Définition du Dagda :
LA PLAINE :
* Clairlieu- Côte de Villers 372
- Parc d'Activité de Nancy Brabois 366
- Coll. la brûlée- Montrecul 342
- La Justice 328
- L'Ermitage Saint Fiacre 277
* Villers les Nancy 273- Chapelle 277
- Château de Remicourt
- CNRS
- Jardin Botanique 287
- Chap.
- Le Montet 325
- Fac des Sciences 264
* Vandoeuvre-les-Nancy 277- Penoit 267
* Heillecourt 239- La Ronchère 238
- Les Muriers 249
- Champ Hartemont 298
- Le Ratelier 298
* Houdemont 250- Mont au Ban 385
- Bois des Fourneaux 249- Le Rouge Prè- La Noire fontaine 212
- La Goutte 335
- Au Thuillon
- Bois du Frahaut 251
* Fléville devant Nancy 216
- Le Railleu 277
- Le Fond de Chanôt 228
* Saint Blaine 275- Les Reys 315
* Ludres 277- Les Pales 352
- Les Drouines 377
- Champ Brûlés 375- La Jaufaite
- Fontenelle 318
- La Haute Borne
- Côte St Maurice 267- Les Milleries 250
- Le Mauvais lieu
- Le Breuil
- Les Noires Terres
- Bois de Grve 259 (Tumulus Mérovingien)
- La Moselle* Messein 260- Côte des Vallieux 271
- Champ Mollenet 275
- Les Signons 277
- Aux Limaçons 325
- La Folie 238
- Le Bouchot 223
* Neuves-Maisons 220- Cité de Bauvoir 264
- Le Rondeau 219
- Bonne fontaine
* Chaligny 265- Val Fleurion 317
- Remenaulate
- Champ Voitel
- La Belle Vue
- Val de Fer
- La Brocotte 325
- Mommelier 302
- Haldate il est possible que ce toponyme soit le nom d'un ancien ruisseau aujourd'hui canalisé.
- Terreau 305
- En paradis 318
- Noyer St Jacques 330* Chavigny 297- Fond de Renonvaux 320
- Petite fin
- Puits de la Faille 381
- Maison Forestière
- La Fontaine de Charlemagne 379- Clocher de Vézelise 368
- Echangeur de Chavigny
PARTIE PLATEAU DE HAYE :
- Bois du four 365
- Mazagran
- Les enclos 379
- Le Haut de la Taye 377
- Bois de Neuves-Maisons 400- Réservoir de la Vierge 419- Bois de Chaligny 390
- Clairlieu sud 392
- Carrière Nanquette 400
- La Vierge de Chaligny 378
- Voie de Clairlieu
- Source
- Chemin de la Haute Borne 392
- Carrefour de la Haute Borne 368
- Route Henri Barré 379
- Charlemagne
- Bois de Remenaumont 393
- Route de Nanquette 395
- Fond de Gréhin vau 382
- Anc. mine de fer
- Bois de la Sivrite 377- Puits d'aération
- GR de pays
- Puits de la Faille
- Bois de la Champelle 360
- Les cinq fontaines 347
- Fac de Médecine 366
Menton :
- Saint fiacre 325- Parc de Brabois 350- Hippodrome
Nez :
- Brabois 360
- Ecole de Géologie
- IUT le Montet 325
- Chapelle des Pauvres
- Rvoir
- CNRS
- Haut de la Côte
- INRS
- INPL
- Serres 375
- Bois le Duc 350- Chateau d'eau- Bois du Prieuré ou du Montet 394- CHU
Tête :
- Bois des clairs chênes 375
- Bois de la Grande Fraise 404
- La Pelouse
- Bois du Four 395- Bois chêne le loup 379
- Faudeau 350
- Bois convers- Chauffour
- Rvoir- l'Assaut
- Le Railleu
- Parc de loisir 420
- B. des vaches 409
- Anc. mine
- Bois de Châtel 400- Cité d'Affrique Vestige de camp Leuque 417- GR de pays 417
- L'Ermitage St Joseph 339- Bois des Roches 350- Anc. mines 340
Position du Dagda :
- Le Dagda se trouve sur la carte IGN 3415 o Nancy.
- Il est situé entre 53,95 gr de Latitude Ouest soit 48° 33’ 18’’ et 53,89 gr de Latitude Est soit 48° 30’ 03’’ et entre 7,32 gr de Longitude Nord soit 6° 35’ 16’’ et 7,29 de Longitude Sud soit 6° 33’ 39’’.
- Il est à 4,20 gr de Longitude du Méridien de Paris et 6° 10’ du Méridien International.
- Le Dagda est à 48° 40’ de Latitude
Vue d'avion du Dagda :
Relevons le relief de côte correspondant :
La forme de ce nouveau relief de côte ressemble à une tête humaine d'un vieillard avec une hache ou même une double hache sur la tête semblable à un maillet ou une enclume et même un marteau. Cette tête ressemble à un bélier. De tous ces symboles j'ai recherché quelles divinités celtiques ou autre pouvaient être liées à cette description.
J'ai ainsi obtenue une liste liant entre eux Sucellos, Taranis, le Dagda pour l'irlande, Zeus, Jupiter et enfin Amon pour les égyptiens. C'est le départ du file conducteur de cette nouvelle étude pour en tirer une mythologie des plus complète. Je rechercherai tout comme pour Mythra les mystères liés au Dagda ainsi que ces symboles.
Les villes du Dagda d'après les Statistiques de la Meurthe d'Henri Lepage 1843
VANDOEUVRE (VANDALORUM OPUS, VENDOPERA)
Village de l’ancien duché de Lorraine, sur une côte, à 6 kilom. S. de Nancy (Ouest), chef-lieu du canton et de l’arrond. Pop. : 890 hab., 89 élect. Cens., 12 cons. Mun., 240 feux. Nombre d’enfants : 135 en hiver, 95 en été. Sœur de la Doctrine-Chrétienne. Surf. Territ. : 390 hect. ; 79 en terres lab., 58 en vignes, 199 en bois. L’hectare semé en blé peut rapporter 20 hectol., en orge 22, en seigle 15, en avoine 25 ; planté en vignes (produit total) 4334 hectol. Chevaux, vaches, porcs, chèvres et poules. Culture de la vigne.
Ecarts : Ste.-Camille, teinturerie de coton bleu ; le Charmois, tuilerie ; Brispané, Brichambeau (le Grand et le Petit), Déplaisir, le Repentir, le Reclus, le Montet, Monplaisir, Nabécor, Prés-Bois, le bosquet. Lettres par Nancy.
Vandoeuvre possède une salle d’asile établie dans un bâtiment convenablement distribué, et que M. de St.-Baussant a fait élever à ses frais. Cinquante enfants fréquentent l’asile de Vandoeuvre.
Anc. Pop. : 1710, 71 hab., 11 gar. ; 1802, 605 hab. ; 1822, 688 hab., 181 feux. – Anc. Div. : 1594 et 1710, prév. et bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de la même ville, cout. de Lorraine ; 1790, canton et dist. de Nancy. – Spir. : Doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.
Les rois de la première race avaient une maison royale nommée Vendopera, Vendeuvres ; mais comme il existe en Champagne une localité du même nom que celle dont nous parlons ici, il est difficile de préciser laquelle des deux posséda ce palais. Cependant l’opinion de D. Calmet, appuyée sur un titre de 865, semble pencher en faveur de Vandoeuvre-Lorraine. Selon quelques antiquaires, l’étymologie du nom de ce village (Vandalorum opus, ouvrage des Vandales), remonterait jusqu’à l’époque de l’invasion des Vandales. Quoiqu’il en soit, Vandoeuvre est très ancien, car un seigneur de ce lieu était comte de toul au Xe siècle, et possédait un château à Vandoeuvre ; il n’en reste aucun vestige. Il y avait, dans ce village, un prieuré, dit de St.-Melain, fondé par une dame de Vandoeuvre, on ignore à quelle époque, mais il est certain qu’il existait au XIIe siècle, car il en est parlé, vers 1150, dans le dénombrement des biens de l’abbaye de Cluni. Ce prieuré fut uni à la collégiale St.-Georges de Nancy, le 29 nomvembre 1603. Nous lisons dans le volume de chartes, déposé aux Archives : « Le prévôt de Nancy, qui en est souverain seigneur, crée un maire à Vandoeuvre, et ce maire, avec le prieur et les habitants du lieu, créent tous les autres officiers, le prieur en fournit un, et les habitants l’autre. Le premier lundi d’après les Rois, le prévôt de Nancy a coutume de venir, de toute ancienneté, audit lieu de Vandoeuvre pour tenir les plaids annaux, et représentant la personne du duc, et accompagné de un ou deux de sa justice, desquels qu’il lui plaît, et doit descendre, ledit prévôt et sa compagnie au prieuré de Vandoeuvre et doit trouver l’étable bien apprêtée, le foin au ratelier, l’avoine à la mangeoire, et la litière faite tel qu’il appartient, et en faute de ce, demande l’amende audit prieure. Et puis aller ledit prévôt en la chambre dudit prieur et doit trouver bon feu, bon lieu, la table mise, la blanche nappe et serviettes dessus, et la viande telle que le jour le porte et qu’il affert à la personne d’un prévôt, et à iceux de la justice. Et doit, ledit prieur, fournir les premiers morceaux de pains, les premiers pots de vins et les premières pièces de chair, et en après le maire dudit lieu doit fournir le dessert du dîner, réserve que le sergent doit la tarte ; de quoi les habitants de la ville doivent au maire deux deniers messins. Les sujets de Vandoeuvre sont sujets d’ancienneté de cri et de bannière, et toutes les fois que la bannière de Nancy bat au champs et qu’il plaît au prévôt de mander son maire de Vandoeuvre, le maire mande ses gens et les amène au mandement du prévôt pour servir le duc. S’il plaît au duc de faire mener artillerie aux champs, le prieur doit fournir un char et trois chevaux en ladite artillerie ; au reste, les habitants de Vandoeuvre doivent fournir un cheval, le collier au cou, et un charreton. Les habitants doivent, par année, cinq francs de taille au duc, dont sont exempts les hommes du prieur. »
L’église était à la fois prieurale et paroissiale. Le bâtiment actuel est moderne, à l’exception de quelques fenêtres ogivales, du XVIe siècle. Sous le chœur est un caveau qui n’a rien de remarquable. On voit, dans une chapelle à gauche, une pierre tumulaire incrustée dans le mur, sur laquelle est le millésime 1585. Il y avait à Vandoeuvre trois fiefs, dont l’un avait été érigé, le 5 juillet 1736, par le duc François III, en faveur de Marc-Antoine, et sur le ban, trois ermitages : ceux du Reclus et de Brispané, dont nous avons parlé précédemment, et celui de Notre-Dame-de-Consolation, dont il ne reste aucun vestige.
M. de St.-Florent, propriétaire à Vandoeuvre, membre de la Société Entomologique de France, possède une collection de lépidoptères européens, de plus de 1600 espèces, et une autre de lépidoptères exotiques, toutes deux d’une fraîcheur et d’une conservation remarquable. M. de St.-Florent, à qui la Statistique doit la nomenclature des lépidoptères du département de la Meurthe, a aussi une collection très riche de coléoptères européens et exotiques, renfermant les espèces les plus rares.
Les ruisseaux de Vandoeuvre
La monographie établie en 1888 par l’instituteur J.P.H. Francomme donne des renseignements intéressants sur Vandoeuvre à la fin du XIX e siècle. Le territoire de la commune est arrosé par trois petits ruisseaux :
“ Le ruisseau des Fosses qui prend naissance au lieu-dit le Chaoeuil, traverse la propriété de Sainte-Camille et la petite route de Nancy, arrose la prairie sous les noms de ruisseau de l’Embanie puis de ruisseau de Brichambeau qu’il prend après avoir reçu les eaux de la fontaine du Coup de Tonnere ; il passe près de la ferme de Brichambeau et sous la route nationale n° 57, entre sous le territoire de Nancy d’où il se dirige sur celui de Jarville et va se jeter dans la Meurthe. Son cour ne présente aucune particularité digne de remarque ; en basses eaux, son débit est d’environ 400 litres à la minute.
Le ruisseau du Guéoir, formé par le trop-plein des fontaines du village ; une partie de ses eaux va se perdre dans la prairie, sous les Chénevières ; l’autre partie va se jeter dans le ruisseau de Brichambeau en suivant le fossé gauche du chemin vicinal n° 9, de Vandoeuvre à Nancy par Nabécor, jusqu’au lieu-dit Ramblancourt.
Le ruisseau de Saurupt, est traversé par la route nationale n° 74, de Châlon-sur-Saône à Sarreguemines ; il porte ensuite la nom de ruisseau de Nabécor et forme limite sur une assez grande longueur entre les territoires de Vandoeuvre et de Nancy, avant d’entrer sur le ban de cette ville d’où il va se jeter dans la Meurthe. Abstraction faite des eaux de pluie, le débit minimum de ce ruisseau peut être évalué approximativement à 120 litres à la minute, sans compter les eaux du trop-plein des réservoirs Saint-Charles qui s’écoulent dans ce ruisseau en suivant le fossé gauche du chemin vicinal n° 8 dit aussi chemin de Saint-Charles ”.
Aux trois ruisseaux cités par Francomme on peut en ajouter un quatrième, moins important, le ruisseau de la Fontaine du Préteint, qui prenait sa soucre au Haut de Penoy, et coulait parallèlement à la limite entre Vandoeuvre et Heillecourt.
C’est à la fin du XIX e siècle qu’était construit à Vandoeuvre le réservoir Saint-Charles. Déjà, en 1726, on avait aménagé un bassin destiné à retenir les eaux de ruissellement afin d’alimenter Nancy. Jusqu’en 1879, cette dernière ville et quelques communes voisines étaient approvisionnées par les sources captées sur les collines de Boudonville et de Laxou, au Montet, à la Malgrange et au moulin de l’Asné. Mais la quantité d’eau ainsi recueillie était devenue insuffisante et on décida, en 1875, de construire un aqueduc en maçonnerie de 12 km, alimenté en eau de Moselle filtrée à Messein et qui aboutissait au réservoir de Vandoeuvre, à partir duquel s’opérait la distribution.
L’aqueduc qui amenait l’eau de la Moselle et alimentait Nancy et les environs depuis la fin du XIX e siècle étant devenu insuffisant, on en construit un deuxième semblable au premier en 1906, puis un château d’eau en 1908. Celui-ci, conçu par l’ingénieur Hennebique et réalisé par la Société nancéienne France-Lanord et Bichaton, est considéré comme un ouvrage d’avant-garde, car il associe un matériau nouveau pour l’époque, le béton armé, à des moellons du pays et à des briques de laitier rouges. Haut de 35 mètres, il comporte deux conduites pour l’amenée et la distribution de l’eau, autour desquelles s’enroule un escalier hélicoïdal. Pour purifier l’eau de la Moselle, une usine de traitement avec stérilisation à l’ozone est installée à Saint-Charles en 1932, sa capacité maximu est de 140 000 m3/jour. Près de cette usine se trouvait le champ de tir où les militaires venaient s’entraîner.
HOUDEMONT (HULDINIMONS)
Village de l’ancien duché de Lorraine, sur le penchant d’une côte, près de la route royale n° 57 de Châlons-sur-Saône à Sarreguemines, à 6 kilom. S ; de Nancy (Ouest), chef-lieu du canton et de l’arrond. Annexe de Vandoeuvre.
Pop. : 283 hab., 28 élect. cens., 10 cons. mun., 65 feux. Nombre d’enfants : 50 en hiver, 15 en été. Surf. Territ. : 362 hect. ; 133 en terres lab., 44 en près, 32 en vignes, 72 en bois. Trois moulins à grains. Ecarts : Montauban, La ronchère. Lettres par Nancy.
Anc. pop. : 1710, 22 hab., 2 gar. ; 1802, 200 hab. ; 1822, 220 hab., 52 feux. – Anc. div. : 1594 et 1710, prèv. et bail. de Nancy ; 1751, bail. de Vézelise, maît. de Neufchâteau, gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton et dist. de Nancy – Spir. : Doy. du Port. dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.
Ce village remonte à une époque fort reculée ; il en est parlé dans la fondation du prieuré de St.-Thiébault, en 1094. Dès 1176, on voit un seigneur de Houdemont figurer, comme témoin, dans une charte pour l’abbaye de Clairlieu. Un titre de 1353, nous apprend que le duc avait la retenue de tous les ménages, et que le prévôt d’Outre-Moselle, son lieutenant, avait le droit de prendre 2 sols forts sur ceux qui étaient bourgeois du duc. En 1379, Didier de Monstervel, seigneur de Herdemont, Hardemont ou Houdemont, ayant exercé des ravages dans le pays, le duc Jean attaque la forteresse de ce seigneur et s’en empara ; il la lui rendit ensuite sous la promesse que Didier ne causerait plus, à l’avenir, aucun dommage au duc.
Houdemont fut érigé en baronnie, le 20 mai 1719, en faveur d’Antoine de Soreau. Il y avait un château et une chapelle fondée en 1610, par la demoiselle Mouchotte. Pendant la peste de 1711, Léopold s’y retira avec sa cour, et y séjourna pendant six semaines.
Le village de Houdemont n’offre rien de remarquable ; toutes les constructions sont modernes. Cependant l’église, de la simplicité la plus évangélique, dépouillée de sculptures et autres ornements qui puissent faire date, doit être fort ancienne, autant qu’on peut en juger par les seuls caractères appréciables, l’arc doubleau du chœur et les baies des fenêtres. L’arc doubleau, en plein cintre, nu, sans reliefs, ni moulures ; les baies de fenêtres exiguës et cintrées en demi-circonférences, sembleraient faire remonter cet édifice au Xe ou au XIe siècle.
Le château de Houdemont est un édifice moderne, construit par le duc Léopold, pour y cacher, dit-on, sa maîtresse, Mme de Soreau, dont il était excessivement jaloux. Nous ne donnons ce fait que comme une tradition dont l’authenticité est démentie par les biographes de Léopold.
On y remarque un salon et plusieurs pièces richement décorées. Le salon a été restauré, assez récemment par M. de Fienne, ancien propriétaire. Mais le plafond, peint à fresque, offre une immense rosace et des rinceaux dorés qui datent de la construction première. Les murs sont aussi décorés d’arabesques et de reliefs très riches, de la même époque. Plusieurs pièces présentent aussi de semblables plafonds. Toutes ces peintures méritent l’attention des connaisseurs, sous le point de vue du genre et celui de la conservation.
L’ancien parc a été bouleversé et modernisé. On remarque, sur le pallier de l’escalier d’honneur, une peinture à fresque qui présente la perspective de l’avenue et de l’entrée du château, tels qu’ils existaient primitivement. Ce tableau a le mérite de reproduire une perspective détruite et d’offrir une comparaison, avec l’état actuel, ce qu’on trouve rarement.
On doit regretter un tableau, lacéré et à peu près détruit, qui représentait Léopold à cheval, venant visiter Mme de Soreau, au château de Houdemont présenté en dernier plan.
A droite du chemin qui conduit de Houdemont à Chavigny, presqu’au sommet de la côte, sous le bois, on trouve une grande quantité d’ossements humains. On ne possède aucun indice à ce sujet. Peut-être quelque combat a-t-il été livré en cet endroit, peu éloigné du camp romain de la côte d’Afrique.
HEILLECOURT (HARDUFLECURTIS, HEILLECURIA, HAILLECOURT, HUCOURT)
Village de l’ancien duché de Lorraine, sur un coteau au bas duquel coulent, à l’ouest, une fontaine ferrugineuse, et, au sud, le ruisseau venant de Houdemont, près la route royale n° 57 de Metz à Besançon, à 5 kilom. S. de Nancy (Ouest), chef-lieu du canton et de l’arrond. Pop. : 312 hab., 31 élect. Cens., 10 cons. Mun., 82 feux. Nombre d’enfants : 51 en hiver, 30 en été. Surf. Territ. : 364 hect. ; 233 en terres lab., 56 en prés, 12 en vignes, 30 en bois. Ce bois, connu sous le nom de Bois bannal, vient d’être défriché et converti en terres arrables. Lettres par Nancy.
Anc. Pop. : 1710, 20 hab., 9 gar. ; 1802, 257 hab. ; 1822, 264 hab., 76 feux. – Anc. div. : 1594 et 1710, prév. et bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton et dist. de Nancy. – Spir. : Doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy. Il a pour annexe Jarville et tous les écarts qui dépendent de cette commune.
Le village d’Heillecourt, autrefois chef-lieu d’une haute justice et d’une paroisse considérable, possèdait un château seigneurial, détruit en 1690 et reconstruit moderne ; il n’en reste plus qu’une aile, qui sert de maison de campagne. Les archives de la mairie renferment un titre concernant Heillecourt, qui date du règne du duc Ferry III.
La terre d’Heillecourt fut possédée successivement par Michel Bouvet, président de la chambre des comptes de Lorraine, et l’un des ministres des ducs Charles III et Henri II ; et par Antoine de Choiseul.
Le 5 janvier 1477, le duc René ayant quitté le village de Laneuveville, conduisit ses troupes derrière le bois de Jarville. L’armée avait passé le ruisseau d’Heillecourt : une pluie du soir en avait recouvert la glace, dit la chronique, d’une légère couche d’eau, que les plus mal chaussés reçurent dans leurs souliers. On fit halte, de l’autre côté, dans une plaine spacieuse ; là Vautrin de Wisse avertit le duc que l’on était fort près des Bourguignons.
L’église d’Heillecourt paraît remonter au XIVe ou au XVe siècle : on y voyait autrefois les écussons de la famille Bouvet, peints sur les vitraux, qui subsistent encore en grande partie , bien que la chapelle castrale, à laquelle ils servaient d’ornements, ait disparu, il y a environ trente ans, pour agrandir la nef. On rencontre dans cette église, quelques anciennes tombes, une, entre autres, dans le chœur, d’un sieur Alba, mort le 4 octobre 1553. Le père du maréchal Ney, vieillard décédé à l’âge de 96 ans, est inhumé dans le cimetière, vis-à-vis de la porte d’entrée de l’église.
Le roi de Pologne avait fondé, en faveur des pauvres malades de ce village, une rente perpétuelle de 100 livres de France, qui a été éteinte, en 1793. Stanislas, lors de son séjour à la Malgrange, a porté le dais à la procession de la Fête-Dieu, à Heillecourt. Ce dais, de soie verte, qui existe encore aujourd’hui, est un don de la piété du prince. La paroisse possédait aussi d’autres ornments dus à sa munificence ; devenus vieux et hors d’usage, ces respectables débris ont été vendus, en 1832, au profit de la fabrique.
On voyait, dans la tour de l’église, il y a dix ans (de 1843), une cloche sortie, en 1482, des ateliers de Toussaint, de St.-Dizier, village près Nancy.
L’auteur de la Description de la Lorraine et du Barrois, ouvrage précieux, et qui nous a été d’une grande utilité, M. Nicolas Lutton Durival, né à Commercy, le 12 novembre 1713, est mort à Heillecourt, le 21 décembre 1795. Il habitait, avec son frère, une jolie maison de campagne qui est actuellement la propriété de M. Boulanger, ancien commandant du génie et maître d’Heillecourt.
Cette paroisse a pour curé M. l’abbé Marchal, l’un de nos plus zélés bibliophile, qui a bien voulu concourir à la collaboration de notre Statistique.
FLEVILLE (FLEVILLA)
Village de l’ancien duché de Lorraine, à l’extrémité occidentale de la plaine du Vermois, à gauche du Frahaux, à 9 kilom. S. de Nancy, chef-lieu de l’arrond., 9 O. de Saint-Nicolas, chef-lieu du canton.
Pop. : 321 hab., 32 élect. cens., 10 cons. mun., 83 feux. Nombre d’enfants : 56 en hiver, 30 en été. Sœur de la Doctrine-Chrétienne. Surf. territ. : 482 hect. En terres lab., 127 en près, 8 en vignes, 68 en bois. L’hectare semé en blé, orge, seigle et avoine peut rapporter 9 hectol. ; planté en vignes 80. On y élève principalement des bêtes à cornes. Bureau de charité. Ecart : Frocourt. Lettres par Nancy.
Anc. Pop. : 1710, 55 hab., 15 gar. ; 1802, 316 hab. ; 1822, 340 hab., 85 feux. – Anc. Div. : 1594, fief, prév. et bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton de St.-Nicolas, dist. de Nancy. – Spir. : Ann. de Heillecourt, archidiaconé et doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.
Le village de Fléville, dont il est, pour la première fois, question dans un titre de 1298, était le chef-lieu d’une seigneurie ayant titre de marquisat. Il était autrefois possédé par une ancienne famille de chevalerie de ce nom, aujourd’hui éteinte, et qui portait : vairé d’argent et d’azur. Cette famille était importante au XVe siècle : deux de ses membres, Beaudoin et Vary étaient, le premier, abbé de Gorze, le second, bailli d’Allemagne et l’un des conseillers de la régence de Lorraine. Leurs noms figurent dans le traité passé entre les nobles de Lorraine pour la défense du pays, pendant l’absence de René d’Anjou et d’Isabelle de Lorraine, en 1441. En 1443, Collart, seigneur de Fléville, et ses deux frères, étaient ligués avec le damoiseau de Commercy, qui, à la tête de bandes nombreuses, faisait la guerre à la ville de Metz. Les Messins vinrent alors assiéger le château de Fléville, lui donnèrent l’assaut, ne purent le prendre et se retirèrent après avoir ravagé le territoire. Voici comment la Chronique de Metz raconte cet événement.
Trois cents hommes, bannières et pennons,
Avec seize cents piétons,
En allarent devant Fléville,
Pour les frotter mieux que d’estrielles :
Revindrent sans plaie ni mehain,
Et allarent à Château Bréhin,
Qui fut assailli eschellé,
Et puis après ars et brûlé.
Les habitants de Fléville allèrent, à leur tour, porter la guerre sur les terres de leurs ennemis, pendant que sept ou huit soldats de ceux-ci escaladaient par surprise, brûlaient et pillaient le château de Richardménil, qui appartenait à Collart de Fléville.
L’année suivante (1444), Collart parut de nouveau dans le pays messin et attaqua Ars-sur-Moselle ; mais les habitants se retranchèrent dans leur église et s’y défendirent avec tant de courage qu’il ne put les forcer. De là, avec un nouveau renfort de troupes de Commercy, il s’avança jusqu’au pont des Morts, obligea les soldats de Metz à rentrer dans leurs murs, fit enlever, sous leurs yeux, les linges qui séchaient sur les bords de la Moselle, et revint à Fléville. Un traité passé au mois de novembre 1444 mit fin à ces déplorables petites guerres.
Le donjon de la forteresse de Fléville, qui fut assiégé par les Messins, subsiste encore. C’est une haute et forte tour carrée dont les murs ont 3 mètres d’épaisseur, et dont la construction remonte, dit-on, au XIIe siècle. Le reste du château actuel est plus moderne ; il a été bâti en 1533, et se trouve être du petit nombre de ceux qui ne furent pas démolis en 1636, époque où l’on démentela presque tous les châteaux de Lorraine. Il ne dut sa conservation qu’à Henri II de Beauvau, si connu par ses Mémoires, où se trouvent beaucoup de détails curieux sur la vie du duc Charles IV.
Ce monument, en fer à cheval, est flanqué, à chaque angle, d’une grosse tourelle ; le toit est très élevé ; un balcon avec balustres règne sur toute la façade qui donne sur la cour d’honneur ; cette façade est entièrement construite en pierre de taille : des pilastres avec des chapiteaux et de grandes lucarnes à faces historiées, en complètent la décoration. Israël Sylvestre a gravé deux vues de ce château. L’ingénieur Bréquin a fait, en 1739, pour le marquis de Beauvau – Fléville, son bienfaiteur, la carte topographique du territoire de Fléville, et on voit ce qu’étaient alors les jardins et le parc qui tiennent au château. Le parterre et les bosquets furent entièrement changés depuis par la marquis Désarmoises, sur les dessins et sous la conduite de Gervais. Les eaux qui sortaient des fossés du château joignaient un peu plus bas celles venant de Ludres et du Vermois.
La terre de Fléville, indiquée, au XVIIe siècle, dans le Mémoire des intendants de Lorraine, comme une des plus considérables de la province, est entrée, par alliance, dans la maison de Lutzelbourg, branche cadette de celle de Luxembourg, dont elle prit plus tard le nom. Nicole de Lutzelbourg-Fléville, par son mariage avec Claude Beauvau, vers le milieu du XVIe siècle, porta cette terre dans la famille Beauvau, qui la vendit, en 1811, à celle qui en est aujourd’hui propriétaire : sous la Restauration, Fléville a été érigé en majorat.
Sous le rapport religieux, Fléville, ainsi que nous l’avons dit, fut d’abord annexe de Heillecourt ; en 1692 il obtint une chapelle vicariale, et ne fut érigé en succursale que lors du concordat. L’église, partie gothique, partie d’un genre plus moderne, sert de sépulture à plusieurs membres de la famille de Beauvau, et, notamment, à Henri, baron de Beauvau, mort en 1639, auteur d’une Relation d’un voyage dans le Levant, publiée pour la première fois à Toul, en 1608, et réimprimée en 1615, à Nancy, avec de nombreuses gravures. On cite encore, comme ayant été inhumés dans l’église de Fléville : Antoine Bernard marquis Désarmoises, lieutenant général de l’empereur François Ier, mort en 1768, à Nancy ; et Louis Engelbert, comte de la Marck, lieutenant général des armées du Roi, qui mourut au château de Fléville, le 5 octobre 1773.
Le petit village de Fléville s’honore aussi d’une autre illustration : c’est là que mourut, et que futinhumé, après y avoir vécu 40 ans, le jésuite Guénard, auteur du Discours sur l’esprit philosophique, couronné par l’Académie française en 1757. Laharpe, dans son Cours de littérature, et l’abbé Maury, dans son Essai sur l’éloquence de la chaire, parlent de ce discours comme d’un phénomène littéraire ; M. Cousin, lui-même, vient d’en faire un éloge non suspect, dans le Journal des Savants, mois de juin 1843. Le Discours philosophique a été réimprimé plusieurs fois, in-4°, in-8° et in-12.
Le P. Guénard avait, en outre, composé un ouvrage étendu où il refusait certains articles de l’Encyclopédie. Les personnes auxquelles il en avait communiqué quelques extraits, le regardaient comme un travail tout-à-fait digne de son Discours, pour la pensée et pour le style. Malheureusement, en 1793, le P. Guénard brûla ses manuscrits, soit qu’il crut ce sacrifice nécessaire à sa sûreté personnelle, soit plutôt qu’il craignît qu’on ne séparât les réponses des objections qu’il avait présentées dans toute leur force, pour mieux les réfuter, et qu’on ne rendît ainsi son ouvrage aussi dangereux qu’il devait être utile. Cette dernière hypothèse est accréditée par le témoignage encore récent de personnes qui l’ont connu, et par la conduite des habitants de Fléville à son égard : en effet, il y était entouré de l’estime et de la vénération de tous, et il y a traversée les temps les plus critiques sans être l’objet de la moinde persécution.
L’abbé Gérutti a aussi passé plusieurs années à Fléville, c’est là qu’il a composé son Apologie des jésuites. Il a dépeint d’une manière touchante, les soins qu’il donné, pendant son séjour, au nid d’une cigogne, qui ne manquait pas de venir chaque année au château de Fléville. On dit aussi que cet ouvrage a été écrit dans un des appartements du séminaire de Nancy.
LUDRES (LUDERA)
Village de l’ancien duché de Lorraine, au pied de la côte d’Affrique, à 9 kilom. S. de Nancy (Ouest), chef-lieu du canton et de l’arrond. Pop. : 470 hab., 47 élect. cens., 10 cons. mun., 128 feux. Nombre d’enfants : 104 en hiver, 67 en été. Sœurs de la Doctrine-Chrétienne et de St.-Charles. Surf. Territ. : 817 hect. ; 405 en terres lab., 74 en prés, 57 en vignes, 155 en bois. Lettres par Nancy.
Anc. Pop. : 1710, 53 hab., 17 gar. ; 1802, 340 hab. ; 1822, 394 hab., 90 feux. – Anc. Div. : 1594 et 1710, prév. et châtellenie de Nancy, bail. de cette ville ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton de St.-Nicolas, dist. de Nancy. – Spir. : Doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.
Ce village, dont une famille, de nom et d’armes, de l’ancienne chevalerie, encore existante, porte le nom, est mentionné dans les titres qui remontent au XIIIe siècle : en 1288, Jean de Bures, écuyer, et Melinette, sa femme, demeurant à Ludres, déclarent que pour 60 livres de petis tournois, reçues de Henri, comte de Vaudémont, ils sont devenus, lui et ses hoirs, ses hommes-liges, et tiennent de lui tout ce qu’ils ont au ban de Ludres. En 1607, Charles III donna à Henri, seigneur de Richardménil et de Ludres, la haute-justice de ce dernier lieu.
La maison de Ludres, ou plutôt de Frolois, célèbre dans notre pays, est originaire de Bourgogne, et vint s’établir en Lorraine vers le milieu du XIVe siècle ; elle porte bandé d’or et d’azur, de six pièces, à la bordure engrelée de gueules. En 1380, Jean de Ludres fut fait sénéchal de Lorraine par le duc Charles II ; en 1467, Didier de Ludres était conseiller du duc Jean ; enfin, en 1483, Ferry de Ludres fit un traité avec la ville de Metz, et lui rendit, à chagre de réciprocité, les prisonniers qu’il lui avait faits. Enfin, Charles-Louis, comte de Ludres et d’Affriques, fut chambellan de Stanislas ; il mourut à Nancy, en 1783, et son corps fut porté en l’église de Ludres, au tombeau de ses ancêtres. On voyait, dans cette église, un beau mausalée du ciseau de François Chassel.
Dans le siècle dernier, le village de Ludres fut le théâtre d’un événement, dont le souvenier est encore vivant parmi nous, quoique le plus souvent dénaturé par la tradition populaire. Jean-Baptiste Marchal, curé de ce lieu, fut brûlé comme « étant atteint et convaincu d’avoir séduit et corrompu, par des attouchements illicites et infâmes, quantité de jeunes garçons, ses paroissiens, de même que des hommes, notamment les trois frères, et des écoliers qu’il avait sous sa conduite, en qualité de maître de langue latine ; d’avoir, et immédiatement devant et après ces crimes, célébré le saint sacrifice de la messe, et d’avoir commis et consommé par violence l’abominable crime de sodomie, en diverses manières et sur plusieurs personnes, pour réparation de quoi, ledit Jean-Baptiste Marchal est condamné à être conduit dans un tombereau, au-devant de l’église Primatiale, par l’exécuteur de la haute justice, où, étant tête nue et rasée, nu en chemise, à genoux, la corde au cou, et tenant en ses mains une torche de cire ardente du poids de deux livres, il fera amende honorable et déclarera que méchamment il a commis les différents crimes dont il est convaincu, qu’il s’en repent et en demande pardon à Dieu, au roi et à la justice ; ce fait, ledit Jean-Baptiste Marchal être conduit sur la place de Grève de cette ville, et de suite attaché à un poteau planté à cet effet sur un bûcher, pour, après y avoir été étranglé, son corps y être brûlé, consumé et réduit en cendre… »
Masson : Marie Couval ancienne institutrice de Frouard à surligné tout ce paragraphe au crayon de papier et a indiqué innocent !
Tels sont les termes de l’arrêt rendu, le 1er août 1757, par la cour de Nancy, quoique l’évêque de Toul eût réclamé le coupable comme devant être jugé par un tribunal ecclésiastique ; tout ce que le condamné obtint, fut de subir son arrêt à Ludres. Il semble, néanmoins, que, malgré l’arrêt motivé du tribunal, l’opinion publique, surtout parmi les habitants de Ludres, se prononça en faveur du curé, dont on fit le martyr d’une vengeance particulière ; c’est pour cela que l’endroit où il fut supplicié est encore aujourd’hui continuellement couvert de petites croix en bois. M. François, vicaire de St.-epvre, qui assista le condamné à ses derniers moments, a tracé le récit de sa mort dans quelques pages, restées manuscrites, qui ont pour titre : Lettre de M. François, etc., à M. Drouas, évêque de Toul, touchant la mort édifiante de M. J.-B. Marchal, curé de Ludres, du 4 août 1757.
Il existe, à Ludres, un hospice, sous l’invocation de sainte Thérèse, fondé, par M. le marquis de Ludres, en 1834, pour y recueillir trente-deux pauvres de différentes communes. L’ancien château seigneuriale, reconstruit à la moderne, n’a conservé que deux tourelles et son enceinte de fossés. On y remarque, outre le jardin, une belle galerie de tableaux renfermant les portraits de tous les membres de la famille de Ludres.
Sur la hauteur qui domine ce village et celui de Messein, existait anciennement un camp romain destiné à défendre le passage de la Moselle. « Ce camp, dit M. Beaulieu, était divisé en deux parties inégales, dont l’inférieure, qui présente une surface inclinée de 118 mètres carrés, a conservé le nom de Vieux-Marché. Ce nom fait connaître la coutume qu’avaient adoptée les Romains, aux IV ième et Ve siècle, de loger dans un lieu fortifié, mais en dehors de leurs camps, soit les vivandiers et goujats suivant l’armée, soit les marchands du pays qui venaient y vendre des provisions et y établir une espèce de foire qui, peut-être, aura continué de se tenir, au même lieu, sous la domination des Franks. La partie du camp qui occupe le plateau de la montagne se nomme aujourd’hui cité ou camp d’Affrique. Les deux divisions du camp sont traversées par un chemin d’exploitation, qui paraît être le même que celui dont se servaient les Romains. Il pénètre dans les retranchements, au nord, par la porte Prétorienne, en ressort, au sud-est, par la porte Décumante, et se dirige sur Ludres en traversant le Vieux-Marché. C’est par là que les soldats sortaient, soit pour aller chercher du fourrage, soit puiser de l’eau à la fontaine qui jaillit d’un rocher, à peu de distance. Avant d’entrer dans le camp, on distingue, dans le fossé intérieur, sur la droite, des tumulus, sépultures de quelques soldats romains dont on a retrouvé les ossements accompagnés de fragments d’une poterie extrêmement grossière. Non loin de ces tombes, en suivant le même fossé, il y a plusieurs carrés en maçonnerie : ce sont les restes des cabanes que les habitants de Ludres et de Messein construisirent, en 1815, pour se mettre à l’abri des invasions des alliés. Sur la gauche de la porte Prétorienne, et en entrant dans le camp, il y a plusieurs tertres artificiels en pierraille, dont le plus grand pouvait servir à y placer la tente du préteur, qui devait toujours être la plus rapprochée de l’ennemi. Plus loin, on remarque des lignes de pierres amoncelées allant dans diverses directions, et qui formaient les divisions intérieures dont on ne peut maintenant se rendre compte. »
M. Beaulieu croit, contrairement à un passage de D. Calmet, que ce camp n’était pas entouré de murailles, mais seulement de pieux (sudes), destinés à protéger le soldat contre les traits ennemis, tout en lui permettant de lancer les siens par les intervalles… Les deux parties du camp d’Affrique présentent, en totalité, une surface de 1200 mètres carrés, ce qui a pu suffire, à la rigueur, pour une légion.
On a trouvé, en fouillant le sol, des mors de cheval, d’une grandeur extraordinaire, divers objets en fer dont on ne peut deviner l’usage, des fragments de poterie, un lion en bronze doré et une seule médaille, un Marc-Aurèle en moyen bronze, qui provient du Vieux-Marché.
Une tradition locale veut qu’il y ait eu un souterrain, conduisant du camp au village de Messein, et dont l’entrée aurait été bouchée vers le milieu du siècle dernier. Mais ce prétendu souterrain n’était peut-être qu’un affaissement intérieur et naturel du sol, commecelui qui est sur la pelouse voisine du camp, et que l’on apelle Trou du Taureau ou Fosse de Charlemagne, ou bien une de ces crevasses communes dans les roches calcaires de nos contrées.
Le camp d’Affrique est un des plus beaux et des mieux conservés qui soient en France ; quant à l’origine de son nom, elle est encore inconnue : quelques-uns prétendent qu’il fut donné à la montagne sur laquelle ce camp était placé, par la famille de Ludres, qui possédait, dit-on, en Bourgogne, une montagne qu’elle appelait Mont-Affrique ; mais l’opinion la plus satisfaisante est celle qui attribue ce nom à quelque légion qui aurait séjourné longtemps en Afrique avant de venir en cantonnement dans nos contrées.
« On arrivait au camp d’Affrique, continue M. Beaulieu, par une voie romaine qui partait de St.-Nicolas, passait auprès de Laneuveville et arrivait en ligne droite, par Ludres, à l’entrée du camp ; de là elle décrivait une courbe, traversait le plateau et la forêt, et allait aboutir à Toul. Une partie de cette voie, celle qui conduit de St. Nicolas à Ludres, est encore quelquefois fréquentée : on la nomme le Chemin des Marchands de vin. Quant à l’autre partie, elle est abandonnée depuis un temps immémorial. »
MESSEIN (MESSANA, MESSENIUM)
Village de l’ancien duché de Lorraine, au pied de la côte d’Afrique, sur la rive droite de la Moselle, chemin de grande communication n° 10 de Flavigny à Maron, à 12 kilom. S. de Nancy (Ouest), chef-lieu du canton et de l’arrond.
Pop. : 262 hab., 26 élect. Cens., 10 cons. mun., 66 feux. Nombre d’enfants : 55 en hiver, 42 en été. Surf. Territ. : 506 hect. ; 183 en terres lab., 98 en prés, 42 en vignes, 83 en bois. Ecart : St.-Joseph. Lettres par Pont-St.-Vincent.
Anc. Pop. : 1710, 18 hab., 3 gar. ; 1802, 272 hab. ; 1822, 273 hab., 68 feux. – Anc. Div. : 1594 et 1710, fief, prév. et bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton de Pont-St.-Vincent, dist. de Nancy. – Spir. : Ann. de Chaligny, doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy. Il y avait un vicaire résident.
Ce village, dit M. Beaulieu, est bâti sur l’emplacement d’un vicus romain qui paraît avoir eu quelque importance, car on y a trouvé des restes de tours, des fragments de colonnes, des parties d’endroit peint à fresque, des poteries et des tuiles à rebords. Peut-être servait-il de cantonnement aux troupes durant ces hivers longs et rigoureux dont se plaignaient tant les Romains établis dans les Gaules.
En 1264, il y eut sentence arbitrale de Renaud de Bar, par laquelle il fut interdit au comte de Vaudémont de pouvoir bâtir des maisons dans ce lieu. La terre de Messein avait été donnée à Pierre de Beaufremont par René Ier, qui la retira à ce seigneur pour crime de fabrication de fausse monnaie. Il y avait autrefois, à Messein, une maison seigneuriale. Le bel ermitage de Saint-Joseph, que le célèbre Jamerai Duval fit construire, en 1759, était situé sur le territoire de Messein ; le noviciat des Ermites de la congrégation saint Antoine, y avait été transféré.
NEUVES-MAISONS
Village considérable de l’ancien duché de Lorraine, à droite de la Moselle, route royale n° 74 de Châlons-sur-Saône à Sarreguemine, à 12 kilom. S.-S.-E. de Nancy (Ouest), chef-lieu du canton et de l’arrond. Pop. : 819 hab., 82 élect. cens., 12 cons. mun., 235 feux. Nombre d’enfants : 135 en hiver, 65 en été. Bureau de charité. Surf. Territ. 69 hect. En terres lab., 12 en près, 100 en vignes. L’hectare semé en blé et seigle peut rapporter 20 hectol., en orge 25, en avoine 30 ; planté en vignes 90. Elève de porcs ; culture de la vigne. Lettres par Pont-St.-Vincent.
Anc. Pop. : 1710, 40 hab., 21 gar. ; 1802, 650 hab. ; 1822, 699 hab., 200 feux. – Anc. Div. : 1594 et 1710, prév. et comté de Chaligny, bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de la même ville, cout. de Lorraine ; 1790, canton de Pont-St.-Vincent, dist. de Nancy. – Spir. : Ann. de Chaligny, doy. et dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.
Ce village, que le Pouillé de Toul ne qualifie, en 1711, que de hameau assez considérable, faisait partie du comté de Chaligny. Il y avait un prieuré et un hôpital qui fut uni à la maison des Bénédictins du Pont-St.-Vincent, du consentement du duc Charles IV, à la prière de Catherine de Lorraine, abbesse de Remiremont.
Les habitants de Neuves-Maisons payaient, à la volonté du prince, une taille qui fut fixée, en 1669, par la chambre des comptes, à 120 francs. Ils étaient également soumis à des corvées qui furent converties en redevances pécuniaires : ils devaient, pour chaque charrue, 7 gros 8 deniers, plus 12 poules par année. Chaque boulanger devait aussi, pour permission d’ouvrir un four dans sa maison et y cuire du pain, une rente annuelle de 12 francs. En 1637, les moulins de Neuves-Maisons, appartenant au roi, étaient affermés moyennant une somme de 120 francs.
L’ancienne maison du prieuré sert aujourd’hui de cure ; l’église a été convertie en une habitation, et il ne reste rien de ses dépendances et de ses bâtiments que deux statues du moyen-âge placées dans des niches pratiquées à l’extérier. L’église actuelle a été construite vers la fin du siècle dernier.
LA DONNEE HISTORIQUE
En 1870, on ne savait pas encore éliminer de façon correcte le phosphore de l’acier. En 1870, les Prussiens Victorieux ne se sont donc pas intéressés au minerai de fer Lorrain trop phosphoreux et ont préféré prendre l’or du trésor national et annexer la partie charbonnière de la Lorraine. Mais peu de temps après, avec le procédé Thomas, le minerai de fer Lorrain donnait un très bon acier, en grande quantité. C’est ainsi que le gisement Lorrain devint le premier gisement de fer au monde, au début du XXe siècle.
La région de Nancy avait quelques sites privilégiés pour développer sa sidérurgie et l’un de ses sites où la réunion – minerai de fer, forêt, rivière – était parfaite, était le site de Neuves-Maisons. C’est ainsi qu’en 1872 Neuves-Maisons a explosé. De petite cité agricole viticole elle est devenue un centre sidérurgique.
Bien que Neuves-Maisons soit la rencontre de 3 données, l’une géographique, l’autre géologique et la dernière historique, cette rencontre ne s’est pas faite brutalement mais s’est échelonnée dans le temps pour donner l’histoire de Neuves-Maisons.
L’HISTOIRE DE NEUVES-MAISONS
Neuves-Maisons n’apparait dans les écrits qu’en 1424 sous le nom de « LES NUEVES MASONS » lieu dit au temps de Jeanne d’Arc, alors que le plateau de la Forêt de Haye et la vallée de la Haute Moselle peu après ont été habités dans les temps les plus reculés.
Le plateau de la Forêt de Haye a vu :
- Des chasseurs semi-nomades à Ludres, il y a quelques dizaines de milliers d’années avant Jésus-Christ.
- Des agriculteurs éleveurs vers 2000 ans avant J.-C. qui enterraient leurs morts dans les grottes de Maron et Pierre la Treiche.
- L’âge du bronze à Ludres, Méréville, Messein, Pont-St.-Vincent.
- L’âge du fer – tradition métallurgique venue de l’Europe Centrale – à Villers, Messein, Ludres, il y a 600 ans avant J.-C.
Ludres apparaît souvent. C’est un site stratégique où a été érigé le Camp d’Affrique, forteresse en bordure du plateau d’où l’on pouvait voir venir toute arrivée indésirable de l’Est.
La vallée de la Haute Moselle a connu ensuite :
- Une période agricole romaine. Après que les Leuques – les Gaulois Lorrains – aient été vaincu par les romains, conquérants venus du sud contre toute attente, la vallée et ses annexes se sont transformés en des domaines agricoles. Cavinius, un gaulois exploite le plus grand Thalweg, le mieux abrité le plus arrosé. Il fonde Chavigny. Le romain Calinius plus ambitieux exploite toute la vallée. Il fonde Chaligny pour mieux surveiller son domaine.
- Une période de transition avec de fortes turbulences. L’invasion revient de l’Est avec les Francs, de solides guerriers qui s’intéressent au fer. Un de leur chef Mezi ou Mezzi fonde Messein.
- Une période plus calme avec la reprise de la circulation Nord-Sud, « l’axe lotharingien ». Pour franchir l’obstacle que constitue la Moselle, il a été construit un pont, là où la Moselle n’est plus cette rivière aux méandres importants et où elle n’est pas encore cette rivière rapide, prisonnière du fond de la vallée. Une cité est érigée sur la rive la plus haute qui est aussi la plus proche du pont : Pont-Saint-Vincent. Sur l’autre rive n’est construit qu’un prieuré au XIe sicèle, le prieuré Sainte Lucie dépendant de l’ordre des Bénédictins. Le comte de Joinville Vaudémont exploite, au XIVe siècle, une forge au Val de la Forge pendant une courte durée. Bien que ces implantations ne connurent pas de développements prometteurs, elles constituent l’embryon de Neuves-Maisons avec les quelques maisons accrochées au prieuré. En 1424, l’embryon devient un lieu dit « LES NUEVES MASONS ».
LE DEVELOPPEMENT DE NEUVES-MAISONS
Le développement de Neuves-Maisons se fait par étape :
- L’étape viticole.
- L’étape sidérurgique.
- L’après 1986.
L’étape viticole :
Jusqu’à la révolution, Neuves-Maisons d’une surface de 200 hectares en indivi avec Chaligny privilègie la viticulture. Le prieuré devient la propriété de l’abbaye de Saint-Vincent de Metz en 1599 pour passer plus tard au noviciat des Jésuites de Nancy. Les nueves Masons compte 130 habitants en 1616. Puis le grand tournant de la révolution arrive.
Neuves-Maisons (200 habts) se détache de Chaligny. La commune confirme sa vocation viticole de vitivulteurs qui n’est même pas remise en cause, en 1837 quand M. Deminuid exploite avec 4 fondeurs et 3 manœuvres le haut fourneau de la Vieille Forge, actionné par le Mazot. La fonte produite est dite blanche, elle est de mauvaise qualité. La commune se développe. Elle compte 650 habts en 1802, 819 quarante ans plus tard. La viticulture occupe la moitié des terres, soit 100 hectares.
L’étape sidérurgique ou le Far Ouest :
En 1872, la viticulture cède devant la sidérurgie avec la venue de Victor de Lespinats qui fonde la société Métallurgique de la Haute Moselle. On ouvre les concessions minières de Maron-Val de Fer. Le premier haut fourneau s’élève en 1874, le deuxième en 1882, les 3 autres en 1897 sur le site de l’usine. L’acier produit est enfin de bonne qualité grâce au procédé Thomas. On construit aussi le canal de l’Est ainsi que des voies ferrées. Neuves-Maisons s’ouvre à l’ère industrielle avec tout ce que cela comporte : explosion de la commune, elle passe à 400 hectares, explosion démographique (2377 habitants en 1901), la naissance du premier syndicat (des mineurs) en 1890 sur fond de racisme contre les italiens, les luttes ouvrières : grêves dures en 1906 à la mine, action en 36, grêves dures en 47 à la mine et à la sidérurgie. Bien que le premier signe d’une reconversion se manifeste au travers de la fermeture de la mine en 1968, Neuves-Maisons continue à se développer. En 1975, Usinor comptait 3400 salariés au lendemain du premier choc pétrolier sur une surface de 200 hectares soit la moitié de la surface de la commune. La production de l’acier est améliorée avec l’aciérie à l’OBM et l’automatisation d’un haut fourneau très performant avec une mise au mille de 450 équivalente à celles des meilleurs hauts fourneaux japonais. Mais cela ne suffit pas. La crise mondiale de l’acier secoue Neuves-Maisons et le processus de restructuration s’enclenche. Il s’accompagne d’une réduction de l’effectif de l’Usine et en final en 1986 à l’arrêt définitif de la filière fonte qui utilisait de la minette et qui fut remplacée par l’aciérie électrique qui n’utilise que de la ferraille de récupération.
L’après 1986 :
Usinor devient Unimétal avec 500 salariés sur 100 hectares. La Zône Industrielle districale Louis Pasteur longtemps embryonnaire devient un relais à la sidérurgie. Son développement est assuré par le district qui est devenu autonome en 1984 avec une fiscalité propre. Parallèlement la municipalité néodommienne parie sur l’avenir. Elle construit le centre socio-culturel Jean l’Hôte. Elle entreprend de grands travaux d’assainissements et recompose le nouveau Neuves-Maisons.
Blason de Neuves-Maisons :
Parti de gueules à la fleur de lys d'argent d'où naissent deux palmes de sinople en abîme et d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent, à l'écu mouvant de la pointe de sinople à l'enclume d'argent accompagnée en chef d'un marteau de même le tout posé sur une champagne d'azur.
La fleur de lys, d'où naissent deux palmes de sinople est la marque de l'abbaye de Saint Vincent de Metz qui possédait le prieuré sainte Lucie à Neuves Maisons. Les armes de Lorraine indiquent que Neuves Maisons était terre ducale. L'écusson en pointe symbolise les forges, le sinople la forêt de Haye toute proche et l'azur la Moselle. Ce blason a été adopté par la commune le 3 décembre 1972. La commune est devenue chef-lieu de canton de Meurthe et Moselle depuis le 2 août 1973.
CHAVIGNY (CAUVINIACUS, CAVENIACUS, CABANUM)
Village de l’ancien duché de Lorraine, à droite de la Moselle, route royale n° 74 de Châlons-sur-Saône à Sarreguemines, à 10 kilom. S.-S.-O. de Nancy (Oues), chef-lieu du canton et de l’arrond. Annexe de Neuves-Maisons.
Pop. : 467 hab., 47 élect. cens., 10 cons. mun., 118 feux. Nombre d’enfants : 65 en hiver, 20 en été. Surf. Territ. : 750 hect. ; 222 en terres lab., 27 en prés, 239 en bois, 65 en vignes. Lettres par Pont-Saint-Vincent. Outre un moulin à grains, il y a un haut-fourneau sur le territoire de cette commune.
Le fourneau de Chavigny, établi par M. Deminuid et exploité par lui, est situé sur le ruisseau du Mazeau, qui le fait mouvoir. La roue qui donne le mouvement à la soufflerie a 10 mètres de diamètre. La chute d’eau est, par conséquent, de cette hauteur.
Ce fourneau produit par an environ 1 200 000 kil. De fonte blanche, qui se vendent aux forges de la Loire en majeure partie et se rendent par terre à Gray ; une autre portion est habituellement enlevée par les forges de Hombourg (Moselle), et quelque peu aussi par celles des Vosges.
Le minerai, découvert par M. Demimuid, est à environ 3 kilomètres de l’usine et s’exploite dans les bois de l’Etat pour une partie, et pour l’autre, dans des terrains appartenant au propriétaire de l’usine. La quantité annuelle de minerai nécessaire au fourneau est d’environ 3 millions 600 mille kil. Le rendement est donc de 33 pour cent environ.
L’extraction du minerai se fait à ciel ouvert et, pendant cinq mois de la belle saison ; 25 ouvriers y sont employés.
Dans l’usine, il y a, à demeure, 4 ouvriers fondeurs ; 7 à 8 personnes (vieillards, femmes et enfants) sont employées constamment à casser le minerai, 3 manœuvres à rentrer les charbons en été, et un remplisseur, à servir ce fourneau à l’année.
Le fourneau de Chavigny tire les bois nécessaires à sa consommation des forêts situées entre Dieuze et Fénétrange, de celles qui sont au-delà de Château-Salins et aux environs de Lunéville (forêt de Paroy).
Il s’y consomme de 18 à 19 mille stères de bois convertis, dans les coupes, en charbon. Cette carbonisation nécessite 8 ateliers de charbonniers de 2 à 3 personnes. Le transport des charbons se fait par les voituriers du pays où sont situées les coupes.
Pour exploiter les coupes de bois et mettre les produits en charbonnette, M. Deminuid emploie, pendant 7 à 8 mois, de 150 à 200 ouvriers bûcherons.
Anc. Pop. : 1710, 27 hab., 15 gar. ; 1802, 407 hab. ; 1822, 426 hab., 106 feux. – Anc. Div. : 1594, prév. et bail. de Nancy ; 1710, prév. et comté de Chaligny, bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cour souv. et cout. de Lorraine ; 1790, canton de Pont-St.-Vincent, dist. de Nancy. – Spir. : Ann. de Chaligny, dio. de toul.
Les Archives de Lorraine ne contiennent aucun titre qui puisse indiquer l’époque de l’origine de cette commune : tout ce qu’on sait, c’est qu’il y avait anciennement un prieuré dédié à Ste.-Lucie, dont les reliques furent apportées à Metz au Xe siècle. Il est parlé, dans le dénombrement de 1710, d’un fief, appelé la Tour-St.-Blaise, existant au village de Chavigny.
CHALIGNY (CALLINIACUS)
Village assez considérable de l’ancien duché de Lorraine, à droite de La Moselle, sur le chemin de grande communication n° 10 de Flavigny à Maron, à 13 kilom. S.-S.-O. de Nancy (Nord), chef-lieu du canton et de l’arrond.
Pop. : 868 hab., 87 élect. cens., 12 cons. mun., 283 feux. Nombre d’enfants : 130 en hiver, 82 en été. Il y a une sœur de la Doctrine Chrétienne. Surf. territ. : 124 hect. En terres lab., 74 en prés, 283 en vignes, 20 en bois. On y élève principalement des vahes, et on s’y livre à la culture de la vigne. Lettres par Pont-St.-Vincent.
Anc. Pop. : 1710 , 126 hab., 40 gar. ; 1802, 916 hab. ; 1822, 896 hab., 260 feux. – Anc. div. : 1594, prév. et bail. de Nancy ; 1698, chef-lieu d’une prévôté, bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cour souv. et cout. de Lorraine ; 1790, canton de Pont-St.-Vincent, dist. de Nancy. Par arrêt du 24 novembre 1790, Chaligny devint le siège d’une justice de paix et d’une assemblée primaire pour les communes de Velaine-en-Haye, Maron, Neuves-Maisons et Chaligny. – Spir. : Doy. et dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy. La cure était à la nomination de l’abbé de St.-Vincent de Metz.
Ce village est ancien : il est question du prieuré de Chaligny (cellam de Caliniaco) dans la bulle du pape Léon IX en faveur de l’abbaye de St.-Vincent de Metz ; et au commencement du XIIe siècle, la cure de ce village fut donnée à cette même abbaye par Riquin de Commercy, évêque de Toul, puis unie au prieuré de Ste.-Lucie, qui en dépendait.
Le plus ancien titre des Archives où il soit question de Chaligny remonte à 1291 : Huges, comte de Vaudémont, faisant le partage de ses biens entre ses enfants, donne à son fils aîné, huges, son comté de Vaudémont, Châtel-sur-Moselle, les bans de Chaligny, Vandelainville, etc. Les seigneurs de cette famille firent fortifier la maison forte de Chaligny, y construisirent un château qui passa pour un des plus importants du pays, et permirent aux Lombards ou changeurs de s’établir dans ce lieu. Il paraît, néanmoins, que les comtes de Vaudémont tenaient cette terre en fief des ducs de Lorraine, car, en 1346, Henri en fit foi et hommage au duc Raoul. Elle passa ensuite dans la maison de Neufchâtel par le mariage de Thiébaut, seigneur de ce nom, avec Alix de Vaudémont. Mais Antoine de Neufchâtel, évêque de Toul, fils de Thiébaut, étant entré en guerre avec Jean II, duc de Lorraine, ses troupes, qui occupaient le château de Chaligny, firent des courses sur les terres du duché et y commirent de grands ravages. Le prince Nicolas, fils du duc Jean, fit, en représailles, mettre à feu et à sang toutes les places de l’évêché de Toul. On compta, dit D. Calmet, jusqu’à 500 villages brûlés ou dévastés ; les villes et châteaux de Liverdun, Châtel-sur-Moselle, Chaligny, etc., furent pris et ravagés ; le dernier principalemen, qui s’était défendu pendant huit mois, fut ruiné de manière à ce qu’il devint impossible de s’en servir pour la guerre. C’est ainsi que, dans ces guerres partielles, disparurent non seulement beaucoup de forterresses, mais encore des villages dont on rencontre les noms dans les anciens titres, et dont on ne voit même plus la trace.
En 1562, Charles III, pour récompenser son oncle, Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont, qui avait sagement gouverné le duché pendant son absence, lui donna la terre de Chaligny et l’érigea en comté princier, le plus seigneurial de la province. A l’avènement de Léopold, Chaligny, qui avait précédemment fait partie de la prévôté de Nancy, fut érigé lui-même en prévôté dont le siège était à Pont-St.-Vincent, et qui, outre ce bourg, étendait sa juridiction sur trois villages. La gruerie de Chaligny fut supprimée par édit du 19 janvier 1719. La cure était autrefois très étendue et passait pour une des meilleurs du diocèse de Nancy.
Les habitants de Chaligny, Laval, Chavigny et Neuves-Maisons devaient une taille à la volonté du prince, deux fois l’année. En 1669, elle fut abandonnée, par la chambre des Comptes, à la somme de 120 fr. Chaque nouvel entrant payait un droit appelé droit de bienvenue. Les habitants étaient soumis à des corvées qu’on avait converties en une redevance pécuniaire qui était, par chaque charrue, de 7 gros 8 deniers, plus une rente annuelle de 12 poules pour le domaine.
Il y avait autrefois, dans ce village, un prieuré sous l’invocation de sainte Lucie de Syracuse ; il était de l’ordre de St.-Benoit et dépendait de l’abbaye de St.-Vincent de Metz. Il fut uni au Noviciat des Jésuites de Nancy, par le pape Clément VII, en 1599. Le curé de Chaligny était chargé de défrayer l’abbé de St.-vincent lorsqu’il venait en ce lieu, pendant un jour et une nuit, avec une suite de douze hommes et douze chevaux ; il recevait de lui l’investiture, lui faisait serment de fidélité et lui rendait hommage
Ce prieur, de même que le château, n’existent plus : l’église a été toute défigurée par de modernes restaurations. Il y a quelques années qu’en fouillant dans les caveaux, on a trouvé un cadavre assez bien conservé et encore couvert d’armes et de vêtements.
jeudi 3 mai 2007
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