dimanche 29 avril 2007

Lucifer

Définition de Lucifer

La plaine:

* Médreville 219
- Chemin Blanc 277
* Laxou 223
- Lavaux
- Les Charmettes 223
- Cité des Provinces 225
* Maréville 250
- Centre Psychotérapique
- Hardeval 275
- Fond d’Hardeval
- L’Asnée 261
- Grand Séminaire (Butte) 289
* Les Aiguillettes 261
* Villers les Nancy 252
- L’ermitage
- Montre Cul 342
- La Justice 328
- Coll. La Brûlée 348
- Côtes de Villers 372
- Etang
- Chap.
* Clairieu

Le plateau:

- Cités Universitaires
- Parcours de Santé 348
- Maison forestière 335
- Côte L’Huillier 325
- La Fourasse 359
- Bois Saint Julien 370
- Coupé par l’A33
- Bois Mengin
- La petite Haye

Position de Lucifer

- Lucifer se trouve sur la carte IGN 3415 o Nancy.
- Lucifer est situé entre 53,98 gr de Latitude Ouest soit 48° 34’ 55’’ et 53,94 gr de Latitude Est soit 48° 32’ 45’’ et entre 7,32 gr de Longitude Nord soit 6° 35’ 16’’ et 7,29 gr de Longitude Sud soit 6° 33’ 39’’.
- Lucifer est à 4,20 gr du Méridien de Paris et 6° 10’ du Méridien International.



Lucifer vu d'avion :



Relevé du relief de côte :



Les villes de Lucifer d'aprés Henri Lepage :

LAXOU (prononcez LACHOU)

Village très considérable de l’ancien duché de Lorraine, à droite de l’ancienne route de Toul à Nancy, à 4 kilom. S.-O.-O. de Nancy (Nord), chef-lieu du canton et de l’arrond. Pop. : 1014 hab., 102 élect. Cens., 12 cons. Mun., 200 feux. Nombre d’enfants : 175 en hiver, 115 en été. Sœur de Portieux. Surf. Territ. : 350 hect. En terres lab., 60 en prés, 150 en vignes, 210 en bois. L’hectare semé en blé peut rapporter 18 hectol. En orge 20, en seigle, 15, en avoine 24 ; planté en vignes 165. Principale culture : la vigne. Vaches et porcs. Ecarts : Maréville, Ste.-Anne, Champ-le-Bœuf, les Baraques (en partie). Lettres par Nancy.
Anc. Pop. : 1710, 84 hab., 42 gar. ; 1802, 752 hab. ; 1822, 720 hab., 208 feux. – Anc. Div. : 1594 et 1710, prév. Et bail. De Nancy ; 1751, bail., maît. Et gén. de Nancy, cout. De Lorraine ; 1790, canton et dist. de Nancy. – Spir. : Doy. Du Port, dio. de Toul ; 1778, év. De Nancy. C’était anciennement une paroisse dépendant de St.-Epvre de Nancy, et qui fut érigée en cure indépendante en 1593.
Le village de Laxou, qui possédait deux seigneuries, Lenoncourt et Ludres, paraît être d’une origine assez ancienne. Il fut brûlé, vers 1306, par le comte de Vaudémont, pendant la guerre que fit ce seigneur à Thiébaut II, duc de Lorraine. En 1390, le duc Jean accorda aux habitants de Laxou leur usage des bois pour bâtir, et leur affouage dans certaines contrées de la forêt de Heys, en payant, par chaque conduit, 2 quarterons de bonne avoine à la recette de Nancy. Tandis que Charles-le-Téméraire faisait, pour la première fois, le siège de cette ville, le bâtard de Vaudémont, qui était à Gondreville, sortit de ce bourg, le jour de la Toussaint, avec quatre cents hommes, auxquels il fit prendre une écharpe blanche, afin qu’ils pussent se reconnaître dans l’ombre, et traversa le bois de Heys jusque derrière Laxou, où logeait un détachement de Bourguignons. A minuit, les Lorrains tombèrent sur les ennemis, depuis la rue de la Fontaine jusqu’au bas du village. Ils en tuèrent un grand nombre, et, s’ils avaient commencé par le quartier qui est au-dessus de l’église, dit le chroniqueur, pas un Bourguignon n’eût échappé ; mais ceux de ce quartier sonnèrent la cloche en poussant des cris : l’alarme se communiqua au camp du duc, et l’on courut aussitôt, avec des torches, vers l’endroit d’où la surprise paraissait venir. On crut que René lui-même arrivait avec des troupes, et l’on n’approcha qu’à mi-chemin de Laxou, dans la crainte d’éclairer les assaillants. Aussi le bâtard se retira, emmenant plusieurs prisonniers, trente chevaux harnachés et un bagage considérable. Durant le second siège de Nancy, ce fut encore de Laxou que descendirent, afin de pénétrer dans la ville assiégée, plusieurs gentilshommes lorrains, parmi lesquels Suffren de Baschi, maître d’hôtel du duc René. Ils réussirent dans leur projet, excepté Suffren, qui fut pris par les Bourguignons et pendu.
Lorsqu’en 1516, Renée de Bourbon, épouse du duc Antoine, vint de Paris à Nancy, pour y faire sont entrée solennelle, le peuple de Laxou vint au-devant d’elle et l’emmena au village, chantant et dansant. On y avait préparé trois ou quatre maisons des plus propres, avec des loges de verdure. La duchesse s’y reposa avec les dames et demoiselles de sa suite : on lui servit une collation, « force tartes et gâteaux, pomme, poires et autres choses à la villageoise. La princesse prit plaisir à leur bonne volonté, et, en reconnaissance, leur accorda l’exemption d’une ancienne servitude qui les obligeait de venir, la nuit des noces des ducs, battre l’eau de la mare qui était où est à présent la Carrière, pour empêcher que le cri des grenouilles n’interrompît leur sommeil. »
Un titre sans date porte qu’il y eut sentence rendue aux Assises de Nancy, au sujet d’un habitant de Laxou, que se disputaient le titulaire de la seigneurie de Lenoncourt et le commandeur du Vieil-Aître. En 1621, le duc Henri donna la haute-justice de Laxou à Melchior de La Vallée, doyen de St.-Georges.
Plusieurs anciennes maisons de ce village portent des croix de Malte sculptées sur leur façade, particularité qui doit être attribuée au voisinage de la commanderie de St.-Jean et aux droits seigneuriaux qu’y exerçaient les commandeurs de ce lieu. Quelques-unes ont des portes et des fenêtres en ogives tréflées ; sur l’une d’elles on voit une coignée, indiquant la demeure d’un bûcheron. L’église, quoiqu’ancienne, a été tellement restaurée, qu’elle ne présente plus aucun intérêt.

LAXOU (RUISSEAU DE)

Sa source est à Laxou, il fait mouvoir un moulin et arrose 7 hectares de prairies sur le territoire de cette commune ; après un cours de 1600 mètres, il se jette dans le ruisseau de St.-Thiébaut.

LES BARAQUES

Hameau, mairies de Laxou et de Champigneulles, sur la route de Nancy à Toul. L'origine de ces habitations remonte au règne de Léopold. Avant 1705, la route de Nancy à Toul était une des plus dangereuses de la province, à cause du passage dans le bois de Heys ; il s'y commettait fréquemment des vols et des assassinats. Un manuscrit qui se trouve à la bibliothèque publique de Nancy, et qu'on attribue à un carme du couvent de cette ville, contient, à ce sujet, une anecdote relative au duc Léopold.

"Ce prince passait en chaise de poste dans un des fonds de la forêt de Heys, ayant à côté de lui M. de Bavillier, son ingénieur et maître de mathématiques des princes, ses enfants. Tou-à-coup trois ou quatre voleurs arrêtent le cocher et demandent la bourse ou la vie. M. de Bavillier, pour se débarrasser d'eux, allait leur donner tout ce qu'il avait, lorsque le courier qui précédait la voiture, ne l'apercevant plus derrière lui, revient sur ses pas et voit qu'elle est arrêtée. Alors, mettant la bride de son cheval entre ses dents, il prend ses deux pistolets et fond sur les brigands, qui, le voyant si déterminé, croient qu'il y a d'autres postillons derrière lui, lâchent prise et se retirent, laissant la chaisse continuer son chemin. Pendant tout ce débat, le bon prince dormait tranquillement, et, seulement le lendemain M. de Bavillier lui apprit le péril qu'ils avaient couru."

Ce fut apparemment en conséquence de cette attaque, dit l'auteur que nous citions, que Léopold fit faire au fond de la vallée, du côté de Nancy, la levée qui la traverse, ayant 25 ou 30 pieds de hauteur, soutenue par deux murs et bordée de deux landrages. C'est probablement aussi à cette époque qu'il faut rapporter l'élargissement du même chemin taillé dans le roc, comme il était encore du côté de Nancy en 1765. Dans le principe, on s'était contenté de faire, comme dans les autres forêts, de grandes tranchées, de 35 ou 40 toises de chaque côté du chemin. Mais ces précautions étaient inutiles, parce que les voyageurs placés dans le fond ne pouvaient être aperçus que du bord de la colline. Ensuite, on avait établi des ponts qui communiquaient d'un côté à l'autre de cette colline ; on les voit indiqués sur une médaille gravée par Saint-Urbain. C'est pour ce motif qu'on a donné à cet endroit le nom de Ponts-de-Toul.

Les travaux que fit exécuter Léopold, et qu'acheva Stanislas, nécessitèrent la construction de baraques pour les ouvriers qui y étaient en grand nombre, car trente-deux communautés travaillaient, par corvées, au comblement de la vallée. Un bâtiment plus considérable que les autres servait à y dire la messe le dimanche. Quand les travaux furent terminés, on détruisit les baraques et on construisit, à leur place, deux maisons d'auberge. Sans le manque d'eau, on y aurait, dit-on, bâti un village.

MAREVILLE (MARAINVILLE)

Je cite tout de même cette statistique tout en la trouvant insoutenable mais elle est intéressante pour montrer comment étaient considérés certaines maladies mentales comme l'épilépsie ou l'idiotie à cette époque.

Hospice d’aliénés, à 1 kilom. S. de Laxou, dont il dépend, et à 5 O. de Nancy. Nous lisons dans une pièce ayant pour titre : Mémoire des bois : « sur la requête présentée au roi et à son conseil royal des finances, par les Frères des écoles chértiennes de Maréville, près de Nancy, expositive que le feu roi Stanislas voulant , pour l’intérêt public, former une maison de correction à l’instar de celle de St.-Yon, de Charenton, de St.-Lazarre, etc., choisit un bâtiment connu sous le nom de Maréville, qui avait servi, dans le siècle dernier, d’hôpital aux pestiférés. Cet hôpital avait été fondé, en 1603, par la dame Fériet, dans le temps que la peste ravageait la Lorraine. Cette fondation, pieuse dans son origine, était administrée par les présidents et procureurs-généraux des compagnies souveraines ; elle était protégée par les ducs de Lorraine, entre autres par les ducs Charles et Henri, qui affectèrent, à perpétuité, pour son chauffage, 40 arpents de bois au canton de la Fourasse, joignant le même hôpital ; ces 40 arpents de bois furent séparés du surplus du canton et abornés dans tout leur contour. La peste ayant cessé en Lorraine, cet hôpital fut transformé en manufacture, et fut confié à des négociants de Nancy, qui la montèrent sous la protection du souverain, parce que le duc régnant s’était réservé le droit d’y planter un certain nombre de pensionnaires, sous une modique pension ; ces mêmes négociants-directeurs, pendant toute leur manutention, jouirent des 40 arpents de bois affectés au chauffage de la maison par les ducs Charles et Henri. En 1740, cette manufacture passa sous la direction de l’Hôtel-de-Ville de Nancy ; soit négligence, soit défaut de connaissance ou d’intérêts de la part de ces nouveaux administrateurs, le bénéfice ne répondit pas au travail ; la manufacture languissait en 1749, lorsque le roi Stanislas se détermina à en faire une maison de correction. Il choisit les suppliants pour en être les directeurs, par contrat du 29 juillet 1749. Ce prince donna toutes les maisons, cours, bâtiments, terrains, enclos, jardins, circonstances et dépendances qui formaient anciennement l’hôpital des pestiférés pour lesdites maisons, bâtiments, emplacement, servir de maison de correction et de pensionnat libre, sous la conduite des Frères des écoles chrétiennes. »
Maréville a été administré par les Frères jusqu’en 1793, époque à laquelle une notable partie de l’établissement a été incendiée. Au départ de ces religieux, qui eut lieu alors, l’hospice a toujours eu la même destination, et a été administrée successivement, jusqu’en 1815, par des régisseurs, auxquels ont succédé des receveurs-économes, sous l’autorité d’une commission administrative. Au 1er janvier 1815, un directeur remplaça ces fonctionnaires, et fut lui-même remplacé, au 1er janvier 1818, par des sœurs de la congrégation de St.-Charles, qui ont conservé l’administration de l’établissement jusqu’au 1er janvier 1842. A cette époque, Maréville a été organisé sur les bases posées par la loi du 30 juin 1838. Il est aujourd’hui exclusivement consacré au traitement de l’aliénation mentale. Il est administré par un directeur responsable, secondé par un receveur-économe, sous la surveillance d’une commission spéciale. Le service de santé est confié à un médecin en chef, secondé par un adjoint, un pharmacien et un interne. Les sœurs Hospitalières sont chargées, comme par le passé, des soins à donner aux malades, quoiqu’elles n’aient plus aucune administration.
Dans un intéressant rapport adressé à M. le préfet de la Meurthe, par M. Archambault, médecin en chef de Maréville, nous trouvons les notes statistiques suivantes :
La population de Maréville, au 1.er janvier 1842, était de 291 hommes, 235 femmes ; total, 526.
Il résulte du relevé général des entrées annuelles, de 1794 à 1841, à Maréville, que le chiffre des admissions, en 1842, n’est surpassé que par celui des années 1838 et 1839. D’un autre côté, l’augmentation du nombre des admissions s’accroit progressivement à partir de 1808, où l’on ne trouve que 11 admissions, jusqu’en 1840, où l’on en compte 139. En 1841, il n’y en eut que 98 ; mais cette diminution tient à des circonstances administratives qui rendirent, pour cette année, les admissions beaucoup moins nombreuses. – Le nombre des hommes admis en 1842 dépasse d’une petite quantité celui des femmes, résultat analogue à celui qui fournissent 2997 entrées relevées sur les registres de Maréville, de 1794 à 1841, et qui donnent 1719 hommes et 1278 femmes. – Sur les 147 admissions de 1842, on en compte 67 malades dont l’espèce d’aliénation mentale est naturellement incurable ; la proportion, sans être très favorable, l’est cependant beaucoup plus que celle que présente la population primitive qui, sur 526 aliénés, donne 402 espèces incurables… - Si l’on compare les formes d’aliénations mentales chez les malades entrés en 1842, on remarque que les idiots appartiennent tous, moins un, au sexe masculin, et que, chez les femmes, la démence simple est deux fois plus est, au contraire, plus élevé de moitié chez ces derniers. – Le tableau des admissions donne 87 entrées dans les mois chauds, c’est-à-dire en mars, avril, mai, juin, juillet et aôut, tandis que l’on ne compte que 60 pour les six autres mois de l’année. – Le maximum des entrées, en 1842, tombe entre vingt et trente ans pour les deux sexes, 27 hommes, 17 femmes ; viennent ensuite les périodes de quarante à cinquante ans, 19 hommes, 14 femmes, et de trente à quarante ans, 17 hommes, 14 femmes ; au-dessous de vingt ans, on ne trouve que 9 admissions, ou plutôt 3 seulement, si l’on défalque les idiots et les épileptiques. – Les tableaux relatifs à l’état civil présentent 359 célibataires, et seulement 143 individus mariés. – Les tables présentent 295 aliénés habitant la campagne, et 267, les villes. – Chez les 147 malades admis en 1842, les professions se trouvent réparties dans l’ordre suivant : Professions mécaniques, 21 hommes, 16 femmes ; total, 37. Professions libérales, 18 hommes, 4 femmes, total, 22. Professions aratoires, 12 hommes, 7 femmes ; total, 19. Gens de peine, domestiques, 6 hommes, 10 femmes ; total, 16. Professions inconnues, 9 hommes, 14 femmes ; total, 23. Sans professions, 3 hommes, 15 femmes, total, 18. – Le nombre des décès, en 1842, s’est élevé à 67 (33 hommes, 34 femmes). Ils ont principalement porté sur les formes incurables de la folie. Dans cette catégorie, la démence, la démence avec paralysie générale, et l’épilepsie donnent le chiffre de 49, l’idiotie et l’imbécilité celui de 7, tandis que la manie et la lypémanie n’y comptent que pour 7, et que les 4 derniers décès appartiennent à des individus non classés. – Les décès, sous le rapport de l’âge, ont eu lieu dans l’ordre suivant : Avant 20 ans, 2 femmes. De 20 à 30, 5 hommes, 1 femme ; total, 6. De 30 à 40, 5 hommes, 3 femmes ; total, 8. De 40 à 50, 7 hommes, 6 femmes ; total, 13. De 50 à 60, 7 hommes, 5 femmes, total, 12. De 60 à 70, 5 hommes, 10 femmes ; total, 15. Au-dessus de 70, 1 homme, 3 femmes, total, 4. Age inconnu, 2 hommes, 5 femmes ; total, 7.
L’église de Maréville est surmontée d’un dôme assez remarquable.

VILLERS-LES-NANCY (VILLARE)

Village de l’ancien duché de Lorraine, sur le penchant d’une côte, à 5 kilom. S.-O. de Nancy (Nord), chef-lieu du canton et de l’arrond. Pop. : 634 hab., 63 élect. Cens., 12 cons. Mun., 172 feux. Nombre d’enfants : 50 en hiver, 25 en été. Bureau de charité. Surf. Territ. : 988 hect. ; 187 en terres lab., 87 en prés, 59 en vignes, 131 en bois. Moulin à grains, carrières. Ecarts : Brabois, Clairlieu, Hardéval, le Plancieu, Remicourt. Lettres par Nancy.
M. de Scitivaux, membre du conseil général de la Meurthe, possède à Villers un établissement agricole remarquable.
Anc. Pop. : 1710, 42 hab., 16 gar. ; 1802, 305 hab. ; 1822, 436 hab., 110 feux. – Anc. Div. : 1594 et 1710, prév. Et bail. De Nancy ; 1751, bail., maît. Et gén. de la même ville, cout. De Lorraine ; 1790, canton et dist. de Nancy. – Spir. : Doy. Du Port, dio. de Toul ; 1778, év. De Nancy.
Le plus ancien titre où il soit question de ce village est daté de 1587 ; c’est un règlement de la communauté de Villers, par lequel ceux qui voulaient s’établir dans ce lieu devaient en obtenir la permission du seigneur haut justicier et payer 12 francs. Villers, annexe d’abord de Vandoeuvre, fut érigé en cure en 1600. Près de l’ancienne église, qui était située dans un jardin appartenant aujourd’hui à M. Pierson, était une fontaine dite de St.-Fiacre, but d’un pèlerinage assez fréquenté. Quelques personnes viennent encore implorer l’intercession du sint et demandent de l’huile de la lampe qui brûle devant son autel, à laquel on attribue la vertu de guérir les écrouelles.
Le célèbre Callot avait une maison de campagne à Villers, où il existait autrefois une maison franche. On voit, au-dessus de ce village, une espèce de château dont la construction imite celle des châteaux du moyen-âge. Ce bâtiment, dont les salles renferment quelques objets d’ameublement gothique, et qui est entouré de parapets et de fossés comme un manoir féodal, a été élevé par M. de Montjoye, capitaine de cavalerie et artiste distingué, auquel la mort n’a pas permis de réaliser entièrement cette jolie fantaisie d’imagination.

CLAIRLIEU (CLARUS LOCUS)

Cense à 2 kilom. N. de la commune de Villers-Les-Nancy, dont elle dépend.
Cette cense, qui n’a rien de remarquable, a remplacé une antique et magnifique abbaye de l’ordre de Citeaux, fondée par le duc Mathieu I.er, vers l’an 1159. Ce prince, est-il dit, dans une charte de donation, donne à Notre-Dame de Clairieu la moitié du désert sur le promontoire de Rosières, appelé Hammerville, l’autre moitié en ayant déjà été donné par l’abbaye de St.-Paul de Metz. Ce vallon, qu’on trouve aussi Amé-leu ou Amer-lieu (amarus-locus), était dans une gorge profonde au milieu des bois de Heys. Il ne prit le nom de Clairlieu que lorsque les religieux, venus de Ferrières pour le peupler, eurent essarté les bois pour construire des bâtiments, et rendu fertile et riant ce lieu d’abord stérile et sauvage. Des donations nombreuses ayant été faites, par les princes ou les seigneurs de la province, à la nouvelle abbaye, elle vit s’accroître rapidement ses domaines. René Ier lui donna les Grands-Moulins de Nancy, qui étaient d’un revenu considérable, attendu que les habitants de beaucoup de villages en étaient banneaux. Le duc Mathieu et la duchesse Berthe y furent inhumés, et, dit Lionnais (Histoire de Nancy), comme cette église était la plus vaste, la plus magnifique de tout le pays, et que le souverain y avait eu sa sépulture, les plus grands seigneurs de la cour voulurent y être inhumés. Aussi, y voyait-on de nombreux et magnifiques mausolées, des inscriptions, des sculptures, des peintures, dont malheureusement on n’a rien conservé. Lorsque les ducs de Lorraines eurent fait construire la chapelle St.-Georges et l’église des cordeliers pour leur servir de tombeaux, l’église de Clairlieu cessa d’être la sépulture des grands du pays. Il paraît que l’abbaye n’avait rien de remarquable, et qu’elle était exposée à de fréquentes inondations. Une partie des revenus du monastère de Clairlieu ayant été unie à la Primatiale de Nancy, au commencement du XVIIe siècle, les religieux conservèrent le droit d’avoir un abbé de leur ordre, qui siégeait au chœur de la Primatiale après le grand doyen. Ils possédaient à Nancy un hôtel, dit le Clairlieu, contigu à l’hôtel des Monnaies.
Il n’existe plus mainteant de cette ancienne abbaye que des débris informes qui laissent à peine des traces de son existence. En 1838, on a arraché des fondements de l’église les dernières pierres qui restaient encore, pour bâtir, près de là, une maison servant à un entrepôt de vins. On peut voir, non loin de l’emplacement du monastère, dans un mur qui clôt le bois voisin, et tout près du chemin conduisant à Maron, le buste d’une statue appartenant à des mausolées qui ornaient le sanctuaire, et qui est peut-être celui du duc Mathieu Ier, fondateur des Bernardins de Clairlieu. Quelques fragments de pierres tumulaires se trouvent dans le même mur, une entre autres, de forme triangulaire, avec les trois lettres suivantes : V P M. On voit encore, dans un verger, les fondations et les traces de l’église. On reconnait parfaitement les murs d’enceinte de l’abbaye et plusieurs tours, dont une, sur le chemin, est encore élevée de trois mètres environ. Ces ruines ont quelque chose de remarquable par leur étendue.
« Il y a eu, dans les premières années du XVIIe siècle, à Clairlieu, une imprimerie dont les prémices ont été consacrés, en 1606, à la publication d’un poëme latin sur la vie et les miracles de saint Bernard, fondateur de l’ordre auquel ce monastère appartenait ; et c’est une seconde édition du même livre qu’elle a fait, en 1609, la clôture de ses travaux. Les produits des presses de Clairlieu, mises en œuvre par un habile typographe nommé Jean Savine, se distinguent par la beauté des caractères et par une exécution soignée, mais ils sont en très petit nombre : on n’en connait pas au-delà de cinq. Le plus important de ces ouvrages, le moins rare et le seul qui soit en français, est le Discours de la pompe funèbre de Charles III, par Claude de Laruelle, 1 vol. petit in-8.°. Les autres ne sont que des opuscules dont le plus volumineux ne dépasse pas 20 feuillets du même format. En 1610 le matériel typographique de Clairlieu fut transporté à Nancy, dans l’hôtel qui appartenait à l’abbaye et qui en portait le nom. C’est là et à cette date que Jean Savine a publié le programme inexécuté des fêtes qui devaient solemniser l’entrée à Nancy du duc Henri II. Les mots Nanceis in oedibus clari loci ne permettent aucun doute à ce sujet. Les publications précédentes portaient Clari-loci ad Nanceium, à Cler-lieu les Nancy ou ex typographid monasterii Clari loci. On trouve de loin en loin, mentionnés dans des catalogues, des livres imprimés à Nancy par le même Jean Savine en 1612 et 1614, mais était-il encore aux gages de l’abbaye de Clairlieu ou bien exerçait-il la typographie pour son propre compte ? c’est ce que l’examen de ces rares volumes pourrait peut-être apprendre, mais où les trouver ? » Cette note curieuse nous a été communiqué par M. Beaupré, elle est extraite de ses savantes Recherches sur les commencements et les progrès de la typographie en Lorraine.

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