommes, 6 femmes ; total, 13. De 50 à 60, 7 hommes, 5 femmes, total, 12. De 60 à 70, 5 hommes, 10 femmes ; total, 15. Au-dessus de 70, 1 homme, 3 femmes, total, 4. Age inconnu, 2 hommes, 5 femmes ; total, 7.
L’église de Maréville est surmontée d’un dôme assez remarquable.

VILLERS-LES-NANCY (VILLARE)

Village de l’ancien duché de Lorraine, sur le penchant d’une côte, à 5 kilom. S.-O. de Nancy (Nord), chef-lieu du canton et de l’arrond. Pop. : 634 hab., 63 élect. Cens., 12 cons. Mun., 172 feux. Nombre d’enfants : 50 en hiver, 25 en été. Bureau de charité. Surf. Territ. : 988 hect. ; 187 en terres lab., 87 en prés, 59 en vignes, 131 en bois. Moulin à grains, carrières. Ecarts : Brabois, Clairlieu, Hardéval, le Plancieu, Remicourt. Lettres par Nancy.
M. de Scitivaux, membre du conseil général de la Meurthe, possède à Villers un établissement agricole remarquable.
Anc. Pop. : 1710, 42 hab., 16 gar. ; 1802, 305 hab. ; 1822, 436 hab., 110 feux. – Anc. Div. : 1594 et 1710, prév. Et bail. De Nancy ; 1751, bail., maît. Et gén. de la même ville, cout. De Lorraine ; 1790, canton et dist. de Nancy. – Spir. : Doy. Du Port, dio. de Toul ; 1778, év. De Nancy.
Le plus ancien titre où il soit question de ce village est daté de 1587 ; c’est un règlement de la communauté de Villers, par lequel ceux qui voulaient s’établir dans ce lieu devaient en obtenir la permission du seigneur haut justicier et payer 12 francs. Villers, annexe d’abord de Vandoeuvre, fut érigé en cure en 1600. Près de l’ancienne église, qui était située dans un jardin appartenant aujourd’hui à M. Pierson, était une fontaine dite de St.-Fiacre, but d’un pèlerinage assez fréquenté. Quelques personnes viennent encore implorer l’intercession du sint et demandent de l’huile de la lampe qui brûle devant son autel, à laquel on attribue la vertu de guérir les écrouelles.
Le célèbre Callot avait une maison de campagne à Villers, où il existait autrefois une maison franche. On voit, au-dessus de ce village, une espèce de château dont la construction imite celle des châteaux du moyen-âge. Ce bâtiment, dont les salles renferment quelques objets d’ameublement gothique, et qui est entouré de parapets et de fossés comme un manoir féodal, a été élevé par M. de Montjoye, capitaine de cavalerie et artiste distingué, auquel la mort n’a pas permis de réaliser entièrement cette jolie fantaisie d’imagination.

CLAIRLIEU (CLARUS LOCUS)

Cense à 2 kilom. N. de la commune de Villers-Les-Nancy, dont elle dépend.
Cette cense, qui n’a rien de remarquable, a remplacé une antique et magnifique abbaye de l’ordre de Citeaux, fondée par le duc Mathieu I.er, vers l’an 1159. Ce prince, est-il dit, dans une charte de donation, donne à Notre-Dame de Clairieu la moitié du désert sur le promontoire de Rosières, appelé Hammerville, l’autre moitié en ayant déjà été donné par l’abbaye de St.-Paul de Metz. Ce vallon, qu’on trouve aussi Amé-leu ou Amer-lieu (amarus-locus), était dans une gorge profonde au milieu des bois de Heys. Il ne prit le nom de Clairlieu que lorsque les religieux, venus de Ferrières pour le peupler, eurent essarté les bois pour construire des bâtiments, et rendu fertile et riant ce lieu d’abord stérile et sauvage. Des donations nombreuses ayant été faites, par les princes ou les seigneurs de la province, à la nouvelle abbaye, elle vit s’accroître rapidement ses domaines. René Ier lui donna les Grands-Moulins de Nancy, qui étaient d’un revenu considérable, attendu que les habitants de beaucoup de villages en étaient banneaux. Le duc Mathieu et la duchesse Berthe y furent inhumés, et, dit Lionnais (Histoire de Nancy), comme cette église était la plus vaste, la plus magnifique de tout le pays, et que le souverain y avait eu sa sépulture, les plus grands seigneurs de la cour voulurent y être inhumés. Aussi, y voyait-on de nombreux et magnifiques mausolées, des inscriptions, des sculptures, des peintures, dont malheureusement on n’a rien conservé. Lorsque les ducs de Lorraines eurent fait construire la chapelle St.-Georges et l’église des cordeliers pour leur servir de tombeaux, l’église de Clairlieu cessa d’être la sépulture des grands du pays. Il paraît que l’abbaye n’avait rien de remarquable, et qu’elle était exposée à de fréquentes inondations. Une partie des revenus du monastère de Clairlieu ayant été unie à la Primatiale de Nancy, au commencement du XVIIe siècle, les religieux conservèrent le droit d’avoir un abbé de leur ordre, qui siégeait au chœur de la Primatiale après le grand doyen. Ils possédaient à Nancy un hôtel, dit le Clairlieu, contigu à l’hôtel des Monnaies.
Il n’existe plus mainteant de cette ancienne abbaye que des débris informes qui laissent à peine des traces de son existence. En 1838, on a arraché des fondements de l’église les dernières pierres qui restaient encore, pour bâtir, près de là, une maison servant à un entrepôt de vins. On peut voir, non loin de l’emplacement du monastère, dans un mur qui clôt le bois voisin, et tout près du chemin conduisant à Maron, le buste d’une statue appartenant à des mausolées qui ornaient le sanctuaire, et qui est peut-être celui du duc Mathieu Ier, fondateur des Bernardins de Clairlieu. Quelques fragments de pierres tumulaires se trouvent dans le même mur, une entre autres, de forme triangulaire, avec les trois lettres suivantes : V P M. On voit encore, dans un verger, les fondations et les traces de l’église. On reconnait parfaitement les murs d’enceinte de l’abbaye et plusieurs tours, dont une, sur le chemin, est encore élevée de trois mètres environ. Ces ruines ont quelque chose de remarquable par leur étendue.
« Il y a eu, dans les premières années du XVIIe siècle, à Clairlieu, une imprimerie dont les prémices ont été consacrés, en 1606, à la publication d’un poëme latin sur la vie et les miracles de saint Bernard, fondateur de l’ordre auquel ce monastère appartenait ; et c’est une seconde édition du même livre qu’elle a fait, en 1609, la clôture de ses travaux. Les produits des presses de Clairlieu, mises en œuvre par un habile typographe nommé Jean Savine, se distinguent par la beauté des caractères et par une exécution soignée, mais ils sont en très petit nombre : on n’en connait pas au-delà de cinq. Le plus important de ces ouvrages, le moins rare et le seul qui soit en français, est le Discours de la pompe funèbre de Charles III, par Claude de Laruelle, 1 vol. petit in-8.°. Les autres ne sont que des opuscules dont le plus volumineux ne dépasse pas 20 feuillets du même format. En 1610 le matériel typographique de Clairlieu fut transporté à Nancy, dans l’hôtel qui appartenait à l’abbaye et qui en portait le nom. C’est là et à cette date que Jean Savine a publié le programme inexécuté des fêtes qui devaient solemniser l’entrée à Nancy du duc Henri II. Les mots Nanceis in oedibus clari loci ne permettent aucun doute à ce sujet. Les publications précédentes portaient Clari-loci ad Nanceium, à Cler-lieu les Nancy ou ex typographid monasterii Clari loci. On trouve de loin en loin, mentionnés dans des catalogues, des livres imprimés à Nancy par le même Jean Savine en 1612 et 1614, mais était-il encore aux gages de l’abbaye de Clairlieu ou bien exerçait-il la typographie pour son propre compte ? c’est ce que l’examen de ces rares volumes pourrait peut-être apprendre, mais où les trouver ? » Cette note curieuse nous a été communiqué par M. Beaupré, elle est extraite de ses savantes Recherches sur les commencements et les progrès de la typographie en Lorraine.