lundi 9 avril 2007

Archéologie d'Hermès

Le Trésor de Frouard :


En 1870 un trésor de bronze de l'époque protohistorique a été découverte à Frouard. Au total cinquante et une pièce : cinq haches à oreillettes et quatre haches à douilles dont l'une est ornée de stries, d'une gouge, d'un marteau à douille ronde, de 17 bracelets creux ou pleins, de quatre tubes à nervures auxquels étaient joints quatre groupes de trois anneaux servant de grelots, d'une agrafe de ceinturon et un tintinnabulum analogue au disque de Vaudrevanges visible au musée Lorrain. On ignore où il était enfoui car l'inventeur de ce trésor disparu à Paris pour revendre dit-on des objets d'or trouvés sur le même site.



Ce trésor témoigne d'une présence d'une popluation trés ancienne entre - 800 et -500 ans avant J.C.

Enceinte de la côte de Pimont :

par M. G. Poirot

Sur la rive droite de la Moselle se détache du plateau un éperon entre Frouard et Liverdun. Cette enceinte a été signalée par nous en 1911 ; elle se trouve à l'éxtrémité est de la colline située entre Frouard et Liverdun et séparée des ruines du vieux château par le ravin du Hardillon.



Enceinte de type éperon barré. Elle est située à l'extrémité Est de la colline dont elle est séparée par un rempart. 400 mètres environ séparent ce rempart de la pointe de l'éperon.



Elle comprend un vallum principal haut de 1m50 à 2 mètres et de 10 mètres de base, muni d'un fossé profond actuellement de 0m50 à 1 mètre dans sa partie centrale. Ce vallum, situé à environ 400 mètres de la pointe de la colline, se compose d'une partie rectiligne de 95 à 100 mètres de longueur et de deux parties de 100 à 120 mètres inclinées vers les flancs de la colline. Il nous a paru non calciné. La crête dominant le ravin du Hardillon est couronnée d'un petit vallum de 0m50 à 0m75 de hauteur, de 2 mètres de largeur à la base et précédé d'un fossé d'emprunt de 0m50 environ de profondeur. Pareil fait a déjà été constaté par nous aux enceintes de la Fourasse (Champigneulles), d'Autreville, de Vaudémont.



La face côté Moselle ne possède aucaun vallum ; celui-ci a-t-il existé, fermant l'enceinte, ou la pente très rapide le rendait-il inutile ?
Sur le flanc nord, aux environs de l'enceinte vers l'Ouest, plusieurs lignes de terre parallèles se remarquent ; elles soutiennent des terrasses de 30 à 80 mètres de largeur ; ce sont probablement les restes d'anciennes cultures.



Aux d'Embouluis :

Emplacement du cimetière actuel presque au pied de la colline du vieux château.

On a découvert des tombes composées de pierres plates enterrées à 50 centimètres de profondeur. Dans chacunes d'elles une urne cinéraire en terre grise, renfermant des grains de colliers en verroterie ou en ambre. On y recuille quelquefois des fibules, des boucles, des lances, des couteaux et des débris de harnachement. Dans certaines urnes, il y a des cendres mêlées de terre ; le Musée de l'Ecole en possède une.

Découverte fortuite d'un fragment de stèle en 1888 de l'époque mérovingienne qui indique qu'il y avait des sépultures mérovingiennes sur l'emplacement du cimetière de Frouard autrefois lieudit Fosse des Bourguignons. la stèle (heut.: 1 m 44 ; larg. : 0 m 60 ; épaiss. : 0 m 38) avait servi à former l'un des côtés d'une tombe de l'époque barbare. Ce monument aujourd'hui au musée Lorrain représente un homme debout barbu, vêtu d'une tunique, tenant dans la main droite une bourse et ayant à sa droite un petit enfant également debout. Au-dessus du bas-relief figure l'inscription :

[D(iis)] M(anibus)
[...(Ge]NIALIS FILIO


Souterrain :


Sur le bord du chemin de Liverdun, à côté d'une maison construite pour le bal, le propriétaire a dit à monsieur Petitjean, Insituteur à Frouard, avoir trouvé en 1872, en creusant une cave, un large et haut souterrain qui semblait faire communiquer le château de Frouard avec la rivière. M. Petitjean n'a pu le vérifier parce qu'une l'excavation avait été fermée au moyen des décombres provenant de la construction.
M. Petitjean a envoyé un vase en terre grise et un poignard provenant d'une ancienne sépulture découverte dans le cimetière de Frouard, plus quelques monnaies trouvées par ses élèves ou leurs parents.

La villa Gallo-romaine de la Vieille Pierre
Par Lucien Geindre Frouard et ses Moulins

Découverte et fouillée partiellement en 1970 elle a donc été retrouvée et entièrement dégagée. C’est un bâtiment en pierre de 26 m sur 15 m divisé en plusieurs pièces et qui semble avoir subi une première destruction vers la fin du III ième siècle, suivie d’une réoccupation partielle avec construction d’un bâtiment en bois implanté sur les ruines de la première époque.



Quelques éléments de matériel archéologique laissent supposer (sous toutes réserves) une nouvelle occupation aux temps carolingiens.



A 40 m de la villa, vers la forêt, un petit bâtiment en pierre paraît bien être les vestiges d’une forge où les fouilles de 1970 ont décelé une grande pierre tabulaire épaisse, 7 lingotins de fer à forger, un vase contenant 7 pièces de monnaie et quelques tessons.



Les monnaies recueillies s’échelonnent du Ier au V ième siècle. Parmi elles, un très beau sesterce de Vespasien (sur le thème de la Judea capta, la captivité des juifs – an 79) a été trouvé en très bon état.



Le petit matériel recueilli consiste en charnières, clous forgés, couteau, fragments de forces (ciseaux), outils aratoires (houe, pioche) clés, deux fibules en bronze et une en argent, coupe en marbre blanc, pierre à affûter, serpe à tailler la vigne, lame de scie, fragments de meules à grain en basalte, tessons de poterie ordinaire et sigillée (à décors), plaquette de roche translucide de 6 mm d’épaisseur.



Sur le plateau du Signal Guérin receuillit un broyon et des éclats de silex. Une hache polie en serpentine fut trouvée sur l'emplacment des forges.


Placé entre la forêt et la rivière, face à l’Est, cet habitat utilisait la source du ruisseau de Nerbévaux et ses occupants cultivaient la vigne et pratiquaient sans doute la chasse et la pêche.

Ruisseau de Nerbévaux :


Prend sa source au sud de la section du Bois des Garces, lieudit entre la Corvée Milliant et le ruisseau de Nerbévaux ; descend en ligne droite sur la route nationale qu’il traverse sous un aqueduc, acquiert une pente rapide, suit un instant le canl en remontant vers Champigneulles, passe sous le canal et verse ses eaux dans une morte de l’ancienne Meurthe, lieudit la Rouchotte après 400 mètres de parcours. Il est à sec une moitié de l’année.

Monnaies recueillies à la Vieille Pierre :


- CRISPUS (Trèves)
- CONSTANCE II (Arles – 324 – 337 -361)
- THEODOSE Ier (379 -395)
- GORDIEN III (238-244)
- CONSTANTIN (Frappe barbare – 360)
- TETRICUS (268-273)
- VALENTINIEN (364-375)
- VICTORINUS
- FAUSTINE jeune (épouse de Marc-Aurèle)
- Sesterce de Rome
- Potin des Leuques
- VALENS (364-378)
- MAGNENCE (350-353)
- MARC AURELE (161-180)
- CONSTENTIN Ier (337-350)
- AUGUSTE (27 av. J.C. -14)
- GALLIEN ANTONIEN
- Barbare Trèves
- VESPASIEN (69-79)



Plus bas, vers la Meurthe, le lieu-dit Près-sous-la-ville rappelle lui aussi l’existence de la villa.
Nous sommes ici en présence d’une exploitation agricole encore modeste comparativement à celle de Champigneulles.

La Corvée Milliant


Site : Coupe légèrement inclinée, à flanc de côteau face à l'est. Voisine de la source de Nerbévaux à 300 m environ de la vieille Pierre.

Interprétation : semble un ancien fanum détruit et réutilisé.

Masson 2007 : Situé au pied de l'oeil d'Hermès.

Datation : proto gallo Romain.

site - propriétaire : Hinzelin
Locataire : Altenburger

Accès : chemin depuis champigneulles.



Lucien Geindre
Frouard et ses moulins

Découvert en 1973 par l'équipe du C.P.H.L., il a pu être fouillé entièrement, sans pourtant fournir beaucoup d'enseignements. Le lieu-dit est un vocable médiéval. L'emplacement est à la limite de Champigneulles.
De dimensions modestes, le bâtiment apparaît comme une humble habitation reconstruite sur les ruines d'un ancien fanum (petit temple).
De ce dernier il ne subsistait qu'un pan de mur bien appareillé en petits moellons réguliers hourdés au mortier, et un chapiteau (incomplet) de colonne en pierre de taille (C.H.)
Le plan présente une symétrie évidente et forme trois grandes pièces de deux petits locaux encadrant la partie centrale à l'Est.
Après destruction du fanum pour des motifs que nous ignorons, il semble bien que des gallo-romains aient réédifié, sur les fondations anciennes, un nouveau bâtiment à usage d'habitation. Mais les murs sans bon mortier en étaient très fragiles (tout un pan qui avait basculé a été retrouvé sur le terrain.
De grosses dalles de pierre brute recouvraient le sol par endroit. La pièce médiane abritait une sorte de foyer circulaire composé d'une galette en brique pilée entourée d'une bordure de pierres de 1 m de diamètre (F). Des pierres et des moellons gisaient partout sur le site. Dans la même pièce un étroit fossé ouvert dans le dallage renfermait des traces de scories de fer et, contre un mur, les fouilleurs ont découvert un dépôt de bronze (ornement de char) et un marteau de maçon (T).



En dehors de ces objets, le mobilier archéologique était assez pauvre : tessons de poterie, morceaux de meule à grain en basalte de l'Eiffel, pelle à feu, pierre à affûter, anneau de bronze, lingotin.



Par contre les monnaies étaient plus abondantes : 26 pièces de différentes époques (Claude, Constantin, Hadrien, Alexandre Sévère, Postumus et Tétricus) soit des III ième siècle et IV ième siècle.

MONNAIES RECEUILLIES A LA CORVEE MILLIANT

- CLAUDE II (268-270)
- CONSTANTIN Ier (337-350)
- HADRIEN (117-138)
- ALEXANDRE SEVERE (222-235)
- POSTUMUS (258-268)
- TETRICUS (268-273)
- CLAUDE II (268-270)

Ce curieux habitats dut être à la fois logis, atelier et étable, et peut-être simplement une annexe de la villa de la Vieille Pierre toute proche.



S'il était trouvé en bordure d'une voie romaine nous aurions pu être tentés de voir dans Milliant la racine militaire (borne plantée tous les milles). Mais ce n'était pas le cas. Notons qu'en 1750, le comte de Fontenoy, seigneur de Champigneulles, avait renoncé à faire planter sur ce terrain lequel "était pierrailles, impropre à semer, impossible à labourer, juste propre à faire de la vigne". Il restait donc encore beaucoup de pierres des vestiges de la villa.

Le site du Saule Gaillard :

Masson 2007 : Le nom de ce lieu-dit Saule Gaillard, comme on l'a vu à l'étude du Val de la Natagne est lié à la ligne de précéssion des équinoxes. En l'occurence ici il indique l'équinoxe au couchant.
On retrouve dans la mythologie d'Hermès l'explication du Saule :
- Sur un vase grec du IVe siècle AEC, on voit six femmes en cortège, conduites par Hermès pompaïos. Elles tiennent une oussine fleurie, c’est à dire une ramure de saule portant des chatons (fin mars, début avril chez nous). Cette Pompe ou Cortège a lieu en l’honneur d’Osia8 “la créature” qu’on trouva prisonnière ou enchâssée au milieu d’un saule “têtard” … Le mot Gaillard peu trés bien autrefois avoir été "tétard" et un tétard devient une salamandre. Pour obtenir un début d'explication regardons le symbole de la salamandre :

- Espèce de triton que les Anciens supposaient capable de vivre dans le feu sans y être consumé.
- On lui attribuait aussi le pouvoir d'éteindre le feu, nous sommes à un couchant.
- Chez les Egyptiens le symbole de la salamandre est l'homme mort de froid.
- Elles représentent des gardiens du feu qui ont été mandés par Dieu.
- C'est le Sel central appelé par les Anciens "semence métallique".
- C'est une variante de Mercure.
- Les livres de la Rennaissance donnaient aux salamandres le nom de vulcanales (Vénus de vulcain , l'ancien dieu forgeron ; Masson : Que se passet-il avec la planète Vénus au couchant au printemps à la zac du Saule Gaillard ?)

Le site du Saule Gaillard de Frouard est situé sur la rive gauche de la Meurthe à quelques kilomètres en avant du confluent avec la Moselle. Les diverses occupations étaient installée sur un petit replat ménagé sur les éboulis du front de côte et qui surplombe le cours actuel de la rivière d'une centaine de mètres.
Une surface d'un hectare et demi a été décapée à l'aide d'une pelle à godet lisse, ce qui a permis de relever et d'effectuer la fouille de plus de 700 structures archéologiques. Un grand nombre de trous de poteaux ont été mis en relation et le plan d'une vingtaine de bâtiments a été dressé.



Le diamètre, la technologie de calage et la nature du remplissage du fantôme ont permis de mettre en relation un grand nombre de trous de poteaux et de dresser le plan d'une vingtaine de bâtiments.



Grâce au matériel archéologique et en particulier la céramique recueillie en association, soit dans les fosses, soit dans les trous de poteaux, l'on a pu identifier des habitations du Néolithiques moyen (3600 avant J.-C.), du Bronze ancien (1500 avant J.-C.), du Bronze finale, et bien sûr de la période romaine. Deux maisons qui n'ont pu être datées avec certitude pourraient correspondre pour l'une au premier Age du Fer, pour l'autre à la période carolingienne et comme l'on a également découvert des armatures de flèches du mésolithique moyen (6000 avant J.-C.) l'on constate que l'endroit a été occupé à de nombreuses reprises. La découverte de structures d'Habitat du Bronze ancien et du Néolithique moyen, datations qui ont été confirmées par Carbone 14 est particulièrement importante car les habitations de cette période sont extrêmement rares en Europe. Les habitats du Bronze final sont un tout petit peu mieux connus en particulier grâce aux fouilles des lacs suisses mais l'intérêt du site de Frouard est de présenter sur une assez grande surface une habitation accompagnée de ses dépendances, ce qui est un fait unique pour cette période.

Le Bronze final

Un grand bâtiment et une vingtaine de structures annexes ont pu être datés des



alentours de 1100-1050 avant J.-C. grâce à la céramique. La forme des vases et leur ornementation est caractéristique de l'étape 5 régionale soit du tout début du Bronze final II, l'on remarque en particulier des écuelles tronconiqes décorées de guirlandes, de sapin



ainsi que de nombreux gobelets à épaulement.



L'essentiel des motifs a été effectué à l'aide de peignes métalliques et il faut noter l'absence complète de forme ou décor caractéristique des étapes plus anciennes (4) comme les écuelles à profil segmenté, les gobelets à proto épaulement, les décors de cannelure légère ou plus récente (phase 6) comme les écuelles à décors de zigzags ou de dents de loup et les gobelets à épaulement à col concave. Ce mobilier tout à fait caractéristique a été retrouvé dans toutes les sctructures du Bronze final à l'exception d'une seule, ce qui montre qu'elles sont contemporaines et que l'occupation a été relativement courte. La découverte dans la structure de troistessons décorés de cannelures tapissante montre cependant que le site était déjà fréquenté au Bronze final 1. Cette fosse isolée est peut-être à mettre en relation avec l'important site d'habitat de Champigneulles distant de moins de 3 kilomètres.

Les structures

La Maison I


Il a été dégagé un grand bâtiment rectangulaire de 5,60 m de large pour 12,10 m de long, orienté nord-sud et dont le sol avait disparu du fait de l'érosion.



L'espace intérieur est divisé en deux par une cloison de 3 poteaux ce qui délimite une partie arrière représentant les deux tiers de la surface et qui devait correspondre à la partie d'habitation et une partie avant plus petite. Les parois latérales sont formées chacune d'une rangée de 5 poteaux régulièrement de 1,80 m (à l'exception d'un redoublement au niveau de la cloison transversale) et sur la paroi ouest l'on a pu observer la trace de poteau intermédiaire enfoncé moins profondément. L'arrière du bâtiment est fermé par un mur droit composé de 3 poteaux tandis que l'avant forme une légère abside, ce qui suggère un toit en croupe. Dans la partie d'habitation, l'on trouve quatre gros poteaux enfoncé profondément : ce sont là les traces des principaux supports de charpente. Ce type de construction à 3 nefs marque un changement important par rapport aux maisons à tierce du aéolithique : il est probablement à mettre en relation avec une révolution des techniques de charpenteries. En effet la généralisation des outils en bronze a permis le développement des méthodes d'assemblage tel que teno mortaise ou queue d'aronde.

La structure 45


A l'extrémité sud de la maison l'on trouve une fosse de trois mètres sur un aux parois rubéfiées et dont le fond, tapissé de charbon de bois est recouvert d'un dallage de pierre calcaire éclaté au feu.



De telles structures sont aujourd'hui assez bien connues des archéologues et elles sont appelées fours polynésiens car des fosses de cuisson similaires étaient encore utilisées il y a peu de temps en Polynésie. Il a ainsi été permis d'en reconstituer le mode de fonctionnement : l'on fait un grand feu dans une fosse afin de constituer un épais lit de braise sur lequel on installe des pierres qui serviront d'accumulateur de chaleur. Lorsque les pierres sont portées à trés haute température l'on y dépose des quartiers de viande enrobés dans des feuilles et l'on rebouche avec la terre de creusement : la nourriture cuit ainsi plusieurs heures à l'étouffée. La découverte de Frouard atteste avec certitude l'existence de ce mode de cuisson au Bronze final mais il est probable que son utilisation était exceptionnelle et qu'il existait, à l'intérieur de la maison, comme cela a pu être reconnu à Sion, des soles de foyer qui servaient aux pratiques culinaires quotidiennes.

Les structures 136, 635, 800


Aux abords de la maison dans un rayon approximatif de 50 mètres l'on a retrouvé les restes de 3 gros récipients qui avaient été déposés dans des fosses. Ces vases pouvaient contenir plus de 60 litres et les fosses étaient à peine plus grandes que le diamètre maximum des céramiques. Il est vraisemblable qu'il s'agissait de jarres à provision semi-enterrées ou enterrées comme celles qui ont été découvertes à la grotte d'Aulnay-aux-Planches, et qui préfigurent les "dolium" gallo-romains. Il peut également s'agir d'une variante des silos à grains en pleine terre connue durant toute la protohistoire.

La structure 618


A une vingtaine de mètres à l'ouest de la Maison I les hommes du Bronze final avaient creusé une grande fosse assez abrupte.



Le fait que le creusement s'arrêtait aux cailloutis sous-jacents laisse présumer qu'il s'agissait de prélever les limons argileux qui recouvrent les éboulis. Vu la proximité de l'habitation il est raisonnable de penser que la terre extraite a été utilisée pour la confection du torchis des murs. Dans un second temps cette fosse a servi de dépotoir comme le montrent les restes de faune et les nombreuses céramiques qui y ont été recueillis.

La maison III


A l'Est de la maison I l'on a reconnu le plan d'un petit bâtiment en forme de fer à cheval de 7 mètres de long pour 5 mètres de large.



Les parois étaient constituées d'une série de poteaux espacés régulièrement de 90 cm à 1 m. L'extrémité Nord se terminait par un large arc de cercle tandis que l'avant présentait une ouverture de 3,50 m. Pour l'espace intérieure un second arc de cercle composé de 5 poteaux double la partie arrière ce qui laisse supposer que cette zone était recouverte d'une toiture. Ce type de bâtiment est très différent de la Maison I, il rapelle directement les structures relevées à Dampierre-sur-le-Doups (Petrequin, 1969). Une analyse de phosphate pratiquée sur le remplissage des fantômes de poteaux a montré que les taux étaient deux à trois fois plus élevés pour la maison III que pour la maison I.



L'on peut envisager comme cela a été fait par ailleurs que ces différences proviennent d'un enrichissement du sol en phosphate du fait des déjections des animaux ce qui nous amènerait à interpréter la Maison III comme un parc à bestiaux ou une petite étable. Il ne peut cependant s'agir d'un lieu de stabulation pour tout le cheptel vu les petites dimensions, mais l'on peut envisager une structure de type petite bergerie pour l'agnelage.

Les greniers 1, 2, 3, 4, 5, 7 et 8


Plusieurs petits bâtiments constitués de 4 ou 6 poteaux ont été retrouvés sur le site de Frouard.



Sept de ces constructions ont pu être attribuées à l'occupation Bronze final grâce à la céramique retrouvée dans les poteaux. Les plus éloignées se trouvent à 70 mètres de la maison principale. Ces structures sont bien connues des protohistoriens et l'on en construit encore de nos jours dans le Tessin suisse, ce qui nous permet de reconstituer leur forme et leur fonction. Il s'agit de petits greniers à foin ou à céréales qui sont surélevés du sol pour éviter les déprédations dues aux rongeurs.

Conclusion


Sur le site du Saule Gaillard l'on a vraisemblablement retrouvé les restes d'une petite installation rurale de l'Age du Bronze final.



A proximité du bâtiment d'habitation il y avait l'ancienne fosse à prélèvement d'argile qui servait de fosse à dépotoir, le four polynésien qui servait aux grandes occasions et les jarres enterrées pour sotcker certaines denrées. Un peu plus loin, l'on trouvait les dépendances agricoles, grenier à foin et bergerie. Les habitants devaient pratiquer de façon occasionnelle de petites activités artisanales comme le prouvent les découvertes de pesons de tisserands et celle d'un lissoir de potier. Cependant c'est l'agriculture et l'élevage qui devaient constituer l'essentiel des activités, et la vie de ces lointains habitants de Frouard ne devaient somme toute pas différer beaucoup de celle des petits fermiers du XIX ième siècle. Il est probable que la faible durée des occupations est à mettre au compte d'une agriculture rotative, les terrains étant abandonnés une fois le sol épuisé. La fouille d'autres gisement présentant des conditions de conservations particulière, comme à Pagny-sur-Moselle où l'on retrouve les paléosols de l'époque et où la matière organique est parfaitement conservée, devrait nous renseigner davantage sur ces pratiques culturales.

S. BACCEGA, V. BLOUET, Ch. FAYE, TH. KLAG, Ph. MERVELET

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