mercredi 11 avril 2007

L'Arbre Macchabée du goutier de Saint Jean

L’arbre “ Macchabée ” :

Parmi les signes du ciel, les présages, nos pères accordaient beaucoup d’importance à un arrangement de nuages légers et élevés qui se manifestait au coucher du soleil, après un beau jour d’été : c’était “ l’arbre Macchabée ” ou “ Macabé ”, plus souvent appelé en Lorraine le “ maucombré ”, le “ méquébré ” (Hautes-Vosges) ou l’arbre de la pluie. Orienté vers l’est, on lui reconnaisait la forme d’un arbre branchu :

Si l’on voit les branches, c’est signe de pluie.
Si l’on voit les racines, c’est signe de beau temps.

(Fresnois - Vosges)

Signe de pluie également, pour les gens de la vallée de la Seille, “ quand l’arbre Macchabée trempe son pied dans la rivière ”.

Dans les Hautes-Vosges, où on le compare à une branche de fougère géante, on le considère à coup sûr comme annonciateur d’un changement de temps. S’avançant d’ouest en est, il présage la pluie. Trotte-t-il du nord au sud, c’est que la neige et le froid sont à notre porte.

Les Lorrains, qui allaient jusqu’à accorder à l’apparition du “ maucombré ” l’importance de phénomènes astronomiques comme l’éclipse ou le passage d’une comète, le comparaient aussi à une immense demi-roue de char dont les bandes de nuages, soudées à une extrêmité (le moyeu) figuraient les rayons. Si le moyeu était haut dans le ciel avec rayons descendant vers la terre, on pronostiquait le beau temps. Au contraire, si d’un moyeu basé à l’horizon, les rayons s’orientaient vers le ciel, c’était la pluie. Par delà ces prévisions à court terme, on tenait l’arbre Macchabée pour précurseur de grands maux. Cet arbre céleste a suscité une abondante littérature ethnographique, et pas seulement dans notre province. L’illustre Van Gennep l’a étudié de très près : la seule fois qu’il collabora au “ Pays Lorrain ”, ce fut pour parler de lui.

Masson 1999 : Courant fin 1998, j’ai observé un tel phénomène par la fenêtre de mon appartement donnant sur le Grand Couronné. Une gigantesque fougère rouge au couchant couvrant toute la vallée au-dessus des silos de Frouard est effectivement apparue. Il n’y avait que des branches, comme une mince draperie comparable à des filets de lait coloré. Ces nuages étaient très haut et j’avais remarqué que l’orientation des dessins étaient dans le sens du nord au sud mais surtout ce qui me semble important de signaler, c’est que le “ tronc ” de la fougère était centré sur le méridien de 4,3 gr ! Ce qu’il s’est passé ensuite, vous le connaissez : une magnifique semaine du jour de l’an au 6 Janvier et le 7 il pleuvait dans l’après-midi ! Ce nuage associé au Grand Couronné se traduit par : “ Le Grand Cerf à la ramure en flamme ! ” Or nous trouvons dans la revue de Mythologie Française sur le Cerf une histoire concernant une comtesse Idda Toggenburg : le comte l’accuse d’adultère pour avoir retrouvé son alliance au doigt d’un chasseur, et la défenestre ; miraculeusement sauvée - comme Tristan par hasard -, elle devient ermite et recluse. Plus tard, une fois son innocence reconnue (une pie avait volé son anneau), elle se consacre aux pauvres dans un couvent où un cerf à la ramure en flammes la guidait lorsqu’elle se rendait de nuit à l’église. De plus, elle est célèbrée le 3 novembre, le lendemain du jour des morts, comme saint Hubert, le chasseur de cerf à la croix lumineuse. Cette histoire me permet de resituer la période où l’arbre Macchabée est apparut ! (à vérifier !) Saint-Hubert était également invoqué contre les maléfices s’appliquant aux chasseurs, comme balles ensorcelées et gibier introuvable ou introuable. (L’amour propre d’un chasseur tirant a la diable était intact, lorsqu’il pouvait imputer son infortune à un coup du Diable.)


Pour l’arbre Macchabée, une fête du calendrier y fait étrangement allusion : je veux parler de la fête des Rameaux ! Car on l’appelle également la Pâques fleuries ou Les Palmes ! Et comment ne pas rapprocher les Palmes aux fougères de l’arbre Macchabée ?

Froides palmes, chaudes Pâques.

Le jour des Palmes,
Quand l’air est clair,
Il fait remplir les tonneaux.

On soutenait en Lorraine que le vent des Rameaux serait le vent dominant de l’année. Pour avoir de belles pommes de terre, il était conseillé (dans les Vosges) de travailler le champ avant les Rameaux et de les mettre en terre durant la Semaine Sainte. Le buis, le laurier ou le saule marceau bénit par le curé, à la messe des Rameaux, piqué un peu partout, passait pour écarter l’orage, le feu, l’inondation, les ennemis des cultures, les maladies de l’homme et du bétail, les maléfices des sorciers. On le déposait aussi sur les ruches pour dissuader les abeilles d’aller essaimer au loin.

Le Samedi 7 Août 1999 à 21h15, apparition d’un « Arbre Maccabée » orienté vers le couchant (sens Goutier Saint-Jean – Liverdun) au pied de notre immeuble 113 avenue de la Libération à frouard,



il annonçait un violent orage pour le matin mais aussi et surtout l’éclipse du Mercredi 11 Août, soit 87h15 avant, donc 3 j 30mn durée qui est étrangement le même chiffre solaire de 3,5 jours qui est le temps que met le soleil pour se déplacer d’un centre d’un hexagone à un autre hexagone ! (Information obtenue en observant le levant de la corne de Kernunos le Grand couronnée depuis le Nez d’Hermès le Goutier de Saint Jean.

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