Frouard est exposé aux vents de l’hiver. Les vents du nord-est y sont rendus d’autant plus froid qu’ils y abattent après être sortis de deux vallées très étroites : celle de la Moselle au nord et celle de la Mauchère au nord-est. Venus comme resserés, ils s’étendent dans la vallée pour se resserrer de nouveau entre les collines du vieux château, de Piémont, d’un côté, et celles de Pompey de l’autre et suivre la vallée de la Moselle pour s’abattre sur Liverdun. Frouard est donc placé sur le trajet d’un courant d’air froid. Quant aux vents chauds du sud-ouest, ils s’y font rarement sentir, parce que la colline du Vieux Château leur barre le passage ou plutôt les détourne de leur direction.
Mais la particularité météorologique la plus frappante est celle que l’on observe fréquemment en été et tous les ans. Il arrive qu’après de nombreux jours de chaleur on voit à la fin paraître à l’horizon de gros nuages noirs qui promettent une pluie bienfaisante dont la terre à tant besoin ; on entend le tonnerre gronder dans le lointain, puis les nuages vont se rapprocher et déjà les premiers vont s’élever au-dessus de Frouard. Malgré ces signes précurseurs, il arrive souvent que l’on a peu de pluie et quelquefois pas du tout : l’orage a été détourné de la direction qu’il allait suivre par la colline du Vieux-Château (donc le souffle du nez d’Hermès ) qui l’a rejeté sur Nancy ou Saizerais ; ou bien encore, elle l’a coupé en deux parties qui vont, chacune d’elles sur ces localités. Cependant, si l’orage, après s’être massé, si je puis m’exprimer ainsi, a franchi cette barrière qui s’oppose à son passage, il entre en fureur, ce n’est plus qu’éclairs et coups de tonnerre très sec, comme des coup de fouet ; une pluie torrentielle, souvent accompagnée de grêle, il abîme les récoltes au lieu de féconder la terre. Les rues de la ville et celles du faubourg sont en peu de temps couvertes d’eau. Aussi les habitants de Frouard redoutent-ils ces orages qui, après avoir longtemps tourné, finissent par surmonter la côte.
L’orage du mois d’août 1886 qui a causé tant de dégâts à Nancy et sur bien d’autres points de la France, a laissé dans notre mémoire un souvenir qui ne s’échappera jamais de la mémoire de ceux qui en ont été témoins : les éclairs se succédaient sans interruption ainsi que les coups de tonnerre, le vent soufflait avec violence ; une sonnerie électrique située à l’hôtel de ville carillonnait comme si à instants précipités on avait fait passer un courant sur le fil. Dans la forêt des chênés quasi-séculaires, aux dimensions colossales, ont été renversés complétement, enlevant avec leurs racines une couche de terrain de 12 à 15 mètres carrés sur une épaisseur de 40 centimètres.
Une tradition trés ancienne veux qu'autrefois les gens de Frouard montaient au château pour voir le souffle du vent tourner.
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