Il s'agit du relief de côtes défini par :
La plaine:
Val Saint Barthélémy
- Le vieil étang
- Fond du Noir Val 233,8
- Mach. elev. de Belle Fontaine
- Etang de Pont des Vaches
- Le Pont des Vaches 223,2
- Val Thiébault
- Belle fontaine
- Pièce de Manne
- Rau des étangs
- Les Friches
- Le Bel étang
- Pièces Saint Joseph
- Noires Terres 250
- Les Pestiférés
- Moulin ruiné
- Ferme de Bellefontaine 225
- Cartonnerie
- Au Sarazin
- Le Rougerot 225
- Aux Arcolles
* Champigneulles 216,5
- Chateau de Bas
- Haut de Besace
- Les côtes Chevalier
- Cités Solvay
- Les Saules Berger
- Les Marcolotes
- Les Mourgautes
* Maxéville
- Saint Sébastien
- Gentilly
- Les Vigrous
- Sauvoy
- Grand Meix
* Faubourd des Trois Maisons
- La Croix Gagnée 275
- La Renaudine
* Boudonville
* Nancy
- Faubourg Stanislas
- Médreville
- Les Charmettes
* Laxou
Le plateau:
La Corne:
- le Chanois Bois 289,6
- La Fourasse 298,8
- Tranchée de la Fourasse 316
- Les Planteux
- Le Chaud Côté (lié au coucher du soleil)
- Carrière Solvay 321,8
- Terril
- Ferme Saint Jacques 361,8
La Tête:
- Le Froid Côté 317
- Les Mourgautes
- Bethléem (au-dessus de Gentilly Bois de Maxéville) indique l'étoile de Béthléem
- Au dessus de Gentilly
- Bois de Maxéville
* Haut de Lièvre 338
- Montréville
- La Croix Gagnée 317
- La Renaudine
- Ferme Sainte Catherine
* Champ Le boeuf 356
- Les Guinguettes
- Les 4 Vents 354
- Ferme du Champ le boeuf
- Beauregard Saint Claude
* Beauregard Monplaisir
- Rochefort
- Buthégnemont
- Bellevue
- Haut des Chèvres 289
- couvent le Saint Antoine
Position de Mithra :
- Mithra se trouve sur la carte IGN 3415 o Nancy.
- Mithra est situé entre 54,02 gr de Latitude Ouest soit 48° 37’ 04’’ et 53,98 gr de Latitude Est soit 48° 34’ 55’’ et entre 7,32 gr de Longitude Nord soit 6° 35’ 16’’ et 7,29 de Longitude Sud soit 6° 33’ 39’’.
- Mithra est à 4,20 gr du Méridien de Paris et 6° 10’ du Méridien International.
Carte IGN de 1911 :
Carte IGN d'aujourd'hui : on remarque malheureusement la disparition de certains lieuxdits, or pour mes recherches tous ces renseignements sont capitaux.
nous obtenons la tête de Taureau suivante à étudier en traçant sur un calque le relief de côte:
Vue d'avion de Mithra :
Les villes de Mithra d'après Henri Lepage :
MAXEVILLE
(MAXEVILLA, MARCHAINVILLE, MARCHéVILLE, MARCHAINVILLE-LES-NANCY)
Village de l’ancien duché de Lorraine, entre deux montagnes couvertes de forêts, à droite de la route royale n° 57 de Metz à Besançon, à 2 kilom. N.-N.-O. de Nancy (Nord), chef-lieu du canton et de l’arrond.
Pop.: 512 hab., 51 élect. cens., 12 cons. mun., 141 feux. Nombre d’enfants : 65 en hiver, 33 en été. Surf. territ.: 585 hect. ; 35 en terres lab., 46 en près, 68 en vignes, 355 en bois. Ecarts : Gentilly, le Sauvois, St.-Sébastien ; quelques habitations isolées sur la route de Metz. Lettres par Nancy. Le canal de la Marne au Rhin passe sur le territoire de cette commune. Maxéville, par sa situation agréable et par sa proximité de Nancy, est un but de promenade très fréquenté, et beaucoup de personnes de la ville y possèdent de jolies maisons de campagne.
Anc. pop.: 1710, 62 hab., 12 gar. ; 1802, 350 hab. ; 1822, 397 hab., 90 feux.
Anc. div.: 1594 et 1710, prév. et bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de la même ville, cout. de Lorraine ; 1790, canton et dist. de Nancy.
Spir.: Doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.
Maxéville, appelé, dans les anciens titres, Marchainville (village du marquis, ou aux marches, aux limites de la ville), et en patois Mahinville, remonte à une époque assez éloignée. Il en est parlé dans des titres du XII ième siècle. La maison de Lenoncourt y possédait des terres qu’elle tenait de la générosité des ducs de Lorraine ; cette seigneurie, après lui avoir appartenu, fut ensuite partagée à titre d’héritage, d’où vient qu’il y eut plusieurs châteaux. Ce village était considérable, et l’on estime qu’avant la peste de 1630, il y avait plus de 900 habitants.
Vers l’an 1298, pendant la guerre qui eut lieu entre le duc Thiébaut II et le comte de Vaudémont, celui-ci, étant entré en Lorraine avec 600 hommes, brûla le village de Maxéville. C’est dix ans à peu près avant cet événement que Ferry III, qui, par les affranchissements donnés aux serfs de ses Etats, s’était attiré la haine des seigneurs, fut enlevé par ces derniers dans les bois de Heys, et amené prisonnier dans la tour de Maxéville. Ce fait historique, que quelques historiens avaient rejeté comme une fable, a été éclairci par M. Beaupré, dans une brochure très intéressante, où se trouve reproduit un passage curieux des Mémoires du célèbre Louis d’Haraucourt. M. Beauprès, après avoir établi l’authenticité de l’emprisonnement de Ferry III, a cherché à déterminer l’emplacement qu’occupait la fameuse tour où le duc fut détenu par Andrian Désarmoises, et que les bourgeois de Nancy rasèrent complétement. Voici comment s’exprime, à ce sujet, notre savant bibliophile :
“ Deux seigneuries distinctes, dit-il, se partagaient, au XVIII ième siècle, le village de Maxéville. L’un des seigneurs habitait cette vaste maison qu’on appelle encore aujourd’hui le Château, et qui, située au bas du village, se nommait le Château-Bas. La résidence de l’autre paraît avoir occupé l’emplacement d’une autre grande maison située un peu plus haut dans le village et adossée au côté septentrional.
Le Château-Bas, propriété de Mme de Rochefort, dont le père, M. de Lattier, en a fait l’acquisition, il y a environ 45 ans, paraît avoir été reconstruit vers 1750 : quelques-unes de ses parties ont néanmoins conservé des traces de l’architecture du siècle précédent. La porte principale, ouverte sur le grand chemin qui aboutit à la route de Metz à Nancy, près de l’ancienne chapelle Saint-Sébastien, donne entrée sur une vaste terrasse, au-dessous de laquelle se développe en pente un jardin d’une belle étendue. A gauche est la maison de maître ; à droite, près du grand chemin et derrière un double rang de tilleuls, s’élève une tour ronde, assez spacieuse, dont l’unique étage servait naguère de colombier, et dont le rez-de-chaussée est un caveau qui a dû être autrefois une prison seigneuriale. Son aspect ne permet pas d’en reporter la construction au-delà d’une centaine d’années ; mais elle était jadis, au dire d’habitants âgés qui le savent de leurs pères, environnée de murs en ruines, au pied desquels on voyait encore béantes les ouvertures d’anciens souterrains, que les décombres n’avaient pas entièrement comblés. En abordant la tour du côté du sud-ouest, on s’aperçoit que l’escalier qui sert à y monter repose entièrement sur un mur très épais, probablement celui d’une ancienne tour ronde, dont les restes encore debout, mais de hauteur inégale, ont, dans la partie intérieure de leur contour, servi d’assises à l’édifice actuel. La maison forte, dont elle défendait sans doute un des angles, dominait par sa situation, quoique peu élevée, la route de Metz à Nancy. De ses murs, on voyait à découvert, dans tout son trajet, l’ancien chemin, et c’était probablement le seul par lequel on parvenait de la route à Maxéville. Ce chemin, qui existe encore aujourd’hui, s’embranche avec la route en formant un angle droit, et pénètre dans le village entre l’église et des jardins qui ont dû être autrefois des dépendances du Château-Bas. Cette position, que devaient fortifier, d’une part, l’abaissement du sol vers le bassin de la Meurthe, et de l’autre des fossés alimentés par les sources abondantes de la gorge de Maxéville, convenait parfaitement au chastel d’un très-hault, très-puissant et très-redoubté seigneur de la duché de Lorraine au XIII ième siècle.
On voit, dans les dépendances de l’habitation de M. de Haldat, jadis le siége de l’autre seigneurie, une tour carrée, dont les murs, au-dessous du sol, renferment un caveau qui a été vraisemblablement la prison des vassaux de cette seigneurie. Ces murs très-épais semblent avoir appartenu à une construction bien plus ancienne, que la tour dont ils forment la base ; mais ils sont, comme elle, disposés sur quatre faces. ” C’est pourquoi on doit supposer plutôt que le Château-Bas servit de prison au duc Ferry.
L’église de Maxéville, continue M. Beaupré, est remarquable par sa situation à mi-côte, assez loin du village. Elle s’élève isolée sur une espèce de terrasse qui domine au loin la vallée de la Meurthe, et autour de laquelle des restes d’anciens fossés semblent indiqués par une dépression de terrain, prolongée de l’ouest au sud, là précisément où des fossés pouvaient être nécessaires à la défense d’une maison forte dont cette terrasse eût été l’assiette. C’est peut-être un reste de vieux château que cette tour servant aujourd’hui de clocher, et dont les fenêtres bilobées appartiennent à une architecture plus ancienne que les ogives par lesquelles le jour pénètre dans l’église ?
On voit dans cette église, les armes de Lorraine, celles avec les alérions une fois, les autres composées une fois, ce qui est un hommage rendu aux ducs ; mais les armes de Lenoncourt se retrouvent partout où on a pu les placer, à la voûte, sur les pilastres, sur les vitraux. Ce qui fait penser que c’était la chapelle d’un château auquel elle était adossée. Il y a, dans le choeur, des vitraux coloriés, provenant, en partie du couvent d’Ormes. Sur le vitrail sont les armes de Lorraine, des croix dentelées, le barbeau de Bar, et le bouquet de pensée rappelant la devise : Plus penser que dire. Une tombe, sans date, porte le nom de Richard Désarmoises. La pierre du baptistère, de la forme d’une coupe de grande dimension, et ornée de sculptures gothiques, semble remonter à une époque reculée. Le tableau de St.-Martin, qui décorait l’église, avait été peint par Girardet et donné par Jean Lamour.
Le chemin vicinal de Maxéville à Champigneules passe, au dire de quelques personnes, pour une ancienne voie romaine ; cette tradition pourrait être appuyée par la découverte de vestiges d’un camp romain dans le bois qui domine ce chemin et le vallon de Champigneules. Ce chemin s’appelle Chemin de la Justice, à cause des fourches patibulaires qui se trouvaient à son extrémité.
On a trouvé, dit M. le curé de Maxéville, à qui nous empruntons ces notes, enfouies au milieu des bois, à la profondeur d’un pied, des médailles d’Antonin, Marc-Aurèle, Commode, Faustine, Lucile ; 600 médailles en petit bronze, du règne de Gallien, et de plusieurs des trente tyrans qui ont paru dans les Gaules ; une monnaie d’or espagnole à l’effigie de Philippe-le-Beau et de Jeanne-la-Folle ; une autre portant l’inscription : Karlus, d’un côté, et de l’autre rex Paris.
C’est une tradition, dans le village, qu’une bataille s’est donnée dans le canton dit le Haut-de-l’Orme. On y rencontre que d’anciens vestiges d’habitations enfouies, des murs de 2 mètres d’épaisseur, ce qui atteste l’existence d’un château qu’on appelle vulgairement le Château du Haut-de-l’Orme.
Il existait, dans cette commune, au XVII ième siècle, quelques usages assez bizarres. A chaque enterrement, le curé avait trois pains ; à Pâques et à la Pentecôte, deux tartes de la femme dont l’enfant avait été baptisé le premier avec l’eau nouvellement bénite ; une tarte de celle qui avait reçu le chapeau de fleurs au Saucy, le dernier jour des Rogations ; aux mariages, une paire de gants et le repas. Le curé devait, à Pâques, une pinte de vin par ménage, et une chopine aux veuves. Un canton de Maxéville porte le nom de Côte-le-Prêtre ; c’était, dit-on, sur cette montagne, voisine du village, que l’on déposait les pestiférés en attendant leur mort, et que le prêtre venait leur apporter les derniers secours.
SAINT-SEBASTIEN
On apelle ainsi plusieurs habitations situées sur la route de Nancy à Metz, au pied du chemin qui conduit au village de Maxéville. Il y avait anciennement une chapelle et un logement pour ermite ; on y allait en pèlerinage à la St.-Gibrien. Sur une pierre mutilée qu’on a trouvée dans cet endroit, et qui est à la maison de cure de Maxéville, on lit : « …a été faite.. de Lorraine et Marguerite, sa femme, lequel finoitles… en la ville de Myllan… service dudit Antoine… de… Janvier l’an de… priez Dieu qui leur fait mercy a l’ame amen . » St.-Sébastien a donc été fondé, dans le XVIe siècle, par un homme attaché à la maison du duc Antoine, et qui l’avait accompagné dans son expédition en Italie, lorsque ce prince était allé, avec quarante de ses plus braves gentilshommes, se joindre au roi Louis XII qui faisait la guerre aux Vénitiens.
GENTILLY
Charmante maison de campagne, sur le territoire de Maxéville, au pied du chemin qui conduit à ce village. Gentilly fut érigé en fief par le duc Henri II, le 17 octobre 1612, en faveur de Henri Philippe, son valet de chambre. Les appartements étaient décorés de peintures de Pérignon. Cette maison appartient maintenant à M. Edouard Le Petit qui y a formé une belle collection de lépidoptères de notre département, riche en noctuelles surtout. On doit à cet habile entomologiste, aussi zélé qu’obligeant, la découverte de très belles espèces. Son frère, M. Gustave Le Petit, qui habite Maxéville, possède une des plus belles et des plus riches collections ornithologiques connues, en espèces européennes, entièrement préparée par lui-même.
BOUDONVILLE (BODONIS VILLA)
Boudonville, qui n’est plus aujourd’hui qu’un faubourg de Nancy, faisait, dans l’origine, partie du village de Saint-Dizier, que quelques-uns nomment aussi Boudonville, et dont l’existence est antérieure à celle de la ville dont ce faubourg dépend. Son étendue était alors considérable, car il occupait une portion des rues enfermées maintenant dans la Ville-Vieille. Dom Calmet rapporte que l’empereur Othon, dans la confirmation qu’il fit de l’abbaye de Bouxières-aux-Dames, en 953, parle de la chapelle de Boudonville, dédiée à Saint-Dizier (capellam Bodonis villoe dicatam in honore sancti Desiderrii). En 1597, lorsqu’une armée de 40000 Allemands envahit la Lorraine, Charles III fit détruire ce faubourg, qui rendait inutiles les fortifications de Nancy. Boudonville est la partie la plus ancienne de Saint-Dizier, comme elle en est la plus belle et la plus pittoresque. De tous côtés on y voit de jolies maisons de campagne entourées de bosquets et de jardins, qui présentent le plus riant aspect, rendu plus agréable encore par le passage récent de la route de Paris à Strasbourg. Sur le ruisseau de Boudonville était un ancien moulin communal, qui existait déjà en 1355, et qui était sujet à une redevance à perpétuité de 6 reseaux de mouture au chapelain de la chapelle de Laxou. Le propriétaire actuel en a fait un lavoir. Sur la côte escarpée et boisée de Sainte-Catherine, était une carrière de marbre rouge jaspé, dont on a, dit-on, extrait les blocs qui ont servi à construire les cheminées du beau salon de l’Hôtel-de-Ville de Nancy et le portail de l’église St.-Roch, aujourd’hui détruite. Au haut de Boudonville, est la Croix-Gagnée, ancien pèlerinage, où le peuple de Nancy se rendait processionnellement à une certaine époque de l’année. On y voit un monument élevé, par le cardinal Jean de Lorraine, en actions de grâces de la victoire que le duc Antoine, son frère, remporta, en 1525, sur les Luthériens d’Allemagne qui avaient envahi la Lorraine, pour y établir leur hérésie. Ce monument consiste en une colonne sur le chapiteau de laquelle est une niche renfermant, au milieu, un Christ en croix, et, de chaque côté, les figures de la Vierge, de saint Jean, de la Madelaine, de saint Jacques et de sainte Apolline. Vers le milieu de la colonne, sur un rouleau de pierre est attachée une lame de bronze qui contient, en lettres gothiques et dorées, ce qui suit :
Passans, voyez ce Sainct signe admirable,
Où Christ souffrit passion merveillable,
Cruelle mort, cloué par piedz et mains
Pour racheter et saulver les humains,
Et pour donner à dévotion lustre ;
En ce dict lieu très-puissant, très-illustre,
Très-révérend Père en Dieu Cardinal
De Honufrien, nommé en général
Très-vertueux Cardinal de Lorraine,
A relaxé cent jours d’endurer peine
En purgatoire à ceulx qui passeront
Par cy-devant, et humblement diront
La Pate-noste et l’Ave Maria,
Se sont cent jours de pardon qu’il y a.
On a placé, au commencement de ce siècle, sur la table de pierre, un tronc, et on a couvert la croix d’une toiture d’écailles, soutenue par quatre poteaux. La peinture du plafond représente le Père Eternel, et tout autour des chérubins.
Enfin, à l’extrémité supérieure de Boudonville, est la source de la Teulotte qui fournit de l’eau à la fontaine de la place de Grève et à la plupart de celles de la ville ; elle formait anciennement le ruisseau de la Boudière, qui, traversant les rues de Nancy, préserva plus d’une fois cette ville de la peste.
BOUDONVILLE (RUISSEAU DE)
Ce ruisseau, dont nous venons de parler à l’article précédent, a un cours de 4800 mètres, et se jette dans la Meurthe.
LES TROIS MAISONS
Le village de St.-Dizier, remplacé depuis par les faubourgs de Boudonville et des Trois-Maisons, ayant été ruiné, la première fois, lors du siége de Nancy, par Charles-le-Téméraire, la seconde, par le duc Charles III, à l’approche de l’armée allemande, il ne resta dans ce lieu que trois maisons, d’où est venu le nom du faubourg dont nous parlons. Sous le règne du duc Léopold, on y bâtit une église dédiée à saint Fiacre, qui fut desservie d’abord par un prêtre de l’Oratoire de Nancy, puis, par un prêtre séculier. Jusqu’en 1771, les filles de la Charité de la paroisse Notre-Dame prirent soin des pauvres de ce faubourg ; mais en 1779, M. le chanoine de Ravinel fit bâtir une belle maison où s’établirent les soeurs de Saint-Charles, chargées d’instruire les enfants et de visiter les malades. Par un règlement fait le 10 juillet 1584, le duc Charles III arrêta que les habitants de ce faubourg seraient soumis aux mêmes gouverneur, lois, police et règelements que ceux de Nancy, sauf et réserve que, pour la juridiction ordinaire, ils continnueraient d’avoir leurs maire et officiers de justice ; qu’ils feraient une communauté séparée de Nancy. Dans cette espèce de charte, publiée par Lionnais (Histoire de Nancy), il est question de l’hôpital des Trois-Maisons. C’est sans doute celui de St.-Julien, qui y fut provisoirement transféré, de la Ville-Vieille, pendant qu’on lui construisait les nouveaux bâtiments qu’il occupe encore aujourd’hui.
Voici sur le lieu dont nous parlons, une particularité qui n’est pas dépourvue d’intérêt ; elle peint les moeurs du moyen-âge, et des usages bizarres généralement peu connus : ces détails sont extraits des Coupures de Bournon et des Mémoires de Florentin Thiriat :
“ En l’an 1543, fut un grand débat entre Monseigneur (le duc) et Monsieur l’Evêque de Toul à l’occasion de certaine femme du nommé Jean Blin, du village de Saint-Dizier. Le susdit Jean Blin étant tombé en léprerie, avoit, ainsi qu’estoit d’usage, été conduit en maladrerie, où il demeura environ huit mois. Jeanna, sa femme, pendant ce temps, avoit pris nouveau mari, et Monsieur l’Evêque en vouloit dire qu’auroit du ladite Jeanne avoir d’icelui permission. La chose portée aux Assises du lundi de février, fut dit et jugé par Messieurs de la Chevalerie, que Jeanne étoit bien et duement mariée en secondes noces, parce qu’icelle prouvoit qu’avant qu’elle eut pris autre mari, elle avoit délivré à Jean Blin, en sa maladrerie, un linceuil blancs, deux chaises de bois, un pot de fer, une aiguière d’étain et un petit chaudron, tandis que, par la loi, on ne devoit fournir que ledit linceuil, tous autres ustencilles de ménage n’étant qu’à sa volonté. Ledit Jean Blin formoit la prétention d’avoir part en maison et jardin qu’il avoit acquété pendant son union avec Jeanne ; mais il fut décidé à cet égard : que ladreux conduit en ladrerie à l’assistance de son Pasteur, avec porteurs de croix, de torches des morts et au son de cloche tintante, étoit réputé mort et mis en terre ; partant, que sa femme veuve et relicte, avoit droit à tout bien qu’elle auroit eu, si celui cy fut mort dans son lit.
Sur ce fut répliqué au nom du dit Jean Blin : Qu’encore qu’il eut été conduit avec prières et cérémonies de mort en la maladrerie, cependant avoit on péché en quelque forme, puisqu’on ne lui avoit point fourni, comme le prescrit la loin, des castagnettes et des gants, mais seulement de sa bouteille et écuelle de bois.
Il fut redit : Que castagnettes et chaises de bois étoient choses que devoient fournir Messieurs les Bourgeois de Saint-Dizier, que si advenoit effet quelconque en succession que ne seroit directe, il ne pourroit hériter ; et il fut même ajouté que Monseigneur de Toul n’avoit pas droit d’empêcher la validité du second mariage, en tant que quand ledit ladre mouroit et laissoit meubles et ustencilles en sa cellule, iceux advenoient pour le tout à Monsieur son Pasteur pour son droit de son Eglise. ”
Comme il nous arrivera souvent, dans le cours de cet ouvrage, de parler des léproseries qui existaient autrefois en Lorraine, nous donnons les formalités étranges généralement usitées lors de la séparation des ladres.
“ La journée quant on les veult recepuoir, ilz viennent à l’Eglise, et sont à la messe, laquelle est chantée du jour autrement, selon la déuotion du curé, et ne doit on point chanter des morts si comme aucuns curés l’ont accoustumé de faire, et le dimenche précédent le dict seruice, son curé le doit annoncer au prosne à son peuple, et l’amonestant de y assister et de prier Dieu pour le malade. Auquel le malade doit estre séparé des autres gens et doit auoir son visaige couuert et ambrunche comme iour des tréspassés. Et ne doit point aller à l’offrande : mais les autres vont offrir pour lui. Après la messe, le curé doit avoir une pelle en sa main, et avec icelle pelle, doit prendre de la terre du cymetière, trois fois, et mettre sur la tête du ladre en disant : Mon amy, c’est signe que vous estes mort quant au monde, et pour ce ayez patience en vous. Cela fait le curé avec la croix et l’eau benoiste le doit mener à sa borde comme par manière de procession. Et quant il est à l’entrée de ladicte borde, le curé le doit consoler en disant : Mon amy, doresnavent demourez cy en paix en seruant Dieu deuostement ; et ne vous desconfortez point pour quelque pauvreté que vous ayes : car vous aurez tousiours bonne part à toutes bonnes prières, sainct seruice, suffrages et oraisons qui se feront en l’Eglise : Priez Dieu deuostement qu’il vous doint grace de tout souffrir et porter patiemment. Et si ainsi le faictes, vous accomplirez vostre purgatoire en ce monde et gangnerez paradis.
Puis le curé luy commande ce qui s’ensuyt : Mon amy, gardez-vous d’entrer en maison nulle autre que vostre borde ne de y coucher de nuyt, et si ne deuez entrer en molin quelconque. Vous ne regarderez en puis ne fontaines. Vous n’entrerez plus en nul iugement. Vous n’entrerez plus en l’Eglise tandis qu’on fera le seruice. Quand vous parlerez à aucune personne, vous yrez au-dessoubs du vent. Semblablement quand vous rencontrerez aucunes personnes, vous vous metterez au-dessoubs du vent. Quant vous demanderez l’aumosne, vous sonnerez vostre tartelle. Vous ne yrez loing de vostre borde sans auoir vestu vostre habillement de bon malade. Vous ne deuez boire à aultre vaisseau que au vostre et ne puyserez en puys ne fontaines, sinon en verres. Vous aurez tousiours deuant vostre borde une escuelle fichée sur une petite croix de bois. Vous ne passerez pont ne planche où il y ait appuye sans auoir mis voz gans. Vous ne deuez allez nulle part hors que vous ne puissiez retournez coucher le soir en vostre borde, sans congié ou licence de vostre curé du lieu. Et si vous allez loing dehors par licence, comme dict est, vous n’yrez point sans auoir lettres et approbation de vostre curé ou de ses supérieurs. A doncques le curé luy donne la bénédiction et le laisse en paix. ”
SAINT DIZIER
Ancien village qui occupait une partie de l’emplacement actuel du faubourg des Trois-Maisons de Nancy.
BUTHEGNEMONT (BATHLEMONT)
Nom d’une côte située dans le faubourg de Boudonville de Nancy, sur laquelle Louis XIII fit dresser la batterie royale lorsqu’il vint, en 1633, pour mettre le siège devant cette ville. Il y avait anciennement une maison de plaisance qui avait été érigée en fief, en 1756, pour M. Toustain de Viray. Jean Mouzin, médecin des ducs Charles III et Henri II, et auteur de plusieurs ouvrages remarquables, y avait fait bâtir un petit cha^teau où il demeura pendant trente ans. On y voyait une chapelle et un puit très profond creusé dans le roc. Buthegnémont dépendait de la paroisse Notre-Dame de Nancy et était exempte de taille.
BEAUREGARD, maison de campagne, sur le territoire et à 2 kilomètres O. de Nancy.
CHAMP-LE-BOEUF
Nom d'une ancienne ferme située au ban de Laxou, près des bois de Heys. Elle est indiquée dans le dénombrement en 1710, et Bugnon dit qu'elle fut unie au fief de Montbois en 1772. Cette ferme a été détruite ; elle est remplacée aujourd'hui par une auberge appelée aussi Champ-le-Boeuf, située précisément au point où la nouvelle route qui traverse la vallée de Boudonville, quitte l'ancienne, au sommet de la côte de Toul.
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